Plateforme technique sur l’évaluation et la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires

La déperdition en micronutriments dans les pertes et le gaspillage alimentaires concernant les légumes et les fruits: présentation de deux études de la FAO au Premier Congrès sur les pertes alimentaires après récolte à Rome

05/11/2015

Les pertes et le gaspillage alimentaire concernant les fruits et les légumes s’élèvent à 50% (Gustavsson et al. 2011). On assiste à un manque d’informations sur les pertes en micronutriments dans les chaines d’approvisionnement alimentaire. Etant donnée l’ampleur des déficits en micronutriments ainsi que le besoin d’une alimentation diversifiée pour prévenir et contrôler les déficits en micronutriments dans le monde entier,  il est très important d’obtenir des données concernant les pertes d’éléments nutritifs pour évaluer les causes et la portée du problème.

Il serait également utile de mettre à jour les politiques et les programmes des systèmes alimentaires qui sont décidés sur la base des données collectées, afin de réduire les pertes en nutriments et les pertes et le gaspillage alimentaires, et d’encourager, en outre, une production et des modèles de consommation alimentaires durables.

La réduction des pertes et du gaspillage alimentaires pourrait représenter une solution possible et durable pour augmenter la disponibilité d’aliments afin de nourrir la planète et diminuer ainsi les déficits en micronutriments existant chez les groupes de population les plus vulnérables dans les différentes parties du monde.

Ce sujet a été présenté à maintes reprises pendant le Premier Congrès international sur la réduction des pertes après récolte qui a eu lieu à Rome au début du mois d’Octobre. Deux affiches ont été illustrées par Warren T.K. Lee, Nutritionniste principal à la FAO et par le Professeur Mauro Serafini du Laboratoire pour la prévention du stress métabolique et pour les aliments fonctionnels du Conseil de la recherche agricole de l’Italie. 

D’autres résultats concernant une nouvelle étude menée par la FAO pour déterminer les pertes en vitamine A, y compris le β-carotène et le rétinol dans des chaines d’approvisionnement alimentaire sélectionnées au Kenya et en Norvège, ont été également exposés.

La base de données norvégienne sur le gaspillage alimentaire appelée ForMat (2011-12), ainsi que les bilans alimentaires de la FAO présentant les données sur la disponibilité des fruits et des légumes en Norvège, ont été utilisés pour estimer les pertes en vitamine A de la catégorie « fruits et légumes » dans les chaines d’approvisionnement alimentaire dans leur ensemble. Au Kenya, ils ont estimé la quantité des pertes après récolte en vitamine A concernant quatre denrées alimentaires dans les comtés sélectionnés du pays: les bananes (y compris les bananes plantains), le maïs, le lait (de tous les animaux) et le poisson (le total des poissons pêchés dans les eaux intérieures), sur la base de l’étude de cas SAVE FOOD du Kenya (2012-13).

Une autre étude s’est penchée sur les pertes en vitamines A et C associées avec celles concernant les fruits et les légumes tout au long des chaines d’approvisionnement alimentaire dans sept régions du monde, pendant l’année 2009. Des résultats obtenus, il ressort que dans les sept régions concernées par l’étude, la plupart des pertes et du gaspillage en vitamines, dans les chaines d’approvisionnement alimentaire, ont été enregistrées pendant les phases de la production agricole, l’après récolte et la consommation; alors que les taux les plus bas concernent le secteur de la transformation des produits alimentaires. 

Les pertes et le gaspillage en vitamines A et C pour ce qui est des fruits et des légumes dues au gaspillage et aux pertes alimentaires des chaines d’approvisionnement dans leur ensemble sont étonnamment très élevées dans le monde entier, notamment pendant les phases de la production agricole, de l’après récolte et de la consommation. La réduction en pertes et gaspillage alimentaires pourrait augmenter la disponibilité de micronutriments pour la consommation humaine, et contribuer ainsi à atténuer les déficits en micronutriments chez les groupes de population les plus vulnérables.

Les gouvernements et les acteurs concernés par les chaines d’approvisionnement alimentaire doivent agir pour mettre en œuvre des mesures concrètes visant à réduire les pertes et le gaspillage alimentaires afin d’atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle mondiale, tout en protégeant les ressources naturelles et en améliorant la durabilité des systèmes alimentaires. Les nutriments perdus et ensuite récupérés des pertes et du gaspillage alimentaires pourraient donc être redistribués pour nourrir les personnes les plus vulnérables ayant des déficits en micronutriments.

 

Pour plus de détails :

 

GLOBAL VARIATIONS IN MICRO-NUTRIENT LOSSES IN THE FRUIT AND VEGETABLES SUPPLY CHAIN (en anglais)

Mauro Serafini1,2, Warren T K Lee1, Elisabetta Toti2, Camelia Bucatariu3, Jorge M Fonseca3, Robert van Otterdijk3 and Divine Njie3

1Nutrition Division, 3Rural Infrastructure and Ago-Industries Division, FAO. Rome, Italy.

2Functional Foods and Metabolic Stress Prevention Laboratory, Council for Agricultural Research and Economics, Center of Food and Nutrition. Rome, Italy.

 

DETERMINATION OF MICRO-NUTRIENT LOSSES IN FOOD LOSSES AND WASTE (FLW) IN NORWAY AND KENYA - IMPLICATIONS ON FOOD SECURITY AND NUTRITION AND METHODOLOGIES FOR DATA COLLECTION (en anglais)

Warren T K Lee1, Mauro Serafini1,2, Elisabetta Toti2, Camelia Bucatariu3, Jorge M Fonseca3, Robert van Otterdijk3 and Divine Njie3

1Nutrition Division, 3Rural Infrastructure and Ago-Industries Division, FAO. Rome, Italy.

2Functional Foods and Metabolic Stress Prevention Laboratory, Council for Agricultural Research and Economics, Center of Food and Nutrition. Rome, Italy.

 

Réfèrences :

Gustavsson G, Cederberg C, Sonesson U (2011). Global Food Losses and Food Waste, Food and Agriculture Organization of the United Nations, Rome.