FAO en République démocratique du Congo

Rendre de la dignité et de l'espoir aux déplacés du Kasaï

Après avoir tout perdu François Kenakudia espère reconstruire un futur pour ces enfants (Photo: ©FAO/Junior D. Kannah)
25/08/2017

Un après le début de la crise dans la région du Kasaï, la situation en matière de sécurité alimentaire s’est fortement détériorée. Plusieurs territoires sont passés d’une situation de crise (phase 3) à une situation d’urgence (phase 4) selon l’analyse du dernier cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

Le conflit entre les milices locales et la force armée congolaise a provoqué la destruction massive des champs. 7.7 millions de personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire en République démocratique du Congo. 3.7 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays. Par conséquence, la RD Congo est devenu le pays africain qui compte le plus de personnes déplacées internes.

François Kenakudia, fait partie des 1,4 million de personnes déplacées internes de la région du Kasaï. « Je vivais à Kamonia avec ma femme et mes six enfants. Un soir, la milice a fait irruption chez moi. Ils ont incendié la maison. J’ai pu m’échapper avec quatre de mes six enfants. Malheureusement, ma femme et mes deux enfants ont péri dans l’incendie. »

Afin de soutenir ces ménages qui ont parfois marché plus de 100 km avant de rejoindre la ville de Tshikapa, la FAO a mis l’accent sur l’appui aux activités agricoles. Près de 825 outils aratoires (des houes, des râteaux, des arrosoirs, des brouettes et des pulvérisateurs) et 7,5 kg de semences maraîchères (des amarantes, des tomates et des aubergines) ont été distribués.

« A Tshikapa, j’ai pu obtenir un lopin de terre. J’y cultive des tomates et des aubergines », explique François. « J’ai tout perdu dans cette crise. A travers le travail aux champs, j’espère pouvoir vendre une partie de ma récolte. Avec ces revenus, je pourrais acheter des meubles pour ma maison. Cela me permettra d’offrir un nouveau foyer à mes enfants. »

La ville de Tshikapa compte plus 70.000 personnes déplacées internes. Grâce à un don du Fonds central des Nations Unies pour les interventions d’urgence (CERF), la FAO appuie environ 25.000 personnes. A cause du contexte fragile la grande partie de la population a raté totalement les deux saisons agricoles. Les besoins restent énormes dans cette ville. La FAO appelle la communauté internationale à se mobiliser pour venir en aide à ces populations vulnérables.