FAO en République centrafricaine

Nos programmes

Domaine prioritaire 1: Renforcement de la résilience des ménages et des collectivités dans les secteurs agrosylvopastorales et halieutiques face aux crises et aux effets du changement climatique

Les défis liés au changement climatique, à la hausse des prix des produits alimentaires induits par la persistance de l’insécurité et les effets socioéconomiques de la covid-19, de la guerre en Ukraine et des conflits au Soudan ont aggravé l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans le pays. Selon la dernière analyse de l'IPC de 2023, l’insécurité alimentaire aiguë sévère (Phase 3 et plus) et la malnutrition sous toutes ses formes touchent globalement 35 pour cent de la population. La malnutrition aiguë sévère et modéré a touché 150 000 enfants de moins de 5 ans et la prévalence de l’anémie chez les mères en reproduction reste très élevée, de l’ordre de 35 pour cent en 2022 selon le Plan national de développement sanitaire. L’insuffisance pondérale aiguë est passée de 1,9 pour cent en 2018 à 3,2 pour cent en 2021. La pauvreté globale et alimentaire touche respectivement 74,2 pour cent et 60,1 pour cent des ménages vivant dans les zones rurales contre 61,1 pour cent et 47,5 pour cent dans les zones urbaines.

C’est dans ce contexte et conformément aux axes stratégiques du Gouvernement, que le domaine prioritaire 1 a été identifié. Pendant la période de la présente programmation (2024-2027), il s’agira pour la FAO et ses partenaires d’intervenir sur:

(i) Un accès accru de façon équitable et durable des enfants de moins
de 5 ans, des femmes enceintes et allaitantes, des adolescents, des personnes agée et des groupes vulnérables à une alimentation saine, nutritive, adéquate, diversifiée et sécurisée.

(ii) Les populations des différentes zones agroécologiques, y compris les jeunes, les femmes et les groupes vulnérables vivent dans un environnement plus sain, gèrent de manière durable les ressources environnementales, y compris la biodiversité́, et sont plus résilientes aux chocs liés aux catastrophes et aux changements climatiques.

(iii) Le renforcement des capacités des structures publiques centrales et  périphériques pour faire face aux urgences et aux crises agricoles et alimentaires.

(iv) La réinstallation dans les communautés des ménages de déplacés internes, de réfugiés ainsi que leur réintégration à travers l’assistance aux groupes vulnérables, pour la mise en oeuvre d'activités agro-sylvo-pastorales et halieutiques et l’amélioration de leur sécurité alimentaire et de leur nutrition.

Domaine prioritaire 2: Promotion de la compétitivité des chaines de valeurs agrosylvopastorales et halieutiques

Le faible niveau de professionnalisation et d’organisation des acteurs et opérateurs du secteur agricole, l’accès difficile aux intrants agricoles, la relative faiblesse des capacités institutionnelles, notamment des ministères en charge du développement rural, la vétusté des infrastructures rurales, sont autant de contraintes citées dans les stratégies et plans sectoriels du pays. Ces faiblesses ont été réaffirmées par les différents ministères lors des consultations pour l’évaluation du CPP 2018-2022. Pour le Gouvernement, la levée de ces contraintes permettrait d’assurer une amélioration durable des productions, favoriser le développement des chaînes de valeur dans le secteur agrosylvopastoral, assurer des emplois décents aux populations rurales notamment les femmes et les jeunes et contribuer de façon significative à l’amélioration de la sécurité alimentaire dans le pays. La FAO prévoit de soutenir pendant les quatre prochaines années le Gouvernement pour réaliser les actions suivantes:

(i) Le renforcement des capacités techniques et opérationnelles des institutions des Ministères de l'agriculture et du développement rural, de l’élevage et de la santé animale, des eaux et des forêts, de la chasse et de la pêche pour une meilleure gouvernance des secteurs agrosylvopastoral et halieutique et de la performance des services d'appuis conseils.

(ii) L’organisation et la formation des acteurs des différents segments des chaînes de valeurs aux pratiques innovantes de production, de transformation et de commercialisation, avec un accent particulier sur l’entreprenariat des femmes et des jeunes dans les chaines de valeurs agrosylvopastorales et halieutiques.

(iv) Le renforcement des capacités des services publics et privés à établir des partenariats public-privé pour promouvoir les chaînes de valeurs agrosylvopastorales et halieutiques dans les productions et l’emploi des jeunes.

Domaine prioritaire 3: Appui au système national de recherche et d'innovation agrosylvopastorales et halieutiques

 

Pour une meilleure productivité dans les secteurs agrosylvopastorale et halieutique, la FAO se propose d’engager des actions d’appui aux centres de recherches dont les capacités techniques et institutionnelles ont été détruites pendant les périodes de conflits. Il s’agit de l'Institut centrafricain de la recherche agronomique; l'Agence centrafricaine de développement agricole, l'Office national des semences, l'Institut supérieur de développement rural, etc.

Parmi les enseignements tirés de la mise en œuvre du CPP 2018-2022, on note le renforcement de l’expertise de la FAO en matière de cohésion sociale et de stabilisation, notamment en développant des approches novatrices comme «faire-faire» et «ne pas nuire », essentielles pour mettre en oeuvre des activités dans un contexte de conflit. 

En vue de poursuivre pleinement les actions de recherche et d’innovation dans la mise en œuvre des projets, la FAO s’engage à assurer:

(i) Le développement et la vulgarisation des approches innovantes d'amélioration de la productivité et de diversifications des productions.

(ii) L’adoption par les communautés et les ménages, des technologies novatrices en mettant en œuvre des activités de prévention et de contrôle des crises agricoles, phyto- et zoosanitaires et alimentaires, ainsi que d'atténuation des effets des changements climatiques (projets REDD+ et FLEGT, agriculture intelligente face au climat).

(iii) Le renforcement des capacités des acteurs des filières agricoles à gérer des unités de transformation et de valorisation des produits agroalimentaires qui respectent les normes de sécurité sanitaire et de qualité.

(iv) Les capacités du système national de surveillance et de coordination de la sécurité alimentaire et nutritionnelle sont renforcées pour permettre l’utilisation des données.