À la frontière soudanaise en République centrafricaine: la FAO soutien la production maraîchère pour nourrir les réfugiés et les communautés d’accueil
Depuis avril 2023, le Soudan traverse une crise politique majeure et croissante, contraignant des milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants, à fuir vers la République centrafricaine (RCA). Les premières préfectures touchées par ces migrations de réfugiés soudanais et de rapatriés centrafricains sont la Vakaga, la Bambini-Bangoran et la Haute-Kotto.
Cette instabilité engendre une insécurité aigue dans la région, accompagnée d’une flambée des prix des produits de première nécessité, dont une grande partie était habituellement importée du Soudan, surtout en période de saison des pluies (de juin à novembre, lorsque la région est enclavée à cause des boues et n’est accessible que par voie aérienne). Par exemple, un petit bol de millet, qui coûtait 0,80 USD avant le conflit, se vend désormais à 1,6 USD, soit le double, et il est probable que ce prix continue d’augmenter si une réponse humanitaire adéquate n’est pas apportée rapidement.
À ce jour, 71 000 personnes ont besoin d’assistance humanitaire dans cette région. Depuis début juin 2023, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a organisé la relocalisation des réfugiés et rapatriés spontanés vers Birao une zone de RCA jugée relativement sûre et éloignée de la frontière soudanaise. Plus de 39 000 réfugiés ont été installés sur le site de Korsi, à Birao. Les autorités ont également mis à disposition 60 hectares (ha) de terres agricoles afin de faciliter leur intégration.
Cependant, bien que des terres aient été attribuées, l’assistance nécessaire pour soutenir la mise en culture de ces terres faisait défaut jusqu’à récemment. En réponse à ce besoin, le HCR a sollicité l’intervention de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), afin d’apporter un soutien agricole aux communautés déplacées et aux populations d’accueil. L’objectif est de stimuler la production et l’économie agricoles locales, tout en favorisant l’intégration entre les communautés d’accueil et les réfugiés.
Le projet d’«Assistance agricole d’urgence aux réfugiés soudanais et aux communautés d’accueil en Vakaga», financé par la FAO à hauteur de 500 000 USD pour une mise en œuvre depuis décembre 2023 et jusqu’en juin 2025, vise à améliorer l’accès à une alimentation nutritive, tant pour les réfugiés et les rapatriés que pour la population locale, en relançant leurs moyens de subsistance basés sur l’agriculture. Le projet a d’ores et déjà permis d’identifier 900 ménages bénéficiaires qui ont été organisés en groupements. Ces groupes ont reçu des intrants agricoles tels que des arrosoirs, houes, pèles, râteaux et machettes. En ce moment même, ces outils permettent aux bénéficiaires de nettoyer les 10 ha de terre qui leur ont été alloués pour leurs activités maraîchères.
Une fois ce nettoyage achevé, la FAO distribuera des semences de cultures diverses telles que l’épinard, l’amarante, l’oignon, la pastèque, le concombre, le gombo et la tomate. Ces semences variées devraient permettre aux bénéficiaires de produire des récoltes suffisantes pour répondre en partie à leurs besoins alimentaires, tout en diversifiant leur alimentation et en améliorant leur nutrition.