Avec l’appui de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à travers son Centre d’Urgence pour les Maladies Animales Transfrontalières (ECTAD) a organisé une série de rencontres dans la région de Tahoua pour appuyer le Niger dans sa lutte contre les menaces sanitaires actuelles avec l’approche « Une seule santé » mais aussi dans la promotion d'un développement durable et résilient face aux défis de demain.

Rappelons qu’en tant qu’un des piliers du Cadre stratégique de la FAO, l’approche Une Seule Santé a été identifiée comme un sujet transversal important qui doit être pris en compte pour atteindre les quatre Améliorations (Amélioration de la production, Amélioration de la nutrition, Amélioration de l’environnement et Amélioration des conditions de vie), et plus spécifiquement les objectifs du Programme prioritaire One Health (PPA-BP3).

Le premier atelier a porté sur la formalisation des organes, de la liste des maladies et des indicateurs du Réseau de Surveillance Epidémiologique des maladies prioritaires du bétail (RESEPI).

Ces assises ont permis de préparer et valider les projets d’arrêtés des organes RESEPI tels que le comité de pilotage, le comité technique et scientifique et la cellule d’animation, de fixer la liste des maladies animales prioritaires et de définir les indicateurs de performance du réseau.

La deuxième rencontre a consisté aurenforcement des capacités sur la surveillance des maladies animales prioritaires y compris les zoonoses à l’Interface Faune sauvage/animaux domestiques. La session a permis d’actualiser le protocole de surveillance de la faune sauvage, de réviser les outils de collecte de données et de définir les indicateurs de performance du Réseau de Surveillance de Faune Sauvage (RESFASA). Cette rencontre a revêtu une importance capitale surtout quand on sait que les potentialités fauniques du Niger sont menacées par diverses pressions d’ordre anthropique, climatique et sanitaire qui accentuent la diminution voire la disparition de plusieurs espèces. Sur le plan sanitaire, la situation épidémiologique nationale est dominée par l’existence de plusieurs pathologies majeures qui affectent le bétail et la faune sauvage notamment les zoonoses prioritaires. Classé parmi les Etats de l’Afrique de l’Ouest renfermant la plus importante faune sauvage dans sa diversité et dans sa richesse, le Niger renferme plusieurs biotopes et d'une biodiversité exceptionnelle, représentée par environ 3 200 espèces animales dont 168 espèces de mammifères, 512 espèces d’oiseaux, 150 espèces de reptiles et amphibiens et 112 espèces de poissons.  

La troisième rencontre s’est focalisée sur la Revue Après Action (RAA) relative à l’épizootie de Fièvre de la vallée du Rift (FVR) de novembre 2022 survenue dans le département de Tassara dans la région de Tahoua. La gestion de l’évènement sanitaire a nécessité une mobilisation des partenaires autour des ministères clés de One Health (Elevage, santé et Environnement) pour une riposte adéquate à tous les niveaux. Durant une journée, les participants ont procédé à un examen holistique des activités conduites pour gérer l’épidémie de la fièvre de la vallée du Rift et ont échangé sur les enseignements tirés dans un cadre plus large de gestion des foyers. Ils ont par la suite appliqué les leçons apprises pour mieux gérer les prochaines situations sanitaires. La RAA est un processus d'examen ou de compte rendu structuré, permettant de faire le point sur un événement ou sur une tâche qui vient d'être accomplie et d'analyser ce qui s'est produit et pourquoi, ce qui a bien fonctionné et ce qui peut être mieux fait ou différemment à l'avenir.

Au Niger, l’élevage est pratiqué par environ 87 % de la population. Ce sous-secteur du développement rural contribue de manière très significative dans la vie des ménages, le budget des collectivités territoriales et au Produit Intérieur Brut (PIB) agricole du pays. L'élevage représente au Niger, un pilier économique majeur et une source vitale de subsistance pour la majorité de la population. La persistance de maladies animales prioritaires dont certaines sont des zoonoses constitue un défi majeur à relever. L’impact de cette contrainte peut se résumer ainsi:

• Pertes directes liées à la forte mortalité
• Pertes indirectes liées aux baisses de production
• Limitation de l’accès à certains marchés
• Insécurité alimentaire
• Baisse des revenus des producteurs
• Menace pour la santé publique.