FAO en République démocratique du Congo

Coopération Sud-Sud en matière de mécanismes REDD+

Réunion d'Experts de la Côte d'Ivoire et de la RD Congo (Photo : © FAO/Esther)
04/07/2018

La Côte d’Ivoire et la RDC partagent leurs expériences dans la lutte contre la dégradation de leurs forêts

Une vingtaine d’experts du Ministère de l'Environnement et du Développement Durable (MEDD) de la RD Congo et du Ministère de la Santé, de l'Environnement et du Développement Durable (MINSEDD) en provenance de la Côte d’Ivoire se sont engagés à améliorer la mise en œuvre du processus REDD+ dans leurs pays respectifs. Cependant, cela passe par la consolidation et la capitalisation des données existantes ainsi que par la nécessité d'harmoniser les méthodologies existantes capables de produire des données d'activités et des facteurs d'émission.

L’engagement a été pris à l’occasion d’une réunion d’échanges de 3 jours tenue à Kinshasa du 06 au 08 juin 2018 au siège de la Coordination Nationale REDD+ (CN-REDD+) portant sur les inventaires des gaz à effet de serre du secteur Agriculture, Foresterie et Autres utilisations des Terres (AFAT). Ce partenariat Sud - Sud intervient au moment où les effets du changement climatique sont ressentis dans plusieurs pays d’Afrique avec des conséquences évidentes sur la santé des humains, les moyens d’existence, la sécurité alimentaire et la disponibilité de l’eau. C’est dans ce contexte que la rencontre entre les deux parties s’inscrit, où la gestion durable des forêts à travers une mise en œuvre effective des activités de réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts demeure le défi majeur à surmonter.

Défi du Niveau des Emissions de Référence  Forestier (NERF)

Les échanges entre les experts ont relevé des similarités dans le processus d’élaboration des NERF des deux pays notamment en ce qui concerne les activités et réservoirs de carbone inclus dans leurs rapports. Ils ont également souligné l’importance pour la RDC d’intégrer la dégradation forestière dans leurs prochains NERF, et de trouver des voies pour harmoniser les différentes définitions des forêts utilisées dans leurs NERF. En outre, le NERF est un indicateur servant de repère pour l’évaluation des résultats des activités REDD+ mises en œuvre, et de ce fait, est déterminant pour l’octroi de potentiels paiements sur base de résultats atteints. 

Paiements basés sur les résultats de la mise en œuvre du processus REDD+

Les experts ont trouvé que la RDC dispose d’une bonne base de données d’inventaire forestier pour le calcul des Facteurs d’émission (FE) indispensables à la construction des NERF et à la mesure la dégradation. La Côté d’Ivoire s’engage à entreprendre bientôt la collecte des données lors de l’Inventaire Forestier National (IFN) à venir afin de pouvoir intégrer cette composante dans son  prochain NERF.

Les experts des deux pays se sont engagés à améliorer leurs documents de NERF en prenant en compte non seulement l’amélioration de la cohérence entre la définition de la forêt opérationnelle et officielle, mais en incluant aussi plus de données telles que, la dégradation de la forêt, et les autres réservoirs du  CH4 et N2O.

Aujourd’hui, pour démontrer leur succès dans le processus de mise en œuvre de la REDD+, la Côte d’Ivoire et la RDC comptent exprimer leur contribution volontaire à l'atténuation internationale en se basant sur les exigences méthodologiques établies par la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) afin de recevoir des paiements basés sur les résultats de leur mise en œuvre. En effet, les résultats REDD + sont calculés en mesurant les émissions ou les absorptions après la mise en œuvre des activités REDD + par rapport au NERF et / ou au Niveau de Référence des Forêts (NRF).

Plateforme Technique de Concertation pour la mise en œuvre du Système National de Surveillance des Forêts (PTC-SNSF).

Les participants ont tous reconnu l’importance de la méthodologie de l’interprétation des images par le Système de Surveillance des Terres par Satellite (SSTS) dans le cadre de la préparation du document NERF de la RDC et du processus d’élaboration de la carte de la biomasse forestière par l’approche LiDAR. Ces méthodologies utilisées permettent non seulement l’estimation des gaz à effet de serre dans le cadre des communications nationales mais aussi celle de la déforestation aussi bien dans l’élaboration des inventaires de gaz à effet de serre que du document NERF.

Lancé en 2017, la Plateforme Technique de Concertation pour la mise en œuvre du Système National de surveillance des forêts (PTC-SNSF) vise à renforcer la coordination entre les principales parties prenantes chargées de la collecte, de l'analyse et de la diffusion des données sur les forêts dans le pays. C’est à ce titre qu’elle est devenue un mécanisme efficace pour aborder et soutenir la mise en œuvre des activités SNSF dans le pays.

Soutenu financièrement par l'Initiative pour la Forêt de l'Afrique Centrale (CAFI) et ONU-REDD Côte d'Ivoire, les assises de Kinshasa ont permis de partager les connaissances et les expériences sur les rapports que la RDC et la Côte d’Ivoire vont soumettre à la CCNUCC.