FAO en République centrafricaine

Nos programmes

En vue de renforcer la qualité du partenariat qui existe depuis 1979 entre le gouvernement centrafricain et la FAO, le Cadre de Programmation Pays (CPP) s’est fixé des priorités à atteindre pour la période 2018-2021.

Domaine prioritaire I: Contribution à la consolidation de la paix et de la cohésion sociale

Les crises politico-militaires, dans leur durée, intensité et leurs conséquences, notamment une plus grande paupérisation des populations et l'affaiblissement de l'autorité de l'Etat, ont exacerbé les antagonismes intercommunautaires engendrés par l'utilisation de l'espace et l'exploitation des ressources naturelles. Les jeunes des deux sexes qui constituent la frange la plus importante de la population importante de la population restent exposés, du fait des conditions socioéconomiques difficiles et particulièrement, le désœuvrement et l’absence de perspectives, à toutes les formes d’incivilités et devient un vivier pour l’enrôlement de combattants.  

Le désarmement et la démobilisation des combattants vont devoir appeler à des opérations de réinsertion et surtout dans le secteur agricole et rural d’où est issue la plupart des jeunes combattants.

L’assistance de la FAO qui sera menée, en synergie avec les agences des Nations Unies et de la Mission multidimensionnelle et intégrée des Nations Unies pour la stabilisation de la République centrafricaine (MINUSCA) porte sur : (i) la poursuite des opérations de rationalisation de la transhumance et l’appui à l’implication des communautés dans la gestion des ressources naturelles ; (ii) l’appui à l’insertion et à la réinsertion des jeunes des jeunes désœuvrés et des ex-combattants dans les activités communautaires génératrices de revenus ; (iii) le renforcement des capacités des organisations de la société civile, des organisations non-gouvernementales de développement et des associations de promotion de la paix et de la cohésion sociale.

Cette assistance vise les résultats suivants :

Produit 1 : Des comités locaux et une plateforme multi-acteurs fonctionnelle au niveau préfectoral promeuvent la paix et la cohésion sociale avec la gestion concertée de la transhumance et l’accès aux ressources (édaphiques, hydriques).

Produit 2 : Les jeunes désœuvrés et les ex-combattants des deux sexes mettent en œuvre des activités communautaires génératrices de revenus dans les domaines de la production agricole, animale, forestière, halieutique et l’artisanat de services.

Produit 3 : Les organisations de la société civile, les organisations non gouvernementales de développement, les associations communautaires promeuvent la paix et la cohésion sociale.

Les besoins financiers pour la réalisation de ces résultats sont de 4 100 000 $ EU sur lesquels 3 250 000 $ EU sont actuellement disponibles.

Domaine prioritaire II: Appui à la résilience des collectivités et des ménages face aux crises et aux changements climatiques

En plus de la crise et de ses conséquences, les effets du changement climatique, notamment la variation pluviométrique, ont affecté de façon adverse les systèmes de production fragilisés, avec notamment les perturbations du calendrier agricole, les périodes de sècheresse alternant avec des pluies de très forte intensité et des inondations.

En outre, les ressources forestières ont subi de fortes dégradations du fait de l’exploitation illégale, du non-respect par les sociétés forestières des règles établies et de la déforestation incontrôlée.   

L’assistance de la FAO se rapporte à : (i) l’appui à l’analyse et au suivi de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle avec la poursuite de la classification des phases de la sécurité alimentaire ; (ii) la mise en œuvre des outils de Mesure, Notification et Vérification (MVN) dans le cadre de la Réduction des Emissions causées par le Déboisement et la Dégradation des Forêts (REDD+), le processus FLEGT ; (iii) l’appui à la génération de technologies pour l’atténuation des effets des changements climatiques et l’adaptation à ces changements et à la mobilisation des ressources du Fonds Vert Climat ; (iv) le renforcement des capacités des structures publiques et des ONG pour faire face aux crises agricoles, phyto et zoo sanitaires et alimentaires, avec notamment la réduction de la vulnérabilité au sein des collectivités et des ménages, la préparation, la coordination et l’intervention lors des crises ; (v) la mise en œuvre des projets et programmes d’assistance humanitaire en faveur des groupes vulnérables.

Cette assistance vise les résultats suivants :

Produit 1 : Un observatoire national d’analyse et de suivi de l’insécurité alimentaire et des changements climatiques est fonctionnel.

Produit 2 : Les capacités des structures nationales au niveau central et périphérique sont renforcées pour faire face aux urgences et aux crises agricoles, phyto et zoo sanitaires et alimentaires.

Produit 3 : Les communautés et les ménages adoptent des technologies novatrices et mettent en œuvre des activités de prévention et de contrôle des crises agricoles, phyto et zoo sanitaires et alimentaires, ainsi que d’atténuation des effets des changements climatiques (REDD+, FLEGT, agriculture durable).

Produit 4 : Les ménages de déplacés internes, les réfugiés de retour sont réinstallés dans leur communauté, et plus généralement, les groupes vulnérables, bénéficient d’une assistance pour l’exécution de leurs activités agro-sylvo-pastorales et halieutiques et améliorent leur sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Les besoins financiers pour la réalisation de ces résultats sont de 119 670 000 $ EU sur lesquels 14 227 000 $ EU sont actuellement disponibles. 

