Crise dans les Kasaï : la FAO poursuit son assistance en faveur des ménages victimes des conflits armés
Malgré l’accalmie qui s’observe dans l’espace Kasaï la situation sécuritaire et humanitaire reste préoccupante. La plupart des déplacés ayant fui les violences causées par les affrontements entre la milice Kamuina Nsapu et les forces de sécurité nationales ne sont pas disposés à retourner dans leurs milieux d’origine.
La continuité des actions de la FAO pour assister les ménages victimes des conflits ?
La FAO poursuit son action en faveur des milliers de ménages déplacés afin de restaurer leurs moyens de subsistance, de soutenir l’amélioration de leur productivité et de leur production alimentaire. En octobre, 2 500 ménages se trouvant sur les axes Mbujimayi – Mabaya, Mbujimayi- Katende et Mbujimayi – Tshilundu ont été ciblés. Ces sites sont tous en phase 4 (d’urgence) selon la classification de l’IPC 15è cycle aigu.
C’est dans ce cadre que la FAO vient de clôturer une distribution d'outils aratoires et semences maraîchères en faveur des 2500 ménages bénéficiaires. Dans le territoire de Kabeya Kamuanga, la FAO est en cours de distribution de kits vivriers et maraîchers à 450 ménages bénéficiaires, qui seront regroupés dans des couloirs de bas-fonds afin qu’ils produisent le minimum de nourriture nécessaire pour leur survie. Ces couloirs constituent de véritables sites de formation de la population en techniques de maraîchage proches des champs écoles paysans (CEP). Au total 2 500 kits agricoles maraîchers et vivriers ont été distribués.
Le lot d’intrants distribués est constitué de houes, bêches, râteaux, arrosoirs, pour le matériel et outils aratoires et l’amarante, tomates, gombo, l’aubergine pour les semences maraîchères. Au total, 5 040 houes, 1 900 bêches, 1 900 râteaux, 1 900 arrosoirs, 10 300 kg de semences de qualité de maïs var. Mus, 6 750 kg de niébé de qualité de variété Diamant ainsi que 54 kg de semences maraîchères d’amarante, d’aubergine, de tomate et de Gombo ont été distribuées.
En effet, Kabeya Kamuanga et Miabi sont des territoires voisins de Tshimbulu, épicentre du conflit coutumier lié aux miliciens de Kamuina Nsapu et dans lesquels s’étaient déversées les populations de Tshimbulu à la première heure de la crise qui par la suite avait traversé la frontière pour atteindre directement ces 2 territoires.
Impact attendu
L’action de la FAO consiste à soutenir l’amélioration de la productivité et de la production alimentaire et à organiser les différentes communautés dans la prévention des conflits. Elle vise trois objectifs, (i) réaliser 412 ha de champs de maïs de qualité afin de produire 494 tonnes de maïs de consommation ; (ii) cultiver 337,5 ha de champs de niébé de qualité et produire 270 tonnes de niébé de consommation ; et cultiver 27 ha de champs maraîchers et produire 324 tonnes de légumes feuilles et fruits frais.
Toutes ces productions vont rapidement couvrir les besoins partiels de la population en insécurité alimentaire. Le surplus des légumes feuilles et fruits frais sera vendu et constituera certainement une source de revenu de tous ces ménages bénéficiaires.
A travers cette action, la FAO encourage également le travail de la femme qui est au premier rang de la lutte contre l’insécurité alimentaire vu son rôle de ménagère dans le foyer et sa place dans la division sexuelle du travail de champ. Il convient de signaler que 60% de bénéficiaires sont constitués des femmes chefs de ménages et des jeunes filles.
En occupant les femmes chefs de ménages et les jeunes filles, la FAO contribue aussi à réduire les violences physiques à travers la mise en place des champs sur des couloirs non éloignés des habitations où les travaux se font en groupes. L’action permet surtout d’accorder une égalité d’accès aux intrants dans le respect du genre. Grâce au renforcement des activités génératrices de revenus, les bénéficiaires vont gagner de l’argent ce qui réduira la propension des femmes et des filles à se lancer dans des activités peu recommandables pour subvenir à leurs besoins.
Cette action de la FAO s’inscrit dans le cadre de deux projets «Réponse d’urgence en intrants agricoles en faveur de 5 000 ménages les plus vulnérables (déplacés internes, retournés, ménages des communautés hôtes) victimes de la crise humanitaire au Kasaï Central, Kasaï , Kasaï Oriental» et «Assistance humanitaire d’urgence aux populations affectées par les conflits de milices armées intercommunautaires dans les provinces du Kasaï et Kasaï Central, Kasaï Oriental et Tanganyika» financés respectivement par le Royaume de Belgique et les Etats-Unis.