FAO en République démocratique du Congo

Journée mondiale contre la Rage 2018-Adoption d’une procédure de gestion intégrée efficace des cas de morsures chez les humains et chez les animaux en RDC

Vaccination contre la rage (Photo : © FAO/Innocent)
23/10/2018

La République démocratique du Congo, à l’instar de la communauté internationale célèbre, chaque année le 28 septembre, la journée mondiale de lutte contre la rage. Pour cette année 2018, le thème retenu est : « Sauver une Vie Humaine », concept qui cadre avec la vision du gouvernement congolais qui prône la promotion et la protection du capital humain face à toute menace quel que soit sa nature.

En effet, la rage est une maladie infectieuse, virulente, inoculable en général par une morsure. Cette maladie commune à l’Homme et à la plupart des mammifères est due à un rhabdovirus neurotrope : le virus rabique. Sur le plan clinique, elle est caractérisée, après une longue période d’incubation, par une encéphalomyélite mortelle en règle générale, accompagnée, le plus souvent, de signes d’excitation, d’agressivité ou de paralysies, puis la mort. Le chien est le principal vecteur de la maladie mais d’autres espèces animales dont le chat, le singe, la Chauve-souris, les herbivores domestiques, les autres Carnivores infectés peuvent transmettre le virus contenu dans la salive par la  morsure d’autres animaux et l’homme. La rage a un impact significatif sur la vie et les moyens de subsistance.

Promouvoir l’élimination de la rage d’ici 2030

Au niveau global, la journée mondiale de lutte contre la rage garde toute son importance. L’appel récent conjoint de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient nous en rappeler les enjeux. Les études indiquent que chaque année, environ 60 000 personnes meurent de la rage dans des extrêmes souffrances, dont une grande majorité étant des enfants mordus par des chiens contaminés.

La RDC n’est pas épargnée de cette épidémie à conséquences sociale et économique notables. De 2009 à 2014, sur 5 056 cas de morsures par les chiens ou autres animaux domestiques enregistrés, 131 ont été confirmés cliniquement dont 21 par le laboratoire Vétérinaire Central de Kinshasa. Ces faits ont poussé le Ministre de Pêche et Elevage à affirmer que : « Il est inconcevable de continuer à évoquer la fatalité de la rage puisqu’elle peut être totalement évitée non seulement par la vaccination des chiens et la gestion des populations canines en divagation, mais par une immunisation rapide post exposition». Le Ministre Paluku Kisaka Yere Yere qui s’engage à soutenir toute action visant à éliminer cette pandémie lance un appel pathétique à toute la communauté nationale, exceptionnellement aux propriétaires des chiens, professionnels de la santé (animale et humaine), aux leaders d’opinion et aux Institutions publique afin de s’impliquer dans le processus de ce nouveau cadre mondial prôné par l’la FAO, l’OIE et l’OMS en vue d’atteindre l’objectif «Zéro rage» d’ici 2030. Ce nouveau cadre mondial pour l’élimination de la rage due à la morsure des chiens insiste sur la prévention par la vaccination à grande échelle des chiens dont les morsures sont à l’origine de 99% des cas sur l’homme. La vaccination d’au moins 70% des chiens pourrait interrompre le cycle de transmission chez les chiens et vers l’homme…

La FAO s’engage à assurer la santé et promouvoir le bien-être de tous les âges

Depuis la création de la journée mondiale de la rage en 2007, la FAO s’investit à mettre un terme aux épidémies tropicales négligées, notamment la rage. C’est dans ce cadre qu’elle assiste les pays membres dans leurs efforts de prévention et de lutte contre la rage, y compris la lutte contre les épidémies de rage, la sensibilisation à la maladie et le renforcement des systèmes de surveillance et de contrôle des maladies. Elle encourage surtout les pays membres à collaborer étroitement avec d’autres secteurs (santé publique, faune sauvage, municipalités et communautés locales) dans une approche « Une sante »

Dans le cadre du Programme d’action pour la sécurité sanitaire mondiale (GHSA) financé par l’Agence des Etats Unis pour le développement international (USAID), mis en œuvre dans 14 pays depuis 2016 en Afrique, la FAO a soutenu différentes activités. Il s’agit notamment de fourniture de réactifs et d’équipements de laboratoire, de formations sur site sur les tests de diagnostic recommandés par l’OIE, le test d’Immunofluorescence (IF) et le test direct rapide d’immunohistochimie (DRIT) récemment recommandé, appui à l’élaboration des plans nationaux d’élimination de la rage en utilisant l’outil SARE et le plan de travail pratique vers l’élimination de la rage (SARE-PWARE) dans le but d’atteindre les objectifs mondiaux « Zéro cas rage à l’horizon 2030 » tels que qu’approuvés par le consortium «Unis contre la rage», UAR et soutenus par le Centre pour la Prévention et le Contrôle des maladies, CDC…. Cette stratégie repose sur 3 mesures essentielles : (i) l’accessibilité aux vaccins et anticorps pour la population humaine ; (ii) la prise en charge efficace des personnes mordues et (iii) la vaccination massive des chiens contre la rage, principaux vecteurs de la rage humaine.

A l’occasion de la célébration de cette journée en RDC, une trentaine d’experts des Ministères de pêche et Elevage, Santé Publique, Environnement et les partenaires de Programme de Sécurité Sanitaire mondial (GHSA) se sont retrouvés afin d’échanger sur la situation de la rage animale et humaine en RDC ; la surveillance de la rage dans la province du Kongo-Central ; la prise en charge animale et humaine pour la prophylaxie post-exposition de la rage dans la ville province de Kinshasa (cas de Office de Vaccination et Contrôle de la Rage « OVCR») et la conduite à tenir lors de morsures par animal. Au terme de cette réflexion, les différents experts ont proposé et adopté un algorithme/une procédure de gestion intégrée efficace des cas de morsures en RDC chez les humains et chez les animaux.