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Travailler en harmonie avec l’environnement


Les Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial préservent la biodiversité dans leur environnement.

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Au Portugal, le système agro-sylvo-pastoral de Barroso se distingue par une gestion collective des terres et des bêtes qui protège la biodiversité et maintient les moyens de subsistance. © Photo reproduite avec l’aimable autorisation de l’initiative SIPAM – Système agro-sylvo-pastoral de Barroso (Portugal)

22/09/2022

Composante essentielle des écosystèmes de la planète, la biodiversité est fondamentale pour les pratiques agricoles et la production alimentaire. Elle est importante pour notre bien-être et notre sécurité alimentaire, mais elle est souvent menacée par l’activité humaine. Or, des agriculteurs ont appris, à certains endroits dans le monde, à travailler en harmonie avec leur environnement et mettent en œuvre des pratiques durables et protègent la biodiversité dans les écosystèmes environnants grâce à un savoir séculaire. Ces agriculteurs et ces communautés rurales ont inventé et mis en œuvre des méthodes ingénieuses de conservation, de préservation et d’utilisation durable de la biodiversité, qui leur permettent également de protéger leurs moyens d’existence et les territoires uniques où ils vivent.

Par l’intermédiaire du programme de Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM), la FAO contribue à maintenir des pratiques agricoles ancestrales, qui préservent une biodiversité essentielle à notre environnement et les moyens d’existence des communautés rurales.

Découvrez quatre exemples parmi d’autres de sites désignés comme SIPAM, qui contribuent à la conservation et à la préservation de la biodiversité:

Système agro-sylvo-pastoral de Barroso (Portugal)

Située dans le nord du Portugal, la région de Barroso est une terre d’agriculture et d’élevage constituée d’une mosaïque de pâturages, de forêts naturelles, de villages et de petites parcelles familiales. Ce système harmonieux abrite une riche agrobiodiversité composée de races bovines et de variétés de pommes de terre endémiques, mais aussi de forêts de chênes ainsi que d’une flore et d’une faune exceptionnelles.

Le système agro-sylvo-pastoral de Barroso se distingue par sa gestion collective des terres et des bêtes qui préserve l’environnement et assure des moyens d’existence à la population. Sur les terres réservées au pâturage, dont la propriété est collective, les éleveurs mettent en commun leurs bêtes et se relaient pour s’en occuper en fonction du nombre de têtes de bétail leur appartenant. Le cheptel domestique joue un rôle essentiel dans la préservation des écosystèmes, car le pâturage non aménagé des ovins et des caprins contribue directement à la maîtrise du développement d’arbustes et de végétation et à la réduction des incendies, principale menace pour la production agroforestière et la biodiversité régionale.

Grâce aux connaissances de ces terres qu’elle a su adapter, la population locale a acquis des pratiques lui garantissant des moyens de subsistance, qui préservent la biodiversité et ne nuisent pas à l’écosystème existant.

Les agriculteurs sri-lankais (en haut, à gauche: photo reproduite avec l’aimable autorisation de l’initiative SIPAM – Système de village-citerne en cascade de la zone aride de Sri Lanka) et les cueilleurs de fleurs sempre-vivas au Brésil (en bas, à droite

Système de village-citerne en cascade de la zone aride de Sri Lanka

Dans les régions en altitude de Sri Lanka, la production agricole peut être fortement réduite lorsque les précipitations sont minimes, en particulier pendant la saison sèche. Compte tenu de cette situation, les populations de ces régions ont adopté au fil du temps des stratégies qui leur ont permis de s’adapter à ces différentes conditions climatiques et de s’assurer un approvisionnement en eau grâce à la construction de citernes.

Ce système unique de gestion de l’eau, qui relie citernes, rizières, forêts et petites parcelles familiales, permet de limiter les inondations, de répartir les ressources et de constituer des réserves tout au long de l’année. Ces pratiques d’adaptation, qui viennent se conjuguer à des pratiques durables de pisciculture et d’agriculture, préservent la biodiversité se développant dans cet environnement.

