Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture

DES MINISTRES ET DES DÉLÉGUÉS SE RÉUNISSENT À ROME POUR PARLER DE SEMENCES ET DE SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

©FAO/Giulio Napolitano

11/11/2019

Tout commence par une graine

Rome, Italie, 11 novembre 2019 – La huitième session de l’Organe directeur du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture  a commencé au siège de la FAO à Rome aujourd’hui par des allocutions prononcées par des cadres supérieurs de la FAO, deux ministres nationaux et des représentants de tous les groupes d’acteurs concernés par les semences et le matériel végétal pour l'alimentation et l'agriculture.

La présidente de la huitième session de l’Organe directeur, Mme Christine Dawson des États-Unis d'Amérique, a présidé la cérémonie d'ouverture, qui a débuté par une minute de silence en mémoire du Jour de l'Armistice / Mémoire, à la suite de quoi des intervenants ont pris la parole devant les quelque 600 délégués internationaux réunis pour la huitième session de l’Organe directeur.

« La diversité génétique des cultures est un trésor de la civilisation humaine et doit rester un héritage pour les générations à venir », a déclaré Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO (Climat et ressources naturelles), dans son discours d'ouverture.

« L’avenir de l'alimentation dépend de notre capacité à utiliser un large éventail de cultures et de leurs ressources génétiques », a –t-elle ajouté.

« Sans un large éventail de plantes et de leurs ressources génétiques, nous ne pouvons pas avoir une nutrition de qualité pour des vies saines et productives, adapter nos cultures au changement climatique ou atteindre les objectifs globaux de développement durable, » a déclaré Mme Semedo. Elle a mis en évidence l'importance du Traité international qui, par le biais de son Système multilatéral d'accès et de partage des avantages, garantit l'accès à d'importantes banques de gènes publiques à travers le monde. « Grâce à nos efforts communs déployés au cours des dernières décennies sous votre direction, nous avons réussi à préserver une grande partie de la diversité génétique des cultures restante », a-t-elle déclaré, ajoutant qu'il était important de continuer à renforcer le rôle du Traité international à cet égard.

« L’alimentation est le droit le plus fondamental », a déclaré S.E. M. Narendra Singh Tomar, Ministre indien de l’agriculture et de l’assistance sociale des agriculteurs, dans son allocution prononcée à l’ouverture de la huitième session. Il a souligné la nécessité de « combler le fossé entre le Nord et le Sud et de se concentrer sur les aspirations des fondateurs du Traité et les communautés agricoles. » Il a également évoqué l’importance des nouveaux progrès technologiques accomplis et a exhorté les membres du Traité à tenir compte des informations de séquençage numérique, en déclarant: « Nous devons utiliser toutes les technologies modernes ainsi que les connaissances traditionnelles pour les préserver et les utiliser de manière durable. »  

Le Ministre Tomar a mis en évidence le rôle important des agriculteurs et des communautés autochtones dans le développement et la conservation des ressources phytogénétiques, et a souligné que l'Inde avait promulgué une loi visant à protéger les droits des agriculteurs, conformément à l'article 9 du Traité international, qui appelle toutes les nations à protéger les droits des petits agriculteurs. En conclusion, le Ministre Tomar a lancé l’invitation de l’Inde à accueillir la prochaine (neuvième) session de l’Organe directeur, en 2021.

« Le Traité est un outil important, d’intérêt mondial, œuvrant pour un monde sans faim, dans lequel chacun partage équitablement les avantages découlant des efforts visant à la conservation, à l’échange et à l’utilisation des ressources phytogénétiques»,  a déclaré S.E. la Ministre italienne des politiques alimentaires et forestières, Teresa Bellanova, dans son allocution ; elle a ajouté que son pays était fier d'accueillir la FAO, le Traité international et la huitième session de l’Organe directeur, à Rome. Elle a mentionné que l’Italie a depuis toujours appuyé le travail du Traité international, à la fois financièrement et en termes de partage de ses propres ressources phytogénétiques et des données associées.