Domaines prioritaire III : Restauration de l’autorité de l’Etat et des compétences et renforcement des capacités des autres acteurs et de leurs organisations

 

Pour remplir sa mission régalienne de conception et de pilotage des politiques publiques, de mise en œuvre des programmes et d’appui au secteur privé et aux organisations de la société civile, la République centrafricaine est confrontée à des contraintes multiples tenant entre autres à :

  • Une couverture insuffisante de l’espace de l’espace par les structures déconcentrées, notamment d’appui au développement, de contrôle et de régulation de l’exploitation des ressources naturelles ainsi que de prestations de services sociaux de base.
  • Une faible capacité de planification stratégique, de formulation des programmes et projets, de mise en œuvre et de suivi et évaluation, rendue encore plus réduite par la qualité des données statistiques.
  • Des ressources humaines et matérielles insuffisante en nombre et en qualité.
  • Un manque de dynamisme des cadres de concertation, quand ils existent, et le faible dialogue entre les acteurs publics et les organisations de producteurs, de la société et du secteur privé.

L’assistance de la FAO porte sur le redéploiement du personnel technique, un appui au renforcement des institutions publiques, des ONG de développement et des organisations de la société civile, des organisations de producteurs agricoles et ruraux pour permettre à tous ces acteurs de mieux exercer leurs missions et de rendre des services de qualité. Elle porte également sur la redynamisation et l’appui au fonctionnement des cadres sectoriels et multisectoriels.

Les résultats attendus de cette assistance sont :

Produit 1 : Les structures centrales et leurs démembrements périphériques restaurent par leur présence sur le terrain, l’autorité de l’Etat dans le secteur agricole et rural, élaborent mettent en œuvre, suivent et évaluent les politiques, les programmes et les projets développement.

Produit 2 : Les structures nationales en charge des statistiques sont équipées et assurent de façon efficace la collecte, le traitement et la diffusion des données.

Produit 3 : Des cadres sectoriels et multisectoriels de concertation et de suivi des politiques sont fonctionnels.

Produit 4 : Le réseau des chambres consulaires est mis en place et répond effectivement aux besoins des adhérents.  

Produit 5 : Les institutions en charge de l’entreprenariat et de l’emploi appuient la création et le fonctionnement de PME et de micro-entreprises dans les sous-secteurs agro-sylvo-pastoral, halieutiques et de l’artisanat de services, particulièrement par les femmes et les jeunes.

Les besoins financiers estimés pour la réalisation de ces résultats sont de 8 500 000 $ EU sur lesquels 670 000 $ EU sont actuellement disponibles.

Domaine prioritaire IV : Appui à l’amélioration durable des chaines de valeur agricoles, animales, halieutiques et forestières

L’économie centrafricaine et plus particulièrement celui du secteur agricole et rural a beaucoup souffert des effets de la crise du fait des perturbations des activités, de la détérioration des infrastructures, de la perte des moyens d’existence et de décapitalisation des exploitants.

Bien que le secteur ait tendance à se remettre sur pied, il subit encore les effets adverses de la volatilité de la situation sécuritaire.

La relance du secteur passera nécessairement par la mise en œuvre de bonnes pratiques, à tous les segments des chaines de valeurs, qui seront susceptibles d’accroitre la productivité des systèmes agro-pastoraux et halieutiques, la réduction des pertes postproductions et d’améliorer la qualité et la sécurité sanitaire des produits agricoles, animaux, forestiers et halieutiques.

Ces résultats ne sauraient être atteint sans :  

  • Une amélioration de l’environnement des affaires,
  • La mise en place d’infrastructures économiques de base, pour faciliter la transformation, la conservation, le transport des produits agricoles,
  • Des mécanismes efficaces de financement des investissements et d’appui aux producteurs.

La contribution de la FAO se rapportera aux soutiens aux chaines de valeurs jugées prioritaires avec notamment l’appui aux institutions de recherche et développement, le renforcement des capacités des acteurs, la mise en place d’infrastructures de base et la promotion des systèmes financiers intégrant les institutions classiques et les systèmes financiers de proximité.

Les activités mener permettront la réalisation des résultats ci-après :

Produit 1 : Les structures nationales de recherche (ICRA) et de développement (ACDA, ANDE) promeuvent le développement des chaines de valeurs porteuses.

Produit 2 : Les différents acteurs, y compris les femmes et les jeunes, améliorent l’efficacité et la durabilité des chaines de valeurs par des accès accrus aux moyens techniques, technologies et financiers.

Produit 3 : Un mécanisme de financement durable des chaines de valeurs est mis en place et fonctionnel.

Produit 4 : Les producteurs et les autres acteurs ont un meilleur accès aux marchés nationaux et internationaux pour l’écoulement des produits agricoles, animales, forestiers et halieutiques.

Les besoins financiers estimés pour la réalisation de ces résultats sont de 49 000 000 $ EU sur lesquels 407 000 $ EU sont actuellement disponibles.