FAO en République démocratique du Congo

La FAO, le FIDA et le PAM s'engagent à accompagner le gouvernement à réduire les pertes et gaspillages alimentaires en RD Congo

Photo _Adresse à la Nation de M. Aristide Ongone Obame Représentant de la FAO en RD Congo
30/09/2020

Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages alimentaires.

Le monde entier célèbre, le 29 septembre 2020, la toute première Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages alimentaires. Cette commémoration survient dans le contexte de l'augmentation de la faim dans le monde et du changement climatique, de la menace continue de la pandémie COVID-19 pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle de millions de personnes et de l'augmentation des pertes et du gaspillage alimentaires.

C'est le 19 décembre 2019 que l’Assemblée générale de l’ONU a adopté la Résolution 74/209 proclamant une Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture. Cette journée est observée pour promouvoir la sensibilisation et l’action collective en vue de réduire les pertes et gaspillages alimentaires.

L’année 2020 sera l’occasion de faire un appel clair à l’action destiné tant au secteur public que privé pour redoubler d’efforts afin de réduire les pertes et le gaspillage de nourriture et assurer la sécurité alimentaire de tous, et en particulier des plus vulnérables, touchés par la pandémie du Covid-19.

D’où la nécessité de réduire les pertes et gaspillages alimentaires, au moment où le nombre de personnes touchées par la faim augmente lentement depuis 2014, et des tonnes et des tonnes d'aliments comestibles sont perdues et/ou gaspillées chaque jour. À l'échelle mondiale, environ 14 pour cent des aliments produits sont perdus entre la récolte et la vente au détail. Ces pertes alimentaires sont évaluées à 400 milliards de dollars par an, et les pertes et gaspillages alimentaires génèrent 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ainsi, la réduction du gaspillage alimentaire au niveau du consommateur permet de réaliser des économies.

Action de la FAO en RD Congo à travers les agences des Nations Unies basées à Rome

La FAO est l’institution spécialisée des Nations Unies qui pilote les efforts mondiaux visant à vaincre la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition et qui a pour mandat d’élever les niveaux de nutrition et de réduire les pertes et les gaspillages alimentaires, en intégrant des pratiques de production et de consommation durables. La FAO travaille en partenariat avec les gouvernements nationaux, le secteur privé, la société civile et les universités pour promouvoir la sensibilisation aux pertes et aux gaspillages alimentaires et à leurs impacts, dans le but de provoquer un changement des comportements.

C’est dans ce cadre que l’Organisation s’est associée au FIDA et au PAM pour appuyer le Gouvernement dans ses efforts visant à améliorer la sécurité alimentaire de la population congolaise, à travers un projet dénommé « intégration des initiatives de réduction des pertes alimentaires pour les petits exploitants dans les zones à déficit vivrier» dans les Provinces du Kwilu et du Kongo Central». Celui-ci avait comme objectif de contribuer à l’amélioration des revenus des petits exploitants agricoles dans ces provinces à travers la réduction des pertes après récoltes.

Ce projet a eu le mérite non seulement d’identifier les causes des pertes après récolte mais a aussi  appuyé l’expérimentation pilote de bonnes pratiques et solutions pour réduire ces pertes en améliorant le séchage, la manutention et le stockage des produits. Il a aussi participé au renforcement des  capacités des petits producteurs sur les bonnes pratiques post-récolte.

Dans le cadre des bonnes pratiques, grâce au projet, deux modules de formation ont été produits et partagés. L’un sur les «Bonnes pratiques de réduction des pertes alimentaires » et l’autre sur les «Bonnes pratiques de gestion des entrepôts alimentaires en français et kikongo »

Le projet a également permis d’identifier les points critiques des causes majeures des pertes  alimentaires pour les chaines d’approvisionnement de maïs et de riz dans la province de Kwilu et du Kongo Central et la formulation de solutions viables a été réalisée. Pour y remédier (i) Plus 200 personnes du monde rural ont été formés sur les bonnes pratiques de réduction des pertes alimentaires et de gestion des entrepôts; (ii) 50 personnes ont été formées sur la fabrication des silos métalliques dont 8 formées à l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP) et 41 autres formées par les forgerons dans leurs zones respectives; et (iii) sur base des évaluations des formateurs, plus 10 000 représentants des ménages ont été à travers les quatre radios communautaires rurales retenues par le projet.

Pour être très pratique le projet a proposé des solutions potentielles pilotes ont été testées, validées, diffusées et encouragées dans les zones d’intervention pour réduire les pertes. Ainsi, 640 représentants  de ménages et Organisations paysannes ont bénéficié des Kits de réduction des pertes alimentaires  composés de 100 silos métalliques ,3000 Sacs Pics de 100 kg, 25  silos plastiques de 500 kg ,100 séchoirs allgate (40 feuilles transparentes et 35 bâches noires), 3 décortiqueuses de riz, 832 bidons de 20 litres.

Pour le Représentant de la FAO, l’évaluation au terme du projet indique qu’avant le projet, les pertes durant le stockage des céréales dans les zones d’intervention pouvaient aller au-delà de 40% ou plus. "Aujourd’hui dans les mêmes zones qui ont été touchées par le projet, les petits producteurs peuvent conserver leurs récoltes jusqu’à plus d’une année grâce aux bonnes pratiques de séchage, de triage et de stockage", a renchérit M. Aristide Ongone Obame.

Dans le souci de pérenniser les bonnes pratiques les agences des Nations Unies se sont engagées à les intégrer dans les plans nationaux et les couler dans les textes réglementaires d’application de la loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture. C’est dans cette optique que la FAO, le PAM et le FIDA ont appuyé le Gouvernement congolais non seulement à la production et à la validation de la première note d’orientation politique sur la réduction des pertes post récolte et des  avant-projets des textes règlementaires et normes relatives aux opérations post récolte, post-capture, post abattage et post traite en République Démocratique du Congo. 

Pour terminer la FAO rappelle que la réduction des pertes et gaspillages de nourriture est une responsabilité partagée. Les gouvernements, le secteur privé, la société civile, les organismes de développement, les institutions de recherche et universitaires et les consommateurs doivent identifier des solutions nouvelles et plus efficaces pour réduire durablement les pertes et les gaspillages alimentaires.