FAO en République démocratique du Congo

Améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des enfants sortis des forces et groupes armés à Goma

Le Centre de Transit et d'Orientation facilite la réinsertion socio-économique des enfants vulnérables (Photo: ©FAO)
05/10/2017

En République démocratique du Congo (RDC), environ 50 000 enfants sont recrutés de force dans les groupes armés. Le pays est plongé dans une crise complexe et prolongée depuis plus de deux décennies. Les zones touchées par ces crises se situent principalement à l’est et au centre de la RDC.

Depuis juillet, la FAO appui le Centre de Transit et d’Orientation (CTO) des Enfants sortis des Forces et groupes armés, géré par le Concert d’Actions pour Jeunes et Enfants Défavorisés (CAJED)  à Goma, afin de faciliter la réinsertion socio-économique de ces enfants vulnérables. 

Cet appui vise à initier les enfants et les familles d’accueil aux activités agricoles et élevage. Elle permettra d’améliorer la ration alimentaire servie au CTO par l’apport de vitamines et de sels minéraux à travers les légumes frais et de protéines animales via la viande de cobaye. Par ailleurs, la vente de surplus de la production constituera une source de revenus pour le centre. 

Diversification de la ration alimentaire

La stratégie globale de l’appui est basée sur la production des aliments par les enfants eux-mêmes sur des petites surfaces. Afin d’assurer un suivi technique, la FAO a fourni au centre 65 outils aratoires (houes, arrosoirs, râteaux, bêches, brouettes et pulvérisateur), cinq kg de semences de légumes et 210 cobayes.

Au total 48 jeunes garçons sont impliqués dans ces activités. Ils bénéficient d’un accompagnement technique fournit par l’Inspection Provinciale de l’Agriculture, Pêche et Elevage et supervisé par le personnel technique de la FAO.

A travers l’approche Kitchen garden, la FAO répond au problème de manqué d’espace du CTO. Cette approche constitue à cultiver un ensemble de légumes et d’arbres fruitiers autour des habitations. Ainsi, deux Kitchen garden d’une superficie totale de 13 m² ont été installés dans le centre. A ce jour, les enfants ont produit huit kg d’amarantes et 630 plantules de chou. En outre, des cages ont été fournies au CTO afin de protéger les cobayes contre les intempéries.

Accès aux protéines animales

M. Faustin Lyabahinduka, Directeur du CTO, a déclaré qu’ « avant le début des activités de la FAO dans le centre, toute la nourriture était achetée au marché. Nous ne pensions pas que nous serions en mesure de produire notre propre nourriture, surtout les légumes. Nous étions novices en matière de production de légumes. Mais avec ce projet nous apprenons beaucoup. Et bientôt nous serons des experts.»  

 « Je vis au centre depuis deux mois. J’ai appris à cultiver le chou et l’amarante. Chez nous à Ntonto, le chou est rare et coûte cher. L’amarante est pratiquement sauvage et négligée. Dès mon retour au village, je compte devenir un producteur des légumes, surtout de chou », a affirmé Justin Mulinda, ex-enfant soldat de 16 ans.

En outre, grâce aux cobayes, le CTO pourra diversifier les sources des protéines animales dans la ration alimentaire des enfants. « Les enfants consommaient uniquement de la viande de bœuf ou du poisson. Cela pesait énormément sur le budget du centre. Avec l’élevage des cobayes, nous comptons augmenter la fréquence de consommation de la viande. Les naissances enregistrées nous réjouissent déjà énormément et donnent de l’espoir », explique M. Lyabahinduka.

L’action de la FAO permet d’améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire des enfants du CTO, et ce, en étroite collaboration avec l’UNICEF et l’Inspection Provinciale de l’Agriculture, Pêche et Elevage du Nord-Kivu qui en assure l’accompagnement technique.