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Transformer les systèmes alimentaire et agricole: un défi à affronter tous ensemble


La FAO travaille à apporter une réponse aux défis interreliés qui touchent l’alimentation, l’agriculture et notre planète

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Transformer nos systèmes alimentaires et agricoles est la clé pour vaincre le changement climatique et garantir de la nourriture pour tous. ©FAO/Alessandra Benedetti

11/12/2019

Nous n’avons plus que 10 ans pour réaliser les Objectifs de développement durable. L’alimentation et l’agriculture étant les principaux acteurs de ces 17 objectifs, la FAO a reconnu que l’approche holistique est la clé. Puisque tous les défis auxquels le monde est confronté sont interreliés, les solutions doivent l’être aussi. En encourageant des systèmes alimentaires et agricoles durables à travers le monde, nous réduirons la pauvreté et la faim, nous contribuerons à lutter contre le changement climatique et à préserver nos ressources naturelles pour les générations futures. Transformer les systèmes alimentaires et agricoles, c’est transformer notre avenir.

Bien sûr, ceci comporte un certain degré de difficulté. Les pratiques agricoles non durables sont une des causes des défis qui se posent, comme la dégradation des terres, la déforestation et les émissions de gaz à effet de serre. Mais le secteur de l’agriculture peut aussi devenir un élément de la solution. Dans le contexte actuel de l’urgence climatique, transformer les systèmes alimentaires et agricoles pour les rendre plus conscients face au climat, plus durables, plus innovants, plus nutritifs et plus résilients est au cœur du changement nécessaire.

Pour ce faire, il nous faut dire oui à l’innovation et nous appuyer sur les pratiques traditionnelles et sur les méthodes agricoles qui ont fait leurs preuves à travers le temps et qui appartiennent aux populations autochtones. Il nous faut améliorer les moyens d’existence et faire en sorte que les communautés rurales – qui sont souvent les populations les plus vulnérables des régions les plus vulnérables – soient résilients face au changement climatique et à ses effets.

Malgré les progrès qui vont dans le sens de la réalisation de ces objectifs, le monde doit faire plus et plus vite. Sachant que nous ne disposons que de 10 ans, la FAO accélère le rythme des progrès en essayant de trouver et de mettre en œuvre des solutions innovantes, d’encourager les meilleurs pratiques à l’échelle mondiale et de travailler en partenariat avec d’autres acteurs afin de construire des systèmes alimentaires durables pour tous.

Quels sont les quatre axes suivis par la FAO et ses partenaires pour accélérer les actions et apporter des solutions:

1-      Mobiliser des investissements pour lutter contre le changement climatique et renforcer les systèmes alimentaires

Les investissements dans l’agriculture sont une réponse efficace et globale à un certain nombre de problèmes. Si l’on fait les bons investissements, il est possible de réduire la faim et la pauvreté, tout en protégeant l’environnement et en luttant contre le changement climatique. La FAO travaille avec des partenaires comme le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et le Fonds vert pour le climat (FVC) afin d’investir dans des actions stratégiques qui peuvent être utilisées à plus grande échelle et reproduites en vue d’avoir un impact maximal.

Dans son rôle d’intermédiaire, la FAO aide les pays à accéder aux financements du FEM et à les mobiliser et elle fournit son assistance pour la mise en œuvre des projets. Au cours de ces 12 dernières années, le partenariat FAO-FEM a rendu possibles plus de 180 projets dans plus de 120 pays, qui ont bénéficié à près de 5 millions de personnes. Le portefeuille dont dispose le partenariat FAO-FEM depuis 2006 est évalué à plus de 900 millions USD.

L’un des projets FAO-FEM basé sur cette approche holistique aidera à la transformation du secteur de l’élevage en Équateur. Le projet diffusera la connaissance des technologies pour une gestion de l’élevage intelligente face au climat et fournira aux agriculteurs une assistance technique sur les problématiques environnementales et climatiques, comme la dégradation des terres et les émissions de gaz à effet de serre.

Grâce aussi à la récente donation de 161 millions USD venant du FVC, lui aussi un partenaire important, la FAO travaille à la réalisation de nouveaux projets dans le monde, destinés à augmenter la résilience des communautés face aux effets du changement climatique et à réduire la pauvreté, tout en préservant l’environnement et la biodiversité. Ces projets font des communautés rurales leur priorité, car ce sont elles les véritables gardiennes des paysages locaux qui permettront la restauration durable et à long terme des terres, des sols et des forêts.

Une des initiatives de la FAO, qui bénéficie des financements du FVC, est consacrée à la restauration et à la conservation de quelque 25 000 hectares de forêts naturelles dans cinq régions du Chili. Quand il sera achevé, les émissions de gaz à effet de serre auront diminué de 1,1 million de tonnes de CO2, environ 7 000 hectares de forêt auront été plantés et près de 17 000 hectares de forêts feront l’objet d’une conservation et d’une gestion durable. Plus de 57 000 personnes, y compris des membres des communautés autochtones, feront partie du projet et contribueront à la restauration de la région. Ce type de projets FAO ont pour but de travailler avec les populations autochtones, de s’appuyer sur leurs connaissances et leurs pratiques locales, tout en leur fournissant des solutions innovantes pour lutter contre le changement climatique et construire des systèmes alimentaires durables.

Les nouveaux projets de la FAO ont pour but de rendre les systèmes alimentaires et les moyens d’existence du monde plus résilients face au changement climatique. ©À gauche: FAO/GMB Akash; À droite: ©FAO/Mustafa Saeed / Arete

2-      Réduire la pauvreté et renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour des communautés en meilleure santé et des environnements plus sains

Depuis sa création il y a environ 75 ans, la FAO a utilisé son expertise, son expérience et sa neutralité pour faciliter et aider les pays et créer des partenariats avec eux pour atteindre une sécurité alimentaire mondiale, éliminer la pauvreté et promouvoir des systèmes alimentaires et agricoles durables.

