vue des plants dans un jardin de case dans la commune de Filingué

Adopté en réponse au Covid‑19, aux conflits et aux changements climatiques, le programme conjoint SD3C entend contribuer à la mise en œuvre de la stratégie du G5 Sahel pour le développement et la sécurité. Il vise à renforcer les moyens d’existence des petits producteurs, en particulier des femmes et des jeunes vivant dans les zones transfrontalières de la région. Le groupe cible est composé d’environ 123 000 ménages ruraux, soit 854 750 personnes, dont la moitié sont des femmes et 40% sont des jeunes.

Le programme conjoint SD3C est mis en œuvre sur six ans, en deux phases (2021-2023 et 2024-2026), avec le concours du G5 Sahel, de ses cinq États membres et du Sénégal. Il a été mis au point par les trois organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome (RBA) à savoir la FAO, le FIDA et le PAM qui prennent part à son financement et à son exécution.

Dans le cadre de ce programme régional, la FAO Niger a prévu d’appuyer, dans les communes de Filingué (région de Tillabéri) et de N’Guigmi (région de de Diffa), 20 500 personnes dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage et de la prévention des conflits et du Covid-19. A l’heure actuelle, cet appui s’est matérialisé notamment par la mise en œuvre de 4 800 jardins de case, 100 clubs Dimitra regroupant 2 100 membres (dont 1 598 femmes et jeunes filles) et de 14 unités de fabrication d’aliments bétail gérées par des groupements féminins et de jeunes.

Les 4 800 ménages bénéficiaires des jardins de case ont reçu des semences, des équipements et de l’encadrement approprié à cette activité de production. Parmi ces ménages, 3 729 personnes (dont 2073 femmes, soit 56%) ont participé à des séances d’éducation nutritionnelle et de démonstrations de recettes culinaires. Les clubs Dimitra ont bénéficié de matériel (radios solaires, téléphones Android, intrants pour la couture) et d’encadrement afin de développer les thématiques sur la paix, la prévention des conflits et du COVID-19, tandis que les groupements féminins et de jeunes ont été appuyés dans la fabrication des blocs multi nutritionnels densifiés (dotation en broyeurs et en intrants de démarrage, formations).

Toutes ces activités ont contribué à diversifier et améliorer l’alimentation et les revenus des populations bénéficiaires, la cohésion sociale au sein des communautés et l’adoption des bonnes pratiques dans l’alimentation du bétail.

Auparavant, les populations des deux communes étaient confrontées aux problèmes d’accès limité aux intrants agricoles, au faible niveau de connaissance des techniques culturales, à l’insuffisance du dialogue intercommunautaire et au gaspillage des résidus agricoles destinés à l’alimentation du bétail.

En perspective, le programme conjoint SD3C compte poursuivre ses interventions pour renforcer les clubs Dimitra afin de leur permettre d’élaborer et de diffuser des messages sur la prévention et la gestion des conflits autour des ressources naturelles partagées et autres préoccupations des communautés bénéficiaires. Le programme va également concentrer ses actions sur la création et l’accompagnement des unités avicoles et des unités de fabrication d’aliments pour bétail.