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La mangrove nourrit une communauté costaricienne


Les pêcheuses prennent soin de la mangrove qui les fait vivre

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Aracelly et ses collègues sont en route vers la mangrove de Chomes pour une nouvelle journée de travail. © Sector Pesquero/Luis Gamboa

24/04/2023

La mangrove de l’estuaire de Chomes au Costa Rica renferme un riche écosystème. Des capucins et des perroquets cohabitent avec des fourmiliers et des paresseux, tandis que dans les eaux saumâtres vivent des caïmans, des iguanes et des serpents, mais aussi des requins.

Et, cachés dans les rives boueuses de la rivière, se trouvent des coquillages en abondance. C’est pour ce trésor comestible qu’Aracelly Jiménez est là. Dès 5 heures du matin, elle s’enfonce dans l’eau jusqu’aux genoux avec un groupe composé principalement de femmes de sa communauté espérant remplir leurs seaux de moules, de palourdes et de coques. Par cette chaleur humide, Aracelly et ses collègues doivent constamment repousser les assauts des moustiques. 

«Malgré nos longues heures de travail intense, nous avons gagné peu car il y avait beaucoup d’intermédiaires», explique Aracelly. Mais, à part pêcher dans la boue, il est difficile de trouver du travail dans les environs de Chomes.

Les femmes ne s’arrêtent pas à la récolte de coquillages, elles entretiennent la mangrove grâce aux savoirs transmis par les générations précédentes. Gauche/haut: ©FAO/Max Valencia. Droite/bas: ©Sector Pesquero/Luis Gamboa

En 2017-2018, fortes de la formation proposée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les femmes ont fondé une coopérative baptisée CoopeMolus Chomes. La création de la coopérative a été officialisée par un décret du Gouvernement en 2017. Aracelly et ses 52 collègues ont ainsi eu accès à la sécurité sociale, à l’emprunt et à de nouveaux droits. Le décret a également permis de protéger la mangrove.

Les femmes de la coopérative utilisent les savoirs transmis par leurs parents et leurs grands-parents pour entretenir cet écosystème unique. Elles facilitent la pousse de nouveaux arbres, nettoient les zones sableuses au niveau de l’entrelacs de racines et luttent contre la dégradation du site.

L’importance d’épais bosquets de mangroves pour la santé de notre planète ne doit pas être sous-estimée. Ces écosystèmes permettent de faire baisser la teneur en carbone des océans et de l’atmosphère car celui-ci est stocké dans les plantes et les sédiments de l’estuaire, où les coquillages abondent. Ce cercle vertueux procure à Aracelly un moyen de subsistance, grâce aux coquillages ramassés dans cette boue riche en carbone.

En complément, les femmes vendent des empanadas, des ceviches, du poisson et des plats cuisinés avec des produits locaux. Elles prennent des commandes via messenger et les réseaux sociaux.

«Chaque semaine, chacune d’entre nous gagne de 40 000 à 50 000 CRC (soit l’équivalent de 75 à 90 USD)», explique Aracelly. «Avant, nous n’aurions jamais espéré gagner autant d’argent. Cela nous permet de vendre nos prises du jour en direct».

L’activité d’Aracelly lui permet de financer les études de son fils et de contribuer à l’entretien de la famille. Néanmoins, elle voit plus loin.

Les femmes de la coopérative CoopeMolus Chomes cherchent des coquillages, qui seront cuisinés puis vendus en ligne. ©FAO/Max Valencia

La prochaine étape pour Aracelly et ses collègues est d’ouvrir une usine de transformation pour rendre leur activité encore plus lucrative. L’idée est de «vendre les coquillages de manière totalement indépendante», poursuit Aracelly. «Cela nous permettra d’obtenir des revenus à la hauteur de notre dur travail quotidien».

De plus, la FAO, les pouvoirs publics et la coopérative CoopeSolidar ont aidé les femmes à donner un caractère officiel à leur activité et à obtenir une licence de pêche aux coquillages, ce qui leur a donné plus de stabilité. Les femmes ont également mis à profit des financements nationaux et internationaux pour investir dans leur activité et ont pu accéder à la sécurité sociale afin d’améliorer leurs conditions de travail.

«Nous avons énormément évolué en tant que femmes», conclut Aracelly. «Nous avons encore beaucoup à accomplir mais désormais, nous savons que nous ne sommes pas seules. La clé est de rester unies et organisées.»

La FAO investit dans les populations locales en leur proposant des formations et des ressources pour qu’elles puissent subvenir à leurs besoins et faire vivre leur famille, tout en protégeant des écosystèmes essentiels à la santé de notre planète.

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