La FAO fournit une assistance agricole d’urgence afin de renforcer les capacités de production des populations en République centrafricaine
En République centrafricaine, les effets des mesures mises en place pour faire face à la pandémie de covid-19 et des chocs climatiques récurrents nuisent considérablement aux moyens d’existence des ménages. En effet, les inondations fréquentes sont responsables de la plus grande partie des pertes économiques et humaines dans le pays. En 2020, elles ont principalement touché les préfectures de la Nana-Gribizi, l’Ouham, la Ouaka, la Basse-Kotto, la Haute-Kotto, la Mambéré-Kadei, ainsi que la capitale de Bangui.
La Banque mondiale a financé le projet de la FAO intitulé «Projet de réponse urgente a la crise alimentaire en République centrafricaine (PRUCAC)» pour un montant de plus de 15 millions d’USD. Le projet est mis en œuvre depuis le 16 mai 2022 et les activités sont encore en cours. L’objectif du PRUCAC est d’atténuer l’impact des chocs économiques induits concomitamment par la pandémie de covid-19, la hausse des prix et les précipitations excessives et inondations récurrentes, sur la sécurité alimentaire et la nutrition des populations du pays.
Rétablir les moyens d’existence et augmenter la production agricole
Le projet vise à soutenir environ 86 000 ménages d’agriculteurs, grâce à la distribution d’intrants vivriers et maraîchers et d’animaux de petit élevage; la mise en œuvre d’activités d’espèces contre travail et la réhabilitation d’infrastructures agricoles de petite échelle. Grâce à ces activités, le projet doit permettre d’améliorer les capacités de production des ménages et leur sécurité alimentaire, tout en renforçant leurs moyens d’existence.
Les activités d’espèces contre travail se sont révélées particulièrement fructueuses. Elles ont été facilitées par l’utilisation d’un système innovant nommé Application pour l’identification, la distribution et l’autonomisation (IDEA) et développé par la FAO. IDEA est une innovation technologique de la FAO qui enregistre les empreintes biométriques et la reconnaissance faciale des participants au moment de leur inscription, afin de faciliter leur enregistrement sécurisé et la vérification de leur identité au moment de la distribution ou du paiement. Cette innovation permet au bureau de la FAO de mieux superviser les processus d’enregistrement et de distribution. Elle permet également d’obtenir des rapports d’activités complets, basés sur des données mais aussi à partager ces informations aux communautés, bailleurs de fonds et partenaires de façon simplifiée, par SMS par exemple. Au total, plus de 25 700 ménages ont participé aux activités d’espèces contre travail pour la mise en œuvre de travaux de réhabilitation et d’entretien des périmètres irrigués. Ils ont également reçu des kits d’équipements par groupe de travail (20 à 30 membres par groupe) composés de gants, de bottes, de lunettes de protection et des outils de travail nécessaires (pelles, houes, brouettes, barres à mine, etc.). Dans les localités de Grimari, Alindao, Kaga-Bandoro, Bambari et Bossangoa, 427 hectares (ha) ont été défrichés et aménagés en planches de cultures. Les participants ont chacun reçu un transfert monétaire de 32 000 XAF (55 USD), soit un versement total de plus de 924 millions de XAF (près d’1,6 million d’USD).
Concernant le volet agricole, à ce jour, près de 39 940 ménages ont reçu plus de 4 500 tonnes de semences vivrières, environ 20 millions de mètres linéaires de boutures de manioc, près de 160 000 houes et 1 000 tonnes d’engrais. Environ 20 500 ménages ont reçu plus d’1,4 tonne de semences maraîchères et plus de 60 000 outils. L’ensemble des participants a également reçu des formations et un accompagnement technique afin d’adopter les bonnes pratiques nutritionnelles et d’améliorer leurs techniques de production et de commercialisation des produits agricoles. Enfin, ce projet a déjà permis la réhabilitation de cinq banques de semences communautaires qui sont d’ores et déjà fonctionnelles dans les localités de Bambari, Bria, Bossangoa, Alindao et Kaga-Bandoro. Des dispositifs de gestion intégrée des ressources en eau à faible coût sont en cours d’aménagement au sein des périmètres irrigués des provinces ciblées. Au total, 80 ha (soit 35 ha à Kaga-Bandoro, 25 ha à Bambari et 20 ha à Bossangoa) sont en cours d’aménagement avec un système de retenue d’eau et d’irrigation.
Grâce à l’ensemble de ces activités, le projet PRUCAC vise à améliorer rapidement les capacités de production des ménages afin de leur permettre de produire leur propre nourriture. Les ménages ayant reçu des kits vivriers ont déjà produit plus de 74 000 tonnes de denrées vivrières, ce qui leur permettra de couvrir certains de leurs besoins alimentaires. Les productions maraîchères devraient également permettre aux participants et à leur communauté de consommer des légumes nutritifs et d’améliorer ainsi leur régime alimentaire.