La Ministre Bellanova a également souligné l'importance d'investir dans « l’innovation technologique, la promotion de la résilience de nouvelles variétés et de leur adaptation » et a encouragé les partenariats appropriés pour permettre « une plus large distribution et une plus grande utilisation du matériel génétique végétal ». Elle souhaiterait également voir un autre domaine recevoir plus d’attention, il s’agit du rôle des femmes dans la conservation de la biodiversité, et a déclaré qu'elle appréciait particulièrement l'affiche de cette session qui met en valeur la relation entre les femmes et les ressources phytogénétiques.

Dans son allocution, Mme Marie Haga, directrice exécutive du Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures, a souligné l'importance du Traité international et a déclaré: « Il est très difficile de voir comment nous pourrons nourrir durablement une population mondiale croissante avec des aliments suffisamment nutritifs si nous n'avons pas un Traité sur les plantes qui fonctionne bien.» Elle a réitéré la relation de renforcement mutuel des deux organes (le Fonds fiduciaire et le Traité international) et a promis que le Fonds fiduciaire continuerait d'appuyer et de compléter le Traité.

M. Michael Keller, Secrétaire général de la Fédération internationale des semences, a évoqué l’engagement étroit du secteur semencier et son appui au Traité international depuis sa création.

« Des efforts supplémentaires doivent être déployés pour faire face au changement climatique », a-t-il déclaré, précisant que « la meilleure manière de conserver la diversité des ressources phytogénétiques est de les utiliser. »

S'exprimant au nom de M. François Desprez, président du Groupement National Interprofessionnel des Semences et plantes (GNIS), M. François Burgaud a réitéré l'engagement de l'organisation semencière interprofessionnelle française vis-à-vis du Traité international financièrement et autrement. « En créant un système multilatéral qui facilite l'accès des obtenteurs de par le monde aux ressources génétiques et au partage des avantages découlant de ces ressources, vous avez potentiellement contribué à sécuriser l'agriculture et l'alimentation de demain », a-t-il déclaré.

Mme Evalyne Adhiambo Okoth, une petite agricultrice qui s’est déplacée de son village situé dans l’ouest du Kenya, a remercié la FAO, le Fonds pour le partage des avantages du Traité international (BSF) et ses partenaires de l’avoir aidé à améliorer sa vie et celle d’autres agriculteurs de sa communauté. Elle a notamment expliqué comment la banque communautaire de semences créée dans le cadre du projet BSF avait permis à 1 000 agriculteurs d'avoir facilement accès aux semences dont ils avaient tant besoin, et a remercié la communauté du Traité international pour avoir permis aux agriculteurs de décider eux-mêmes des cultures à planter. « Rappelez-vous toujours: les agriculteurs heureux construisent des nations saines qui créent un monde pacifique », a-t-elle déclaré.

Dans son discours liminaire, Sir Robert Watson, ancien président de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), a réitéré l’importance cruciale de la biodiversité pour la résilience des systèmes agricoles, et a souligné la nécessité urgente de « transformer rapidement » nos systèmes «et de mener des actions audacieuses » afin de lutter contre les causes de perte de la biodiversité. Pour cela, a-t-il déclaré, il est essentiel d’affronter ensemble les problèmes relatifs au changement climatique et à la perte de la biodiversité ». Il a également souligné la nécessité d'une gestion intersectorielle à tous les niveaux et de structures de gouvernance inclusives qui répondent au manque de confiance actuel au sein et entre les parties prenantes.

