FAO en République démocratique du Congo

Soutenir la relance agricole dans la région du Kasaï à travers les foires aux semences

Distribution des coupons pour l'achat des produits agricoles (©FAO)
19/11/2018

Ngalula Kalombo, veuve et mère de trois enfants, rentre satisfaite de la foire aux semences de Beya-Bwanga avec un panier rempli de semences de maïs et de niébé. Bientôt, elle pourra cuisiner pour ses enfants des bouillies enrichies aux niébés, source de protéines indispensable pour construire les muscles de l’enfant. Dans la région du Kasaï, ces semences sont devenues d’une grande rareté depuis les mouvements massifs de populations.

Les conflits intercommunautaires ont contraint Ngalula et sa famille, et tant d’autres, à s’enfuir vers d’autres villages. « Mon village a été détruit. Nous avons tous fui pour tenter de sauver nos vies, » raconte-elle. « J’ai dû abandonner ma ferme, mon foyer et mes volailles ».

Après avoir trouvé refuge dans la commune rurale de Bena Leka, Ngalula s’est remise au travail dans les champs. Mais, elle ne savait pas où se procurer des semences vivrières.

Accès à des semences vivrières de qualité

Afin de redonner l’espoir aux populations vulnérables, la FAO a lancé le projet d’assistance et de production alimentaire aux familles d’accueil, aux retournés et aux personnes déplacées internes vivant des répercussions des mouvements de population dans la région du Kasaï.

Environ 1 200 ménages ont participé à deux foires aux semences, organisées par la FAO en partenariat avec l’ONG Caritas. Ngalula est l’un d’entre eux. « Au début de la journée, j’ai reçu des coupons d’une valeur de 90 000 francs congolais (soit environ 55 USD). Cela m’a permis d’acheter auprès de différents vendeurs un total de 15 kg de semences de maïs et 10 kg de semences de niébé, » explique-t-elle.

Une foire aux semences est une approche de distribution à travers une système d’échange de coupons contre des produits agricoles dans un marché occasionnel, qui permet aux petits producteurs d’avoir accès à des semences de qualité de leur choix à des prix subventionnés.

« J’étais heureuse de pouvoir choisir moi-même les types de semences. Et maintenant, j’ai repris le goût de semer dans mon champ. Je suis confiante que cette récolte me permettra d’offrir une meilleure vie à mes enfants ».

Ces foiresont le double avantage de permettre aux ménages vulnérables d’avoir des semences d’une variété de leur choix et d’améliorer la situation économique des vendeurs de produits agricoles des communautés rurales.

Relancer la production alimentaire

La plupart des ménages de la communauté n’avaient ni semences à planter ni outils aratoires avant ces foires aux semences. Grâce à ce projet, ils pourront restaurer leurs moyens d’existence et retrouver une vie digne et autonome.

En plus des semences vivrières, chaque ménage a reçu deux houes. A travers ce projet, la FAO en partenariat avec l’Inspection Provinciale d’Agriculture, Pêche et Elevage (IPAPEL) fourniront des formations en multiplication de semences, structuration des organisations paysannes et autres.

L’apprentissage des bonnes pratiques agricoles permettra à Ngalula de produire une tonne de maïs et de niébé sur une superficie d’un hectare. La vente du surplus de ses productions lui rapportera environ 200 USD par saison culturale, ce qui lui permettra de préparer pendant deux mois 50 repas plus nutritifs pour sa famille et d’envoyer ses enfants à l’école.

Renforcer la résilience communautaire

La Stratégie d’intervention de la FAO dans la région du Kasaï vise à relancer rapidement la production agricole. A travers la remise d’outils aratoires et de semences maraîchères et vivrières, les ménages peuvent facilement diversifier leur régime alimentaire.

Ces interventions, financées par le Fonds central d'intervention d’urgence des Nations unies (CERF), ont pour objectifs de renforcer la résilience des moyens de subsistance face aux chocs et de soutenir la capacité des personnes à pourvoir à leurs propres besoins et à ceux des membres de leur famille.

Ngalula voit désormais une lueur d’espoir dans le futur. Elle souhaite continuer à produire sa propre nourriture dans un avenir meilleur et prospère.