FAO en République démocratique du Congo

Actions Sécurité Alimentaires, Informations en Nutrition et Environnement au Sankuru

Lutte contre la malnutrition chez les enfants pygmées de moins de 5 ans (Photo : © FAO/Bertin)
26/11/2018

La FAO au chevet des ménages souffrant de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans le territoire de Lomela

Depuis plusieurs années la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le territoire de Lomela reste préoccupante. Plusieurs initiatives pour chercher à améliorer cette situation dans cette partie de la RDC ont été prises. Les plus récentes sont les deux projets exécutés, il y a 3 ans, par la FAO et CRS, notamment, « Programme intégré de réponse à la malnutrition et l’insécurité alimentaire en RDC » et le projet Aidons les à grandir ou « 3D ». C’est pour capitaliser les acquis des activités réalisées à travers ces projets qu’est mis en œuvre le projet « Actions Sécurité Alimentaires, Informations en Nutrition et Environnement au Sankuru ». Financé par l’Union Européenne, ce projet vise à réduire d’une manière durable et structurelle l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes et allaitantes du territoire de Lomela.

Que fait la FAO pour assister les ménages souffrant de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle?

L’action de la FAO consiste à soutenir l’amélioration de la productivité et de la production alimentaire et à organiser les différentes communautés à prévenir la malnutrition. Pour atteindre cet objectif le projet cible la zone de santé de Tshudi Loto et vise 6 000 ménages vulnérables, soit 30 000 bénéficiaires directs parmi les plus touchés par l’insécurité alimentaire, notamment les femmes et les enfants, particulièrement ceux qui sont exposés aux risques de la malnutrition chronique.

Le projet prévoit de renforcer les capacités des institutions publiques en matière de sécurité alimentaire, nutrition, genre et environnement et de sensibiliser les communautés sur la nécessité d’impliquer davantage les femmes dans les activités communautaires et à la gestion des ressources des ménages. Des formations sont organisées afin de renforcer les capacités des paysans pour améliorer la production agro pastorale et halieutique et appuyer la production agricole riche en protéines. Des activités de réhabilitation des pistes rurales sont également mises en œuvre pour faciliter l’écoulement des produits. Le projet s’est également engagé à promouvoir les pratiques essentielles en nutrition chez les enfants de moins de 5 ans. Le mariage précoce des jeunes filles dans le Sankuru, parfois dès l’âge de 14 ans, limite leur droit d’accès à l’éducation de base et leur manque d’expérience est de plus un obstacle à la compréhension des actions d’éducation nutritionnelle organisées avec les partenaires locaux du projet. C’est pourquoi, le projet a entrepris de commencer la sensibilisation aux Actions SAINES de nutrition par l’alphabétisation.  

Il est prévu au terme de la mise en œuvre des activités, dans le cadre d’un appui technique et de renforcement de capacités à la gouvernance provinciale, de partager et valoriser les expériences probantes et les acquis de ce projet et de les intégrer dans un plan de développement agricole en appui à l’autonomie alimentaire de la province que la FAO appuiera à élaborer.

Améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des pygmées

Pour atténuer la pression des populations locales sur le parc national de la Salonga et la Réserve Naturelle du Sankuru le projet a prévu des activités en faveur de la communauté des minorités pygmées affectées par la malnutrition. C’est dans ce cadre que la FAO vient de clôturer la distribution d’intrants agricoles en vue de prévenir la malnutrition de cette catégorie spéciale des bénéficiaires. Au total, 123 ménages pygmées sur 171  ciblés pour la première saison situés dans la zone environnante au parc Salonga (Lomela – Loto, Ngongo – Okala – Omandja et Nkoso – Sam Lomami) ont bénéficié d’une assistance constituée  des outils aratoires, de semences maraîchères et vivrières. Au total, plus d’une tonne de semences vivrières constituées de riz, de maïs, de niébé, de soja et d’arachides leur a été distribuée. Des kits maraîchers ont été remis à titre expérimental aux pygmées du site de Pelenge. Afin de s’assurer du respect des us et coutumes et des particularités du peuple Pygmées, la FAO a signé un partenariat avec une ONG locale.  La Commission Diocésaine des Ressources Naturelles (CDRN) encadre localement les autochtones de la zone depuis déjà plusieurs années et ses superviseurs qui les connaissent bien, les accompagnent dans l’apprentissage de l’agriculture, en champs tant individuels que communautaires et de l’élevage, dans des centres pilotes sous la supervision des experts de la FAO.

Etant donné que les pygmées s’adonnent exclusivement à la consommation de viande et à la cueillette et non à la consommation des légumes cultivés, des actions de sensibilisation sont en train d’accompagner l’action de la FAO afin de les faire adhérer aux activités du projet et les accompagner progressivement vers un changement de leurs habitudes alimentaires. Cette action va contribuer à améliorer la situation socio-économique et la santé des enfants des ménages autochtones ciblés.

Par ses « Actions SAINES », la FAO participera à la protection durable de l’environnement et à la conservation des écosystèmes dans la zone tampon du parc Naturel de la Salonga.

Elle y contribuera, par la formation de ses bénéficiaires aux techniques modernes d’agriculture, de pêche et d’élevage, l’augmentation de la production agricole et des revenus.

Ces actions offriront des alternatives à la chasse, pour les populations limitrophes du parc en améliorant l’accès aux protéines animales surtout, pour les femmes enceintes et allaitantes et les enfants de moins de 5 ans sujets à la malnutrition.

En appui au changement de comportement des populations autochtones, pour la durabilité des acquis du projet, des actions de sensibilisation et d’éducation fonctionnelle des adultes sont en cours.

Ceci, afin de renforcer les capacités de résilience communautaire et inciter à l’auto prise en charge alimentaire, en protégeant l’environnement pour préparer un avenir protecteur à leurs enfants.