Un de ses partenariats récents qui illustre bien ce point est le programme quinquennal FISH4ACP, avec l’UE, le Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) d’une valeur de 40 millions EUR. Son objectif est de renforcer le développement des pêches et de l’aquaculture durables dans 10 pays dans toutes les régions de cette industrie.

Le programme tente de trouver un équilibre entre la production et la protection, et pour ce faire il prend en compte tous les aspects de la durabilité: économique, environnemental et social. Il permettra d’atteindre une répartition équitable des revenus, de promouvoir des conditions de travail décentes, d’encourager une bonne gestion des pêches et de soutenir les pratiques aquicoles durables.

3-      S’attaquer à l’origine des crises alimentaires et construire la résilience des communautés

Les communautés rurales pauvres sont souvent celles qui portent le poids des crises, et leurs sources de nourriture et leurs moyens d’existence ceux qui sont les plus touchés. En aidant les communautés à atténuer les risques, à mieux gérer leurs ressources naturelles, à créer des moyens d’existence plus résilients et à accroître leur production agricole, la FAO non seulement améliore la sécurité alimentaire et nutritionnelle mais elle contribue aussi à réduire les conflits et à promouvoir la paix.

Trop souvent, quand des crises éclatent dans des pays ou dans des régions, on considère que la situation n’est pas apte à mettre sur pied des initiatives agricoles ou rurales à grande échelle à l’appui des populations. Bien souvent l’aide humanitaire est considérée comme étant la seule solution.

« Notre travail montre que cela est faux », a fait savoir M. QU Dongyu, le Directeur général de la FAO. « Nous savons que les interventions à l’appui du développement qui se concentrent sur le renforcement des moyens d’existence à long terme peuvent être mises en place à grande échelle – même dans des milieux opérationnels instables. »

En effet, un partenariat récent avec les Pays-Bas a mis cette vision en actes. Pour s’attaquer à l’origine des crises alimentaires, les Pays-Bas ont contribué à hauteur de 28 millions USD à la construction de systèmes alimentaires solides en Somalie, au Soudan et au Soudan du sud, trois pays qui font partie d’une plus vaste initiative qui entend augmenter la résilience dans les pays touchés par des crises à long terme.

La FAO, l’UE et le Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique œuvrent au renforcement de la durabilité dans le secteur des pêches dans toutes ces régions. ©FAO/Ines Gonsalves

4-      Encourager les pratiques agricoles durables qui protègent la biodiversité et apportent des solutions basées sur la nature

Protéger la biodiversité n’est pas seulement vital pour notre environnement, mais c’est aussi une condition nécessaire à l’obtention de systèmes alimentaires nutritifs et durables. Nous devons nous appuyer sur une plus vaste variété de cultures et garantir leur survie génétique si nous voulons des régimes différents, sains et équilibrés, ainsi que des systèmes agricoles plus résilients. S’inspirer de la nature est l’une des priorités de la FAO.

Grâce à un récent partenariat FAO-UE, un nouveau programme de 9 millions EUR est consacré à la promotion des pratiques agricoles basées sur la nature et respectueuses de l’environnement dans des pays de la région Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP). Ce programme qui entend se concentrer sur la lutte contre la perte de la biodiversité, s’attaquer à la dégradation des terres, améliorer la sécurité alimentaire et renforcer la résilience face au changement climatique, servira à stimuler l’agriculture durable en s’inspirant de solutions basées sur la nature et de pratiques agricoles traditionnelles. Le programme a pour objectif de réduire l’utilisation non durable des pesticides et des fertilisants dangereux, et de promouvoir en revanche des méthodes naturelles de contrôle des ravageurs. À ce jour, le programme a contribué au retrait de tonnes de pesticides obsolètes et a renforcé les procédures d’évaluation des risques des pesticides dans plusieurs pays ACP. Par ailleurs, le programme encourage les approches basées sur les écosystèmes, comme celles qui visent à protéger les pollinisateurs, à promouvoir l’agroforesterie et à conserver la diversité des cultures locales.

« Ce nouveau programme permettra de dépasser les barrières socioéconomiques et politiques qui empêchent les pays et les agriculteurs d’adopter des pratiques agricoles basées sur les écosystèmes, et des approches à la biodiversité et à la gestion chimique » - M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

Les défis qu’il nous faut affronter aujourd’hui en ce qui concerne les systèmes alimentaires et agricoles mondiaux sont plus complexes et davantage interreliés. Les solutions qui atténuent les effets du changement climatique sont souvent ceux qui contribuent à améliorer l’efficacité agricole, les moyens d’existence et la sécurité alimentaire. Une approche holistique à l’obtention de systèmes alimentaires et agricoles plus durables permet aussi de protéger l’environnement et les ressources naturelles des générations futures.

Les partenariats comme celui-ci sont de plus en plus importants dans notre monde interconnecté. En travaillant avec le secteur privé, les gouvernements et d’autres partenaires essentiels, la FAO contribue à diffuser une approche holistique à la production agricole et alimentaire et à garantir la durabilité dans tous ces secteurs. Si nous transformons nos systèmes alimentaires et agricoles en tenant compte des défis mondiaux, nous arriverons à réaliser les Objectifs de développement durable d’ici 2030.

À la COP25, la FAO renouvelle son engagement pour un monde libéré de la faim et de la pauvreté, et elle invite les partenaires de tous horizons, à travers le monde, à la rejoindre.

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