Dans un contexte économique sous-régional particulièrement marqué par des crises sociopolitiques avec des conséquences directes sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, promouvoir des programmes agricoles avec un accent sur les chaînes de valeur sensibles au genre et à la jeunesse constitue un enjeu pour les pays de l’Afrique centrale. Aussi, les jeunes de moins de 25 ans représentent plus de 64 pour cent de la population dans la sous-région et sont frappés par un taux  de chômage moyen de 60 pour cent. Au regard du potentiel de création d’emploi pour les jeunes et les femmes dans l’agriculture, les gouvernements devraient davantage orienter leurs politiques publiques pour permettre une contribution accrue de l’agriculture dans la relance économique.

C’est dans cette optique que s’est tenue à Libreville au Gabon du 25 au 27 septembre, la onzième réunion de l’équipe multidisciplinaire du Bureau Sous-régional de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour l’Afrique centrale sous le thème « Jeunesse, Genre et Agriculture en Afrique centrale ».

Cette rencontre qui a vu la participation du Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, chargé du Programme Graine du Gabon, a réuni l’ensemble des Représentants de la FAO de la sous-région et leurs équipes, ainsi que les fonctionnaires du Bureau Régional pour l’Afrique et du Siège, et les représentants de partenaires clés, fait suite à la 30^e  Conférence Régionale de la FAO pour l’Afrique à Khartoum en février 2018, et à la conférence régionale sur « la Jeunesse en Agriculture : une solide solution pour mettre fin à la faim et la pauvreté par l’engagement dans les technologies de l’information et de la communication (TICs) et l’entreprenariat » de Kigali, Rwanda, août 2018.

Selon M. Hélder Muteia, Coordonnateur du Bureau Sous-régional FAO Afrique centrale,  « L’un des grands défis auxquels nous sommes confrontés dans notre quête pour parvenir à un monde libéré de la faim et pour atteindre les Objectifs de Développement Durable en Afrique centrale est d’aider les jeunes à obtenir des emplois décents, en particulier dans les zones rurales. Etant donné que l'agriculture est un moteur essentiel du développement économique et un secteur offrant de grandes possibilités pour les jeunes dans la sous-région. Ainsi, exploiter les opportunités offertes par l’entreprenariat et les innovations de l'agro-industrie, y compris les innovations dans le domaine des TIC, tout au long des chaînes de valeur, devrait contribuer à améliorer l'image du secteur, augmenter la productivité et les bénéfices produits par les investissements et offrir de nouvelles possibilités d'emploi et par là-même attirer davantage des jeunes. »

Promouvoir le développement des partenariats stratégiques et des programmes sensibles à la jeunesse et au genre

Le partenariat et la coordination sont des mécanismes indispensables pour relever les défis qui se posent à la sous-région. Les gouvernements, les institutions techniques et financières sont appelées à plus d’engagement et à mutualiser les interventions afin d’apporter des solutions innovantes, efficaces et durables pour transformer le secteur de l’agriculture afin qu’il contribue favorablement à lutter contre la pauvreté et éradiquer de la faim.

«Il est temps d’adopter des nouvelles approches plus intégrées et multidisciplinaires qui permettront d’inciter les jeunes à se lancer dans l’entreprenariat agricole et promouvoir les activités des femmes rurales qui jouent un rôle important dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle; développer des partenariats avec les exploitants agricoles, les associations de jeunes, les instituts de recherche et universités, ainsi que d’autres acteurs impliqués dans les chaînes de valeur alimentaire  pour atteindre nos objectifs. Conscients de ces défis et des priorités établies conjointement avec les pays, nous avons entrepris plusieurs initiatives avec la participation des institutions de la sous-région. A ces initiatives sous régionales s’ajoutent les interventions nationales dans chaque pays, qui sont développées en conformité avec les cadres de programmation pays. » a indiqué Hélder Muteia, Coordonnateur du Bureau Sous-régional FAO Afrique centrale.

Dans son discours d’ouverture, Biendi Maganga Moussavou, Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, chargé du Programme Graine, a déclaré « Sous le leadership de son Excellence Ali Bongo Ondimba, Président en exercice de la CEEAC, notre pays s’est résolument engagé ces dernières années dans le développement de l’agriculture sous-régionale en relation avec les engagements inscrits dans la déclaration de Maputo de 2003 et de Malabo de 2014 ».

Durant ces trois jours les participants ont ensemble débattu des questions d’ordres stratégiques et opérationnelles en vue de mutualiser pour mieux appuyer les pays à transformer le secteur agricole et à relever les défis du moment en matière d’emploi des jeunes et de valorisation des femmes dans l’agriculture.

Au terme de ces assises, plusieurs recommandations ont été formulées, notamment: l’élaboration d’une feuille de route spécifique pour l’employabilité des jeunes par pays lors de la réunion de novembre 2018 sur l’employabilité des jeunes et l’examination entre autres, des mécanismes pratiques à mettre en place pour encourager l’entreprenariat des jeunes en milieu rural par la mise en place d’une plateforme où les jeunes de la sous-région échangeront les connaissances et les opportunités dans les différents domaines de l’agriculture, la documentation et le partage des projets à succès ayant été présentés, l’élaborer d’une stratégie de mobilisation de ressources diversifiée pour la sous-région afin de mieux capter les financements nécessaires à la mise en œuvre des Cadre de programmation pays.