FAO en République démocratique du Congo

Restaurer les moyens d’existence de milliers de ménages au Kasaï

Alice Isaka essaie progressivement de reconstruire une nouvelle vie (Photo: ©FAO/Junior D. Kannah)
25/08/2017

Les violences intercommunautaires continuent de ravager la région du Kasaï. Plus de 1.4 million de personnes se sont déplacées souvent pieds nus, affamés et malades vers des communautés d’accueil dans la région. L’Angola voisin accueille près de 30.000 réfugiés du Kasaï dans des conditions difficiles. Ces déplacés ont subi de grave traumatisme psychologiques et physiques. Alice Isaka, mère de huit enfants, petite productrice a pu échapper aux massacres de la milice dans son village de Katoka.

« Avant le début de la crise, nous cultivions des haricots, du manioc et du maïs sur un terrain de cinq hectares. Nous avions également un élevage de chèvres et de poulets », explique Alice. « Quand nous avons appris que la milice s’approcher du village pour recruter des jeunes garçons, nous avons décidé de nous diriger vers Tshikapa. Mon mari et mon fils ainé sont restés au village pour protéger notre maison. »

La population fuit en brousse vers les villes principales où ils sont accueillis au sein des églises ou des familles d’accueil. La plupart des déplacés sont des femmes et des enfants non-accompagnés. Dans la majorité des cas, leurs proches ont été perdus au cours de leur fuite ou massacrés.

«Il y a quelques jours, j’ai appris que mon mari et mon fils ont perdu la vie lors de l’attaque de la milice. Je ne veux plus retourner dans mon village. Désormais, je souhaite reconstruire ma vie à Tshikapa », explique Alice.

La FAO fournit des semences (des amarantes, des aubergines, des tomates, des choux et du gombo) et des outils aratoires (des houes, des râteaux, des arrosoirs, des brouettes et des pulvérisateurs) afin de relancer au plus vite la production agricole et d’accroitre la disponibilité des aliments nutritifs.

 « Comme je cultivais déjà la terre dans mon village, j’ai décidé de continuer cette activité ici. Quand je vois d’autres ménages acheter de la farine de maïs avec la vente de leurs légumes, cela m’encourage à m’investir davantage dans mon travail », a conclu Alice.

La réalisation de ces activités a été possible grâce au Fonds central d’intervention d’urgence des Nations Unies (CERF). Ce projet est mis en œuvre en collaboration avec les partenaires locaux. Le secrétariat général à l’agriculture en assure la supervision à travers l’inspection territoriale de l’agriculture, pêche et élevage de Tshikapa.