Dans ces régions, la population cultive 226 espèces végétales ainsi que des variétés endémiques de riz, qui sont elles aussi résistantes à la sécheresse. Grâce à ce système sans équivalent ayant évolué pendant près de deux millénaires, la population locale a appris à cohabiter avec la faune et à subsister en adoptant des pratiques qui préservent les écosystèmes naturels.

Système agricole traditionnel de la partie méridionale de la chaîne de montagnes de l’Espinhaço (Minas Gerais, Brésil)

La savane de la chaîne de montagnes de l’Espinhaço, qui est située au Brésil, est l’une des plus riches en biodiversité de la planète. Les Apanhadoras, qui pratiquent la cueillette de fleurs appelées «sempre‑vivas», ont élaboré un système agricole complexe qui a évolué parallèlement à son environnement. Grâce à sa compréhension approfondie des cycles naturels et des écosystèmes et ses connaissances en matière de gestion de la flore autochtone, cette communauté a réussi à préserver la biodiversité et l’agrobiodiversité en vivant en harmonie avec son environnement.

Les cueilleurs de sempre-vivas dépendent du milieu naturel dans lequel ils vivent pour maintenir leur sécurité alimentaire et leurs moyens de subsistance. Grâce au maraîchage agroforestier, ils cultivent environ 90 espèces, parmi lesquelles des légumes, des fruits et des tubercules, qui leur permettent de satisfaire leurs besoins quotidiens. Ils cultivent également du maïs et du riz sur des terres agricoles de plus grande superficie, pratiquent la collecte de produits naturels, élèvent du bétail sur des pâturages collectifs et cueillent des fleurs dans les hauts plateaux. La préservation des écosystèmes et de la biodiversité fait partie intégrante de la culture de cette communauté, qui veille, par exemple, à la durabilité de l’accès à la flore autochtone et à son exploitation. Pour cela, elle applique des règles coutumières fondées sur une connaissance des cycles naturels et de l’intensité de la collecte qui lui permet d’assurer la reproduction des espèces.

Les agriculteurs de l’oasis de Siwa, où les ressources en eau sont limitées, ont réussi à mettre en œuvre des pratiques agricoles durables qui préservent, dans le même temps, la faune et la flore sauvages locales. © Photo reproduite avec l’aimable autorisation de l’initiative SIPAM – Oasis de Siwa (Égypte)

Système de production de dattes dans l’oasis de Siwa (Égypte)

L’oasis de Siwa est représentative de l’ingéniosité dont font preuve les agriculteurs pour adapter leur activité à des conditions climatiques hostiles. Elle comprend trois strates, qui permettent, de manière efficace, de cultiver la terre, de pratiquer l’élevage et de préserver la faune et la flore sauvages tout en optimisant l’utilisation de l’eau, qui est une denrée rare dans cette zone particulièrement désertique.

Dans ce système, la culture du dattier, qui est prédominante, est associée à d’autres, comme celles de l’olivier et de la luzerne. Au total, 46 espèces y sont cultivées. L’oasis de Siwa offre également un habitat et un point d’eau à la faune sauvage, parmi laquelle on trouve des amphibiens, des reptiles et de nombreuses espèces d’oiseaux. Adapté à son environnement, ce système favorise le développement d’un microclimat pour la production agricole, qui est vitale pour les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de la population. Il permet également à la faune de se mettre à l’abri de la chaleur du désert. Grâce à son mode de gestion de l’eau, ce système préserve la ressource et facilite la production agricole tout au long de l’année.

Ces sites désignés comme SIPAM préservent des pratiques agricoles qui protègent les écosystèmes et permettent aux communautés de vivre en harmonie avec leur environnement. Fortes des connaissances qu’elles ont acquises, ces communautés garantissent leurs moyens d’existence et, dans le même temps, conservent et préservent une biodiversité essentielle pour l’ensemble de la planète.

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