Réduction de la pauvreté rurale

Mali: des transferts monétaires pour renforcer la résilience des moyens d’existence ruraux

Published: 20/02/2018

Au Nord de la région de Ségou, au Mali, Sanihan vit dans le village de Baramadougou, avec treize autres membres de sa famille. Quelques semaines avant les récoltes et alors que leur réserve de nourriture est épuisée, elle explique: «Mon mari est au champ pour cultiver, et c’est à nous, les femmes, que revient la responsabilité de trouver de l’argent pour nourrir la famille à cette période. Nous allons parfois jusqu’aux abords du fleuve Bani, à 20 kms d’ici, pour cueillir des plantes qui nous permettent de faire de l’encens, et de le vendre au marché.»

Chaque année, la période de soudure constitue un défi pour Sanihan. Elle confie même avoir songé, l’année dernière, face aux difficultés qu’elle rencontre, à partir s’installer à Bamako. «Mais j’ai pensé à mes enfants qui sont encore petits, et je suis restée». Elle ajoute: «Mais aujourd’hui, je ne suis plus inquiète, ni pour la fin de la période de soudure, ni pour l’année à venir, car en investissant dans de nouvelles activités, nous serons plus à même de réagir face aux moments difficiles.»

Cette année, Sanihan s’engage dans le programme de caisses de résilience de la FAO, qui a pour objectif d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables au Burkina Faso et au Mali, à travers le renforcement de la résilience de leurs moyens d’existence.

Durant la période de soudure, l’appui de la FAO s’est matérialisé avec la fourniture de semences et des transferts monétaires. Un changement radical selon Sanihan et par rapport aux années précédentes, alors que les sécheresses répétées avaient mis à mal leur stock de semences. La famille peut cette année et pour la première fois depuis cinq ans, cultiver la totalité de sa parcelle: «La récolte sera certainement suffisante pour que l’on puisse avoir assez de réserves pour notre alimentation, et ce pour de longs mois.»

«Avec les 50 000 FCFA reçus, j’ai pu acheter du mil et je vais aussi acheter des chèvres. Une fois qu’elles auront mis bas, je pourrai les revendre pour faire face aux dépenses imprévues. Les enfants aussi ont besoin de vêtements, je pourrai leur en acheter,» dit-elle avec fierté. «Je sais que si nous gérons bien l’aide reçue, nous pourrons mieux nous en sortir à l’avenir.»

Elle se réjouit également des nouvelles perspectives qui s’offrent à elle. Sanihan, comme les 2 500 autres familles vulnérables prenant part au programme caisses de résilience dans les régions de Ségou et Mopti, est également formée aux bonnes pratiques agricoles et pastorales face au changement climatique, grâce à son intégration dans l’un des cent Champs-Ecoles Agro Pastoraux (CEAP) mis en place au Mali avec le soutien technique de la FAO. Elle est également enrôlée dans une Association villageoise d’épargne et de Crédit (AVEC). L’objectif est de permettre aux membres des CEAP/AVEC d’améliorer leurs capacités de gestion et de renforcer leurs capacités financières.

Le projet Réduire la vulnérabilité des moyens d’existence agricole à travers l’approche «Caisses de Résilience» au Sahel, financé par la Belgique et mis en œuvre avec les Gouvernements du Mali et du Burkina Faso et différentes ONG, bénéficie à 5 000 familles (soit près de 25 000 personnes) vulnérables au Burkina Faso et au Mali, à travers le renforcement de la résilience de leurs moyens d’existence. L’approche est basée sur l’appui simultané aux capacités productives, financières et sociales des ménages vulnérables et de leurs institutions communautaires.

Plus d'informations sur le travail de la FAO sur la Protection sociale au Sahel et en Afrique de l'Ouest