Ce livre a défini trois défis auxquels sont confrontées les ressources en terres et en eaux et sur lesquels repose l’avenir de l’agriculture: augmenter la production alimentaire de presque 70 pour cent d’ici 2050; réduire la faim et améliorer les moyens d’existence des plus pauvres; et minimiser ou atténuer la dégradation des terres et des eaux et des grands écosystèmes qui leur sont associés. Il existe un vaste éventail de solutions techniques et institutionnelles qui ont été étudiées dans les chapitres précédents. Elles doivent être adaptées aux systèmes agricoles locaux et aux contextes socio-économiques. Une planification améliorée liée à des trains d’habiles mesures incitatives peut alors établir un cadre d’investissement qui attribue des valeurs convenues au capital naturel. Il est possible, sur une telle base, d’encourager à toutes les échelles une gestion des terres et des eaux qui soit efficiente, équitable et durable.
Une évolution vers cette nouvelle «économie verte» est déjà amorcée. De plus en plus, les gouvernements, la société civile et le secteur privé recherchent des technologies et des approches qui puissent augmenter la productivité tout en protégeant les ressources naturelles et les écosystèmes qui leur sont associés. Des trains de mesures favorisant une agriculture plus durable ont été adoptés, et des dispositifs permettant de surmonter les problèmes techniques et socio-économiques ont été mis au point.
Il demeure toutefois, malgré ces progrès, des obstacles considérables qui empêchent leur adoption. La prolifération des textes, conférences et engagements divergents exige beaucoup de temps et de ressources sans grands résultats sur le terrain. L’engagement politique des nations et de la communauté internationale pour aborder ces questions en synergie est essentiel.
L’évolution vers des voies plus durables d’intensification et de gestion écologique exigera des efforts supplémentaires. Il faudra ajuster les principes directeurs, institutions et stratégies de mise en oeuvre aux niveaux mondial, national et local afin d’offrir aux organisations et aux agriculteurs les connaissances, mesures incitatives et ressources financières dont ils ont besoin. Avec cette aide, les agriculteurs pourront augmenter la productivité de manière durable et renforcer l’intégration de leurs activités agricoles dans les écosystèmes locaux, en gérant leurs choix de manière à minimiser au maximum les effets négatifs. Un engagement fondé sur le savoir aux niveaux local, national et mondial et axé sur les systèmes de ressources en terres et en eaux à risques aura éventuellement pour résultat de semer les bénéfices d’une croissance socio-économique aussi globalement que complètement, ce qui réduira l’insécurité alimentaire et la pauvreté qui lui est associée.
