FAO en République démocratique du Congo

Investir dans une alimentation saine et diversifiée pour combattre la malnutrition

Séance de démonstration culinaire (©FAO/Bertin Mumbere)
10/12/2018

Au cœur de la forêt équatoriale en République démocratique du Congo, la famille Iyenze cultive des légumes frais dans leur jardin potager. Georgette, mère de huit enfants, prépare une bouillie enrichie de maïs, soja, papaye et amarantes pour ses enfants qui souffrent de malnutrition.

Deux fois par semaine, Georgette se rend au centre de santé de Tshudi pour participer aux séances de démonstrations culinaires organisées par l’ONG locale « Cœur de Compassion », l’équipe médicale du centre et la FAO. Elle y apprend à cuisiner, à base de produits locaux, des recettes nutritives.

Le chemin de retour

Après avoir vécu pendant trois mois dans un campement en forêt suite aux conflits intercommunautaires, Georgette s’est réinstallée dans son village de Pelenge. Malheureusement, à son retour trois de ses huit enfants souffraient de malnutrition aigüe sévère. Les mauvaises conditions d’hygiène et l’accès difficile à des aliments nutritifs ont eu un impact négatif sur leur santé.

 « A notre retour au village, mon fils de deux ans Bokila était très affaibli. Ses bras, ses jambes et son visage avaient beaucoup gonflées », explique Georgette. « Nous étions désespérés et nous ne savions pas où trouver de l’aide », a-t-elle ajouté.  

Le projet d’« Actions de sécurité alimentaire, information, nutrition et environnement au Sankuru » mené par la FAO et co-financé par L’Union européenne et  le Gouvernement de la Belgique, soutient désormais les familles rurales dans la région. Dans le cadre de ses activités, la FAO en partenariat avec l’Inspection Territorial de l’Agriculture Pêche et Elevage (ITAPEL) a mis en place un programme de résilience communautaire et de protection de l’environnement afin de réduire l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des enfants de moins de cinq ans, des femmes enceintes et allaitantes dans le Sankuru.

Lutter contre la malnutrition infantile

En 2018, plus de 3.7 millions d’enfants souffriraient de malnutrition aigüe. 1.7 millions d’enfants présentent des cas de malnutrition aigüe sévèreet dont le pronostic vital serait alors engagé. La province du Sankuru est l’une des plus touchées par la malnutrition chronique avec une prévalence supérieure ou égale à 45 pour cent depuis 15 ans.

Afin de lutter efficacement contre cette malnutrition, le projet s’est appuyé sur des relais communautaires pour le dépistage à domicile des enfants. C’est ainsi que le petit Bokila a été orienté par le nutritionniste du projet vers l’Hôpital Général de Référence de Tshudi-Loto pour une prise en charge médicale. A sa sortie de l’hôpital, Georgette a rejoint un de groupe de mamans pour en savoir plus sur les bonnes pratiques nutritionnelles et sur la meilleure façon d’intégrer ces recettes dans le régime alimentaire de sa famille.

Des repas nutritifs

A ce jour, le centre de santé a accueilli 220 enfants de la région de Tshudi-loto souffrant de malnutrition. A l’aide d’une formation en nutrition mise au point par la FAO, 32 enfants sont sortis guéris. De plus, chaque ménage a reçu un kit maraîcher (une bêche, un râteau, un arrosoir, 40 g de semences maraîchères) pour concocter des plats venus de leurs jardins potagers et améliorer ainsi la valeur nutritionnelle des différents plats.

« Je suis heureuse de participer à ces démonstrations culinaires. Avant, nous mangions uniquement de la viande de brousse et de la farine de manioc », explique Georgette. « Maintenant, je cuisine des repas différents tous les jours. Et je vois la santé de mes enfants s’améliorer progressivement », conclut-elle.

Investir dans l’agriculture sensible à la nutrition est nécessaire pour bâtir les fondations de la résilience dans les temps de crise et pour un futur sain et prospère. En agissons sur la fenêtre des 1 000 premiers jours de vie, la FAO renforce durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle des générations futures.