Les Touaregs, les Peuls et d’autres pastoralistes de l’Afrique occidentale et centrale font face à de nombreux défis: les obstacles à leur mobilité, le manque de sécurité, l’insécurité foncière, le changement climatique, la forte croissance démographique et des services sociaux et financiers inadéquats.

Les quatre plus grands réseaux d’éleveurs de la région ont maintenant convenu de collaborer plus étroitement pour défendre le pastoralisme. Les quatre organisations, APESS, CORET, RBM et ROPPA, représentent ensemble des millions de pastoralistes et d’éleveurs de la région. Lors d’une réunion tenue à Bamako du 7 au 9 janvier 2016, elles ont fixé les objectifs et les étapes suivantes du cadre de concertation lancé à l’origine en 2012.    

Plus de 90 représentants de toute une gamme d’acteurs impliqués ont assisté à l’atelier de Bamako sur « La construction d’un environnement propice au développement durable du pastoralisme en Afrique de l’Ouest et du Centre ».

«Le pastoralisme est menacé. Alors qu’il ne se passe un seul jour sans que l’on se nourrisse d’un produit animal. Il faut donc une politique claire pour soutenir le pastoralisme pour que la sécurité alimentaire soit préservée» a soutenu, de son côté, le président de la Fédération Nationale des Éleveurs Centrafricains, Lamido Issa Bi Amadou, présent à la réunion.

Les représentants ont convenu du cadre de concertation pour promouvoir le dialogue et réduire les conflits sur les terres, l’eau et les animaux. Leurs objectifs sont de défendre les intérêts des pastoralistes et des éleveurs, d’influencer les politiques publiques, de sensibiliser sur l’importance du pastoralisme pour la société, l’économie et l’environnement et d’améliorer la connaissance du pastoralisme. Les représentants veulent accroître le rôle et les capacités du cadre pour atteindre ces buts.

Le cadre est ouvert à d’autres organisations ayant des objectifs similaires. Il vise à trouver des moyens pour renforcer davantage l’inclusion des femmes.

Construire une vision commune

Les espoirs de collaboration entre les pastoralistes et autres acteurs impliqués de la région font face à des obstacles majeurs. L’absence d’une vision commune, le manque de données sur les systèmes pastoraux et l’insécurité dans les zones pastorales et frontalières figurent parmi les plus grandes contraintes.

À l’occasion de la réunion, un groupe des plus grands réseaux de pastoralistes et quatre organisations internationales ont été désignés pour mettre en place un comité de pilotage, un secrétariat et des centres de coordination dans chaque pays. Le groupe organisera une rencontre régionale pour la mise en place formelle du cadre de concertation.

Les représentants ont préparé une ébauche de la « Déclaration de Bamako », qui invite les gouvernements et les partenaires techniques et financiers à concevoir des politiques et à promouvoir le dialogue entre les acteurs impliqués afin de créer un environnement propice aux pastoralistes.

La réunion à Bamako a été une initiative conjointe de la Plateforme des Connaissances Pastorales de la FAO, du Fonds International de Développement Agricole (FIDA), de VSF-International, de VSF-Belgique, de la SNV, de UK AID, d’Acting for Life et des quatre plus grands réseaux de producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.  

Les participants à la réunion ont entendu comment diverses initiatives dans la région tentent de résoudre les problèmes communs. Les participants ont discuté en groupes des problèmes et des solutions et ont formulé des recommandations pour le Forum Paysan du FIDA sur la meilleure façon d’investir dans le pastoralisme.