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Azerbaïdjan: formation de la prochaine génération d’apiculteurs


Grâce à la FAO, les jeunes ruraux acquièrent des compétences de pointe qui garantissent leur autonomie

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En Azerbaïdjan, la FAO forme les jeunes ruraux aux domaines de l’agroalimentaire et de l’entrepreneuriat afin de réduire le chômage et de stimuler la croissance économique. ©FAO/Javid Gurbanov

12/08/2024

La passion d’Isgandar Shiralizada pour tout ce qui touche aux abeilles et au miel lui est venue à son plus jeune âge, dans sa maison familiale de Bilasuvar, une ville située dans la région du sud de l’Azerbaïdjan. Sa mère préparait divers délicieux desserts au miel, notamment le baklava, une spécialité locale populaire composée de feuilles de brick imprégnées de miel. Ce délice a éveillé l’intérêt d’Isgandar pour les créatures qui produisent le miel.

«Chaque cuillère de miel était pour moi un mystère, qui me poussait à m’interroger sur les abeilles et leur monde», se souvient-il.

Isgandar se souvient avec tendresse de chaque hiver, lorsque sa mère achetait trois kilogrammes de miel à un voisin et qu’il lui disait «un jour, je serai apiculteur et nous aurons notre propre miel».

Ce rêve d’enfance a pavé la voie de son avenir dans le secteur du miel.

Alors âgé d’une vingtaine d’années, Isgandar investit avec sa mère dans une première colonie d’abeilles. Après ce début modeste, les choses commencent à croître progressivement, qu’il s’agisse du nombre de ruches ou de ses compétences.

Isgandar obtient le mentorat de Hikmat Aliyev, un célèbre apiculteur de cette région de l’Azerbaïdjan, qui lui enseigne l’art et les secrets de l’apiculture. Il suit également plusieurs formations dans son pays et à l’étranger. En Türkiye, Isgandar participe avec des apiculteurs locaux à des sessions sur l’accès au marché et la formation de coopératives. Là-bas, il acquiert également une expérience pratique des techniques apicoles innovantes.

La carrière d’Isgandar décolle véritablement lorsqu’il intègre une formation dispensée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), financée par le Gouvernement de l’Azerbaïdjan. Cette initiative, qui fait partie du projet «Renforcer l’entrepreneuriat des jeunes dans l’agriculture», fournit aux jeunes hommes et aux jeunes femmes des zones rurales les compétences nécessaires pour poursuivre une carrière dans l’agriculture, en mettant l’accent sur l’agroalimentaire et l’entrepreneuriat.

Dans un pays où plus d’un quart de la population a entre 14 et 29 ans, l’emploi des jeunes représente un défi majeur dans les zones rurales. L’agriculture est un secteur vital pour l’Azerbaïdjan puisqu’il emploie 36,3 pour cent de la population active et génère une part importante des revenus des ménages dans les zones rurales.

L’une des principales raisons du chômage des jeunes dans les zones rurales est le manque d’instruction et de compétences professionnelles, ainsi que l’accès limité aux possibilités et aux services d’entrepreneuriat.

«Renforcer l’entrepreneuriat des jeunes ruraux et des femmes grâce à la formation et à un soutien à l’agriculture est vital en Azerbaïdjan, car cela permet de lutter contre la pauvreté intergénérationnelle et de promouvoir l’inclusion sociale et de genre», explique M. Nasar Hayat, Représentant de la FAO en Azerbaïdjan.

Isgandar associe les jeunes à l’apiculture et partage sa passion avec les nouvelles générations. ©FAO/Javid Gurbanov

Pour Isgandar, le soutien de la FAO a été un catalyseur qui l’a fait passer du statut d’apiculteur local à celui d’innovateur dans le domaine.

Isgandar a conçu des «ruches intelligentes», qu’il a présentées à la Technofest, un festival de la technologie prestigieux qui se déroule en Türkiye. Ces ruches sont des dispositifs innovants conçus pour lutter contre les maladies apicoles et optimiser la production de miel. Grâce à des capteurs placés à l’intérieur de la ruche, les apiculteurs peuvent détecter la présence de varroas et surveiller l’humidité et le poids de la ruche au moyen d’une application qui alerte en cas de problèmes, sans qu’ils aient à intervenir physiquement, établissant ainsi une nouvelle référence pour les pratiques apicoles.

Le projet de la FAO a également permis à Isgandar d’obtenir des outils agricoles essentiels pour optimiser son activité, notamment une citerne et une pompe permettant d’approvisionner ses jardins à abeilles en eau de manière continue. Cette installation a contribué à garantir la bonne santé de ses jardins et, partant, à améliorer sensiblement la qualité et la quantité de sa production de miel.

Ses revenus ayant augmenté, Isgandar possède maintenant 60 ruches.

«Avant le projet, je pouvais produire au maximum une tonne de miel chaque année. Maintenant, je peux produire le double, soit deux tonnes par an», explique fièrement Isgandar.

Avec le soutien de la FAO, non seulement il est devenu financièrement indépendant, mais la FAO, quant à elle, a trouvé en lui un ambassadeur idéal capable d’associer les jeunes à l’apiculture et de partager sa passion avec les nouvelles générations.

Renforcer l’entrepreneuriat des populations rurales en Azerbaïdjan permet de lutter contre la pauvreté intergénérationnelle et de favoriser l’inclusion sociale. ©FAO/Javid Gurbanov

Fort de sa vaste expérience internationale, Isgandar souhaitait transmettre aux autres ce qu’il avait appris.

«Je veux devenir un mentor; je ne peux pas garder tout ça pour moi», s’exclame-t-il.

Il a eu l’occasion de partager ses connaissances dans le cadre d’un programme de formation à l’apiculture au lycée professionnel de Bilasuvar.

Isgandar forme actuellement de jeunes apiculteurs en devenir, en leur enseignant tout ce qu’il sait, des fondamentaux de l’apiculture à l’utilisation de techniques innovantes pour lutter contre les maladies apicoles.

«L’enthousiasme des jeunes pour l’apiculture me comble de joie, et j’estime que c’est mon travail de les aider à aimer et à apprécier cette profession», déclare Isgandar.

«Tous les jours, je transmets aux étudiants des compétences essentielles, pour faire d’eux les apiculteurs de demain, qui contribueront à améliorer le secteur agricole en Azerbaïdjan», explique Isgandar, qui voit un énorme potentiel dans son pays et est déterminé à faire en sorte que les jeunes le voient également.

Après ses heures d’enseignement, il passe du temps dans sa ferme apicole pour surveiller ses abeilles ou aider les autres apiculteurs du coin avec leurs ruches.

Isgandar voit dans l’enthousiasme de ses propres enfants pour l’apiculture la preuve qu’il s’agit d’une carrière attirante pour les jeunes.

«Ma fille Asmanur et mon fils Ismail adorent les abeilles et les produits apicoles. Ils jubilent à chaque fois que j’enfile ma combinaison de protection», dit-il. Âgés de deux et trois ans respectivement, ils sont trop jeunes pour se joindre à lui pour l’instant, mais ils font preuve d’un intérêt indéniable. «Ils me demandent toujours quand ils pourront venir avec moi dans le rucher. Surtout ma fille, elle a vraiment hâte de commencer».

Isgandar est convaincu que l’initiation à l’apiculture permet non seulement de connecter les jeunes à la nature, mais offre également des débouchés professionnels durables et rentables.

Pour les jeunes pleins d’ambition, comme les enfants d’Isgandar et ses étudiants, le secteur apicole offre une carrière pérenne et enrichissante dans un secteur propice à l’innovation et à la croissance.

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