« La biodiversité fait partie intégrante de la santé de l’écosystème, essentielle à l'augmentation durable de la production alimentaire et à la mise en place de moyens de subsistance résilients », a déclaré Mme Irene Hoffmann, Secrétaire de la Commission des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture. Elle a évoqué deux nouvelles publications importantes de la Commission, La situation de la biodiversité dans le monde pour l'alimentation et l'agriculture (SoWBFA) et La situation des ressources génétiques aquatiques dans le monde pour l'alimentation et l'agriculture et a invité toutes les Parties contractantes à contribuer aux travaux de la Commission, pour l’élaboration d’une réponse politique de suivi aux conclusions du rapport sur la SoWBFA. Elle a déclaré que le rapport sur la SoWBFA avait jeté une « nouvelle lumière sur l'interdépendance des différents secteurs des ressources génétiques et de la biodiversité pour l'alimentation et l’agriculture ». Mme Hoffmann a mis en évidence l’étroite coopération entre la Commission et le Traité international et a indiqué que les préparatifs concernant l’élaboration du troisième rapport sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture sont en cours.

Dans ses remarques liminaires, M. Kent Nnadozie, Secrétaire du Traité international, a remercié particulièrement les ministres de l’Inde et de l’Italie de leur engagement vis-à-vis du Traité. S'exprimant au sujet des réalisations accomplies par le Traité international au cours des 15 dernières années, M. Nnadozie a mis en évidence la nécessité de « regarder vers l'avenir et de prendre des décisions qui nous aideront à aller de l'avant afin de rester à jour et compétents ». Parlant des « défis énormes posés par toute une série de problèmes, dont la faim croissante, le changement climatique, les conditions environnementales précaires et les changements survenus dans la politique mondiale et la scène politique », il a déclaré qu’il existe « d'importantes opportunités pour y faire face », et a souligné que le Traité international est bien placé pour aider à relever bon nombre des défis actuels et futurs.

« Si nous allons de l’avant ensemble dans cet esprit d'interdépendance et de coopération qui sous-tend notre Traité international, je suis convaincu que nous pourrons résoudre toutes les divergences et qu'ensemble, nous émergerons en un tout plus dynamique et plus fort », a déclaré Kent Nnadozie.

Plus de 600 délégués internationaux, experts, décideurs, ONG, organisations de la société civile et représentants d’agriculteurs se sont réunis au siège de la FAO pour l'ouverture de la huitième session de l'Organe directeur du Traité international. La huitième session se déroulera du lundi 11 novembre 2019 au samedi 16 novembre 2019, et a été précédée de deux journées de consultations régionales et interrégionales et d'un événement spécial consacré au 15e anniversaire du Traité intitulé « Souvenirs et Visions futures », qui s'est déroulé le samedi 9 novembre.

La huitième session de l’Organe directeur marque le 15e anniversaire de l'entrée en vigueur du Traité international et met en exergue le thème suivant: « Tout commence par des graines: quinze ans de sauvegarde, de partage et de protection des semences qui nourrissent le monde ».  Ce thème est évident dans tous les éléments visuels qui complètent la réunion de cette semaine - de l’affiche de la session à l’exposition dans l’atrium de la FAO, au nouveau film produit par le Secrétariat du Traité international. L'atrium de la FAO a été converti en une exposition intersectorielle interactive montrant les différentes manières dont les semences et le matériel végétal sont utilisés aux fins de la conservation - du niveau local d’abord puis aux niveaux national et international. Le niveau local est représenté par une réplique d'une banque communautaire de semences sous la forme d'une hutte dans laquelle Oxfam présente un film de réalité virtuelle permettant aux visiteurs de « visiter » (virtuellement) les banques communautaires de semence dans les zones rurales. Le niveau national et le secteur privé sont représentés par l’illustration d’une banque de semences automatisée au Japon, à travers une expérience de réalité virtuelle. Un système mondial de sauvegarde de la sécurité des semences de plantes cultivées dans le monde est illustré par un modèle de la Chambre forte semencière mondiale de Svalbard en Norvège. Ces différents éléments sont liés à travers un lien commun: le Système multilatéral d’accès et de partage des avantages, représenté par une haute double hélice verticale de graines affluant de différentes nations du monde dans un mouvement d’aller et retour vers la terre. L’exposition relative à la huitième session reste dans l'atrium de la FAO jusqu'au samedi 16 novembre 2019.

 

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