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Drones: trois façons d’améliorer la gestion des terres et de protéger la planète


La FAO utilise la technologie dans les projets qu’elle mène au Myanmar et aux Philippines pour renforcer la durabilité et la résilience

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Les véhicules aériens sans pilote, aussi appelés drones, jouent désormais un rôle essentiel dans le relèvement après une catastrophe et les projets de développement, et permettent notamment de suivre l’évolution des terres et des forêts, afin de veiller à ce que celles-ci soient exploitées de manière durable. © FAO/Veejay Villafranca

10/11/2020

Ces dernières années, l’utilisation des véhicules aériens sans pilote, communément appelés drones, connaît un véritable engouement. Servant d’abord à filmer des événements et à dresser le bilan de la situation à la suite de catastrophes naturelles, ils ont désormais un rôle essentiel à jouer dans de nombreux contextes. Ils font d’ailleurs partie de la stratégie adoptée par la FAO pour faire face à l’invasion récente de criquets pèlerins en Afrique de l’Ouest. 

Les possibilités offertes par cette technologie sont extrêmement prometteuses, et la FAO exploite ce potentiel pour surveiller les ressources naturelles et renforcer la durabilité. Les drones permettent de gagner du temps, présentent un bon rapport coût-efficacité et fournissent des informations actualisées et des images en haute résolution qui servent à de nombreuses activités. Ils sont également faciles d’utilisation, ce qui en fait un outil parfait à la fois pour les spécialistes et pour les amateurs.

En haut/à gauche: Ce type de photos prises par un drone offrent une vue aérienne précise des terres exploitées. © FAO/Xavier Bouan. En bas/à droite: Un jeune garçon vivant dans l’État chin, au Myanmar, observe son village grâce à des lunettes pour drone.

Quel usage la FAO fait-elle donc des drones pour protéger les ressources de notre planète et les moyens d’existence? 

1.  Suivre la déforestation et la dégradation des terres 

Si la déforestation et la dégradation des terres sont des problèmes de taille, elles sont souvent difficiles à observer et à mesurer. Quelques 129 millions d’hectares de forêts, soit une superficie presque équivalente à la taille de l’Afrique du Sud, ont disparu depuis 1990. Cela revient à une perte de 23 hectares de forêts par minute! De plus, 12 millions d’hectares de terres sont dégradées chaque année. La déforestation et la dégradation des terres nuisent à la biodiversité, fragilisent les moyens d’existence et exacerbent les risques liés aux conditions météorologiques extrêmes, ce qui finit par aggraver la pauvreté et la faim et, parfois, par contraindre les populations locales à migrer. 

Au Myanmar, la FAO utilise des drones dans le cadre d’un projet de surveillance portant sur l’exploitation des forêts et des terres, dont l’objectif est de rendre cette exploitation durable. Les forêts couvrent plus de 48 pour cent du pays, il est donc quasiment impossible de connaître ou de suivre la situation sur le terrain, et difficile de mettre en œuvre des politiques pertinentes. Les drones offrent une vue aérienne d’ensemble des forêts, ce qui permet de mieux cerner la situation du moment, aide les autorités à surveiller l’utilisation qui est faite des forêts et contribue ainsi à empêcher que ces ressources précieuses soient surexploitées. 

En ce qui concerne la lutte contre la dégradation des terres, les drones ont le même rôle à jouer. Si les populations locales sont souvent au fait de la situation sur le terrain, il est nécessaire de présenter aux pouvoirs publics des données qui leur permettent de prendre des mesures à cet égard. Auparavant, on collectait ces informations manuellement en parcourant les terres à pied pour évaluer la situation et établir des rapports. Or, du fait que les forêts couvrent des superficies très importantes, il est quasiment impossible de se faire une idée précise de la situation de cette manière. Les photos et les vidéos prises par les drones mettent en évidence l’état des terres vues d’en haut, et fournissent donc des données qui permettront de prendre des décisions en connaissance de cause.

2.  Cartographier et planifier l’utilisation des terres 

Pour suivre précisément l’état de dégradation des forêts et des terres, les cartes relatives à l’utilisation des terres et à la couverture terrestre sont primordiales. Elles font apparaître les différents types de sols, la manière dont ils sont utilisés et l’évolution de leur utilisation au fil du temps. Elles sont principalement élaborées grâce à l’imagerie satellite, associée à la vérification manuelle du sol. Cependant, les photos prises par les drones constituent désormais une troisième étape importante, car elles permettent de vérifier et d’améliorer les ensembles de données, et d’accroître la précision des évaluations. Le Myanmar se sert maintenant de drones pour planifier l’utilisation des terres et gérer celles-ci de manière durable. 

Grâce aux drones, les populations locales sont incitées à se mobiliser. Par l’intermédiaire des lunettes pour drone, les personnes se trouvant sur le terrain peuvent voir en temps réel les images prises par l’engin, ce qui permet d’améliorer la situation des populations locales et d’inviter ces dernières à utiliser les terres de façon plus durable.

Un expert de la FAO recueille des données visuelles sur les rizières récemment endommagées dans la ville de Magalang, aux Philippines. © FAO/Veejay Villafranca

3. Évaluer les effets des catastrophes naturelles

Les Philippines se classent au quatrième rang des pays les plus exposés aux catastrophes naturelles. Entre 2018 et 2019, 21 typhons ont frappé le pays. L’évaluation rapide des dommages est essentielle pour commencer à reconstruire. Toutefois, la méthode habituelle, à savoir l’évaluation manuelle, peut souvent prendre des mois et fournir, au bout du compte, des données inexactes. À cause de ce processus fastidieux, l’aide au relèvement destinée aux agriculteurs peut tarder à leur parvenir et certaines zones peuvent être laissées pour compte. Cependant, depuis 2015, la FAO et le Ministère de l’agriculture des Philippines collaborent étroitement pour que l’utilisation des drones permette d’évaluer efficacement les dégâts causés à l’agriculture après une catastrophe naturelle.

Grâce au succès d’un programme pilote, qui préconisait l’utilisation des drones pour évaluer la situation avant et après une catastrophe naturelle, les pouvoirs publics philippins ont considérablement amélioré leurs capacités d’intervention. Au début de l’année 2019, par exemple, El Niño a engendré une grave sécheresse qui a eu des répercussions sur les cultures du pays tout entier. Grâce au développement continu et à une utilisation plus efficace des drones, le Ministère de l’agriculture a pu déployer rapidement des engins au‑dessus des régions sinistrées et ainsi déterminer et localiser les zones où l’eau manquait. Le fait de ne pas avoir à envoyer des personnes sur le terrain pour évaluer la situation a permis au gouvernement d’économiser du temps et des ressources. En outre, le personnel de terrain et le personnel technique ont pu échanger des informations et analyser la situation plus facilement, ce qui leur a permis de fournir une aide plus rapide et de mieux répartir les ressources. 

La construction d’un monde durable pour les générations futures ne se fera pas sans l’innovation. Dans le cadre de nombreux projets menés à travers le monde, la FAO, en collaboration avec les pays, résout des problèmes très anciens liés à l’agriculture, grâce à des technologies nouvelles et à des méthodes inédites. Les drones ne sont qu’un moyen technologique parmi d’autres qui permet de moderniser l’agriculture et de renforcer l’innovation dans ce secteur, en vue de bâtir un monde plus durable pour tous.

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