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Un jeune agriculteur découvre le potentiel de l'aquaculture en Zambie


La FAO encourage la jeunesse africaine à travailler dans la filière agroalimentaire

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Aubrain Lyavuka a participé au programme OYA de la FAO et de l’ONUDI, qui prépare des jeunes du continent africain à travailler dans l’agriculture. Il en tire actuellement d'excellent résultats et développe sa ferme aquacole à Ndola (Zambie). ©FAO/Filip Forti

08/07/2024

Aubrain Lyavuka, un jeune homme de 30 ans, travaillait dans une exploitation agricole mais souhaitait se réorienter dans la pisciculture. L’occasion s'est présentée à lui quand la Direction des pêches de Solwezi, en Zambie, a posté une annonce relative à une formation en aquaculture.

Aubrain s’est inscrit au cours organisé dans le cadre du programme «Perspectives pour les jeunes d’Afrique» (OYA), élaboré par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), en collaboration avec la Commission de l’Union africaine. Ce programme forme la jeunesse africaine à des emplois dans le secteur agricole, en ciblant en particulier la filière agroalimentaire et le développement de l’entrepreneuriat.

Aubrain a participé à une formation intensive à Solwezi, dans la province nord-occidentale, aux côtés de plus de 60 autres jeunes aspirants agripreneurs. Les stagiaires ont reçu un enseignement théorique et ont pu s’occuper d’alevins dans quatre bassins, dont deux construits par leurs soins.

Grâce à cet apprentissage sur le terrain, Aubrain a acquis des connaissances relatives à des aspects essentiels de l'aquaculture, comme la gestion de l’écosystème des bassins, la santé et la nutrition des poissons, les techniques d’élevage et l'utilisation rationnelle de l’eau. De plus, des pratiques d’élevage durables ont été mises en avant, afin de veiller au respect de l’environnement. Les stagiaires ont notamment été sensibilisés à l'importance de ne pas polluer les cours d’eau à proximité des installations aquacoles.

«Nous avons été formés à la pisciculture, notamment aux techniques de construction de bassins, et nous avons reçu des ressources essentielles, à savoir des alevins et des aliments pour animaux. Cela m’a donné envie de créer ma propre ferme aquacole. Nous avons découvert que cette activité était non seulement viable mais aussi rémunératrice», raconte Aubrain.

Grâce à un apprentissage sur le terrain, Aubrain a acquis des connaissances solides en matière d'aquaculture, notamment sur des aspects essentiels, comme la gestion de l’écosystème des bassins, l'utilisation rationnelle de l’eau et le respect de l’environnement. ©FAO/Filip Forti

Après la formation OYA, Aubrain a participé à la 8e semaine africaine de l’agrobusiness et de la science, à Durban (Afrique du Sud). Le jeune homme y a rencontré plusieurs figures de proue du secteur et a participé à des visites d’exploitations à Durban. Il a compris que l’activité agricole pouvait être réalisée à plus grande échelle et est rentré chez lui avec la volonté de lancer sa propre exploitation mixte.

Aubrain a commencé à mettre en pratique les compétences techniques et entrepreneuriales qu'il avait acquises. Avec l’argent gagné grâce à la vente de ses légumes, il a acheté un terrain à Ndola, dans la province de Copperbelt, pour y établir son entreprise aquacole. Sept bassins y ont été créés en l’espace de quelques mois. Aubrain en possède désormais neuf, dans lesquels il élève des tilapias avec l’aide de deux employés. Chaque bassin peut produire 400 kilos de poisson au maximum, deux fois par an. En plus de son élevage de poissons, Aubrain produit aussi des piments, du maïs et de l’okra.

Aubrain a rencontré des difficultés, notamment le manque d’eau et les prédateurs, tels que les oiseaux et les lézards moniteurs. Comme d’autres jeunes entrepreneurs de Zambie, il a aussi dû faire face à des défis financiers: des taux d’intérêt élevés, un accès restreint au capital et le coût des aliments pour animaux. Toutefois, il a réinvesti ses profits judicieusement et a cherché des moyens de développer son activité de manière pérenne en maîtrisant les risques, par exemple en construisant les bassins par étapes. Cette réussite est en partie due aux connaissances qu’Aubrain a acquises au cours de sa formation, mais aussi à l'encadrement et à l'accompagnement continus de la Direction des pêches de Solwezi dont il a bénéficié après la formation. 

Plus de 60 jeunes aspirants agripreneurs ont suivi la formation dispensée par la FAO dans le cadre du programme OYA. Ils ont été formés de manière à pouvoir créer leur propre entreprise et la faire prospérer. ©FAO/Filip Forti

Axé sur les compétences pratiques, l’accès au marché, la gestion financière et le réseautage, le programme offre un enseignement complet permettant de créer son entreprise avec succès. Cette première étape ouvre la voie à l'extension des activités de formation du programme OYA à l'ensemble de la Zambie.

Dans l’immédiat, l’objectif d’Aubrain est de disposer de 12 bassins pour pouvoir réaliser une récolte chaque mois de l'année, mais son ambition ne s’arrête pas là.

«Je souhaite mécaniser l’activité et mettre en place une écloserie pour assurer la croissance et la pérennité de mon entreprise», explique-t-il. 

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