FAO en République démocratique du Congo

La RD Congo et la FAO s’engagent à répondre efficacement à la crise alimentaire engendrée par les dégâts de la chenille Légionnaire d’Automne.

Attaque du maïs par la Chenille Légionnaire d'Automne (Photo : © FAO/Phemba)
14/12/2018

Le plan national de riposte contre le ravageur validé

La République Démocratique du Congo dispose désormais d’un plan national de riposte contre la Chenille Légionnaire d’Automne (CLA) ou Spodoptera frugiperda. Ce plan a été élaboré et validé, en fin novembre 2018, au terme des assises de Kola à Mbanza Ngungu, province du Kongo central en RDC.

Pendant trois jours une quarantaine d’experts du ministère de l’Agriculture, des communautés Universitaires et de Recherches, de la FAO et du PAM ont passé en revue la situation actuelle d’infestations de la Chenille Légionnaire d’Automne en RDC et les approches d’évaluation de l’impact sur la sécurité alimentaire. Les participants qui ont été informés de la situation d’infestations sur le Continent et le Cadre légal de lutte contre la CLA ont également partagé les expériences sur la gestion du ravageur dans les autres pays africains particulièrement ceux de l’Afrique de l’Ouest. Ces experts ont surtout échangé sur les modèles de gestion durable de la CLA par les plantes à actions biocides en RDC et par l’approche de champs écoles producteurs. Enfin, ils se sont attardés sur la stratégie de mobilisation des ressources pour appuyer les activités de lutte contre le ravageur émergent.

Principaux axes stratégiques du Plan national de riposte

Au terme des assises les participants ont mis en place un plan national de riposte contenant des réponses d’ordre technique, économique, technologique capable de réduire les dégâts du Spodoptera frugiperda en RDC. Les actions retenues ont été regroupées en trois volets importants notamment : Agronomique, humanitaire et technologique et mobilisation de ressources.

Ainsi, les principales activités pour lutter efficacement contre la chenille légionnaire d’Automne tourneront autour de :

  • La lutte et la gestion du ravageur
  • La surveillance de peu d’espaces encore indemnes (non encore infestés)
  • La coordination des actions de lutte contre le ravageur
  • L’évaluation d’impacts à mener afin de recadrer la stratégie

Le Secrétaire Général de l’Agriculture se réjouit que la RDC dispose d’un instrument important de lutte contre un ennemi dangereux qui cause d’énormes dégâts des cultures impactant directement sur la sécurité alimentaire des populations rurales. Il a rassuré que le Gouvernement va se lancer dans un plaidoyer auprès de ses différents partenaires afin de mobiliser les ressources nécessaires pour sa mise en œuvre.

La FAO et le PAM s’engagent, à leur tour, à accompagner le gouvernement congolais dans ce processus de mobilisation de ressources nécessaires pour la mise en œuvre urgente des activités retenues dans le plan national de riposte contre le ravageur.

L’appel est ainsi lancé à toutes les parties prenantes afin que chacune d’entre elle joue sa partition afin de permettre aux techniciens et petits producteurs de bien accomplir les activités de lutte sur terrain.

C’est depuis 2016 que la République Démocratique du Congo fait face aux attaques d’un ravageur émergent du nom de Spodoptera frugiperda, dont les jeunes larves se nourrissent des feuilles, minent les tiges et les épis de maïs. Ce ravageur actuellement présent dans plus de 43 pays d’Afrique ne cesse de s’étendre sur le territoire de la RDC. En 2017, les enquêtes réalisées conjointement par le Ministère de l’Agriculture, le PAM et la FAO ont fait état de 87 territoires infestés sur 145 territoires du pays. En 2018, les attaques du ravageur ont été signalées dans 129 territoires sur 145 territoires et les pertes cumulées enregistrées sont évaluées à 300 millions de $USD en 2017 et 357 millions $USD en 2018.