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Vers une alimentation plus saine et plus nutritive dans les petits États insulaires en développement du Pacifique


Cinq nouvelles approches et innovations pour promouvoir une bonne alimentation

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Les poissons et autres espèces marines ont toujours fait partie de la culture, des moyens de subsistance et à l’alimentation de nombreux peuples du Pacifique. Pourtant, si la population des petits États insulaires en développement du Pacifique continue à consommer d’importantes quantités de poisson, les statistiques montrent que son alimentation est de moins en moins diversifiée et équilibrée. ©FAO/Karianako James

18/09/2023

Les eaux qui entourent les petits États insulaires en développement du Pacifique abritent des écosystèmes marins remarquables. Les poissons et autres espèces marines qui y vivent ont toujours fait partie de la culture, des moyens de subsistance et à l’alimentation de nombreux peuples du Pacifique. Pourtant, si la population de ces îles continue à consommer d’importantes quantités de poisson, son alimentation est de moins en moins diversifiée et équilibrée.

Quelles nouvelles approches et innovations pouvons-nous adopter pour inverser la tendance?

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et WorldFish formulent des propositions dans un rapport. En voici cinq:

1.       S’adapter au mouvement vers une cuisine plus rapide et plus facile

Les insulaires du Pacifique consomment plus d’aliments transformés ou en conserve pour plusieurs raisons: urbanisation, attrait de la modernité, manque de temps, manque de moyens d’entreposage frigorifique et de moyens de conservation à long terme. Dans les zones où il y a peu de possibilités d’accéder aux ressources marines ou de faire pousser les cultures voulues, les conserves de poisson, par exemple, constituent une solution facile, qui compte beaucoup pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Certains chercheurs ont plaidé pour que l’offre de conserves de poisson augmente dans le Pacifique pour soulager les écosystèmes situés à proximité des rivages. Toutefois, le problème est que les populations peuvent venir à manquer de certains des nombreux micronutriments qu’apporte une alimentation variée, à base de produits d’origine aquatique. Cette catégorie englobe les poissons, les crustacés, les mollusques et autres animaux aquatiques, ainsi que les algues d’origine aquacole ou sauvage. La FAO déploie avec les petits États insulaires en développement du Pacifique un large éventail d’activités de sensibilisation à la nutrition pour mettre en avant l’importance de consommer du poisson et d’autres produits alimentaires d’origine aquatique.

2.       S’appuyer sur l’innovation pour faciliter l’accès à des stocks de poissons éloignés

L’innovation peut contribuer à améliorer et à diversifier les habitudes alimentaires locales. Par exemple, les dispositifs de concentration du poisson ancrés constituent une solution technique pour atténuer la pression sur les ressources marines situées à proximité des rivages. Ces structures artificielles sont installées au large pour attirer le poisson. Elles contribuent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle en facilitant la pêche de poissons pélagiques: thons, lutianidés, mahis-mahis, barracudas, maqueraux, etc. Grâce au soutien financier du Gouvernement du Japon, le projet FishFAD a été mis en œuvre dans sept petits États insulaires en développement du Pacifique.

Les insulaires du Pacifique consomment plus d’aliments transformés ou en conserve. La qualité et la diversité de leur alimentation s’en ressent. À gauche/en haut: ©WorldFish/Filip Milovac; à droite/en bas: ©FAO/Jeff Kinch

3.       Équilibrer les importations et les exportations alimentaires

Les économies rurales devenant de plus en plus monétisées, les pêcheurs peuvent être amenés à vendre une plus grande partie de leurs prises sur les marchés locaux ou internationaux, ce qui diminue la part restante pour la consommation domestique.

C’est pourquoi, il convient de mieux évaluer à tous les niveaux les avantages et les inconvénients de la vente de poissons et autres produits aquatiques. Il faut également mieux cerner les possibilités offertes par l’aquaculture et la mariculture en termes de sources alternatives de produits alimentaires d’origine aquatique. Ces données pourraient orienter des stratégies de gestion et de gouvernance des pêches dans les petits États insulaires en développement du Pacifique dans l’optique d’assurer la disponibilité régionale de davantage de poissons et autres produits aquatiques nutritifs.

4.       Recueillir des données plus précises sur la consommation alimentaire

Nous avons besoin de recueillir des données plus précises sur l’alimentation des populations. La catégorie «poisson» est trop vague. Cela rend difficile de déterminer la place de chaque espèce car les apports varient en fonction des espèces, des morceaux consommés (poisson entier ou filets) et des techniques de transformation et de préparation. La FAO aide certains des petits États insulaires en développement du Pacifique à recueillir ces précieuses données.

L’éducation nutritionnelle doit être inclusive et s’adresser à la fois aux femmes et aux hommes. Aux Fidji, la FAO sensibilise à la valeur nutritionnelle du poisson et d’autres produits aquatiques grâce à une application mobile novatrice. ©WorldFish/Filip Milovac

5.       Rendre l’éducation nutritionnelle inclusive

L’éducation nutritionnelle doit s’adresser à tout le monde. Les femmes, traditionnellement en charge des repas, ont longtemps été les principales destinataires. Cela a malencontreusement fait peser sur elles une plus grande charge avec la responsabilité de l’équilibre alimentaire du foyer. Sensibiliser les hommes à la nutrition peut avoir des conséquences positives sur la diversité de l’alimentation des membres du foyer. En effet, ils ont traditionnellement une grande influence sur les décisions prises dans les villages.

Pour que les populations soient mieux informées, la FAO a contribué à la popularisation aux Fidji d’une application mobile qui fournit des informations et des conseils pour manger plus sainement.

L’initiative régionale Pacific Island Food Revolution promeut la consommation d’aliments locaux grâce à une émission de téléréalité dans laquelle les insulaires du Pacifique cuisinent des plats à partir d’aliments propres à leur pays et à leur culture. En rendant la cuisine locale tendance et en soulignant son aspect sain, l’émission a déjà conduit des spectateurs issus de différentes îles à se tourner davantage vers des produits locaux.

Face à la dénutrition, aux carences en micronutriments, à la surnutrition et à l’augmentation dans les petits États insulaires en développement du Pacifique de la prévalence de maladies non transmissibles telles que le diabète et l’hypertension, ces approches et innovations peuvent contribuer à améliorer la nutrition et la santé dans la région.

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