FAO en République démocratique du Congo

La FAO et le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) s’unissent pour assurer la restauration et la gestion durable des écosystèmes agricoles montagneux du Sud Kivu en RD Congo

Photo _ Cultures en expérimentation pour restaurer les écosystèmes agricoles montagneux / Flory Mbolela
26/10/2020

« Promouvoir les activités qui préservent et/ou améliorent la capacité des terres des zones montagneuses du Sud Kivu, affectées par la dégradation », tel l’objectif du projet pilote, intitulé, « Restauration et Gestion durable des Écosystèmes agricoles Montagneux du Sud-Kivu (RGEM) ». Ce projet qui fait partie du programme global « The Restoration Initiative (TRI)» est financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et mis en œuvre par la FAO.

D’une durée de 5 ans, ce projet qui s’appuie sur l’approche écosystémique, est exécuté dans deux (2) sites pilotes, à savoir, la Chefferie de Kabare, dans le Territoire qui porte le même nom et la Chefferie de Ngweshe, dans le Territoire de Walungu.

Activités proprement dites

Depuis le lancement du projet en fin juin 2018 plusieurs activités ont été menées en rapport avec les quatre (4) composantes retenues

Sur le plan de l’Environnement politique favorable 

Une cartographie des opportunités et interventions de la Restauration des Forêts et des Paysages (RFP) pour la province du Sud-Kivu a été produite suivant l'approche méthodologique d'évaluation des opportunités de restauration (MEOR). C’était avec l’appui de World Resources Institute (WRI), au terme de plusieurs activités et missions consultatives. Ainsi, un draft du document de la Stratégie de restauration des forêts et des paysages de la province du Sud-Kivu est en cours de finalisation pour sa validation au niveau provincial et national. Un document final de cette stratégie sera intégré dans le Plan de Développement Local (PDL), comme outil de travail et de plaidoyer au profit des communautés locales.

Il convient de préciser que des activités en rapport avec les enquêtes socio-économiques ont également été réalisées dans le cadre de cette composante. Objectif principal, faire un état des lieux des pratiques sociales, des valeurs culturelles et des activités économiques dominantes dans les villages situés à l’intérieur et aux alentours de la zone d’intervention du projet. 

Enfin, un diagnostic des dispositions légales visant la promotion de restauration des forêts et paysages et celui sur la tenure foncière ont été initiés. L’activité a été réalisée avec l’appui d’un cabinet juridique afin de proposer des solutions permettant d’améliorer le cadre légal et réglementaire pour la mise en échelle des interventions de la Restauration des Forêts et Paysages (RFP).

Domaine de Démonstration de l’approche RFP 

Des échanges entre l’Unité de Gestion du Projet (UGP) et la communauté ont permis de fixer de manière participative, non seulement les critères objectifs de choix des Groupements cibles mais aussi ceux des ménages bénéficiaires. Toujours dans le cadre de cette composante, un séminaire de formation sur la cartographie participative de l’utilisation des terres appelée « MAPATHON » a été organisé par la FAO, du 19 au 21/08/2020,  en collaboration avec la Faculté des Sciences Agronomiques et Environnementales de l’Université Évangélique en Afrique (UEA), et le Ministère provincial en charge de l’environnement. Vingt personnes ont renforcé leurs capacités en la matière, parmi lesquelles les assistants des universités ainsi que le personnel technique de différents services étatiques.

Une mission de coordination provinciale de l’environnement a été organisée dans le site dénommé « Mission anti-érosive (MAE) de CISHEKE, en Chefferie de Ngweshe et dans le site de la Chefferie de Kabare. Outre le traçage du zonage, la mission avait également comme objectif de dégager les activités de restauration à réaliser sur ces zones. Des cartes d’occupation et d’utilisation des sols ont ainsi été produites et les activités de restauration sur 690 ha avec la régénération naturelle et la plantation, sur 53 ha pour les expérimentations des cultures en terrasse et 90 ha pour l’approche ferme école paysanne ont été proposés.

Etant donné que le projet RGEM se situe en lisière du Parc National Kahuzi-Biega (PNKB) et vu que l’inclusion des Peuples Autochtones (pygmées) dans la planification des interventions du projet est un élément capital pour assurer la durabilité et l’impact des activités, le renforcement des capacités des parties prenantes s’avère important. C’est dans ce cadre que s’est inscrit la formation sur le « Consentement Préalable, donné Librement et en Connaissance de Cause » (CPLCC/FPIC) organisée avec l’appui du Programme Global TRI. Pour impliquer les communautés locales, deux (2) grands villages pygmées dont Buyungule et Muyange ont été visités, grâce à l’accompagnement  l’accompagnement de l’ONG Association pour la Conservation Communautaire de la Biodiversité (ACCB). Sensibilisées sur le projet, ses activités et leur impact,  les communautés autochtones pygmées se sont engagées sur le fait que le projet TRI-RGEM puisse les accompagner dans la démarche pour leur autonomisation.

C’est toujours dans le même contexte qu’une feuille de route de différents ateliers de renforcement des capacités des parties prenantes planifiés tout au long du projet a été élaborée au terme identification, par expert international, des besoins en renforcement des capacités des acteurs sur la RFP à Walungu et Kabare.

Gestion des connaissances sur la RFP 

Sur base d’une évaluation des capacités des parties prenantes en suivi et évaluation les modules de formation ont été élaborés. C’est pour permettre à l’UGP et les parties prenantes du projet à avoir un même degré de compréhension sur l’exécution du projet que plusieurs autres activités ont été organisées. Il s’agit précisément de la participation aux ateliers en lignes (webinaires) sur l’évaluation des services écosystémiques à l'appui de la restauration des forêts et des paysages, le processus de MEOR, la place des ressources génétiques forestières dans la RFP et la restauration des terres en Afrique : perspectives pratiques du programme de régénération de la verdure en Afrique.

Comme on le constate, le taux de réalisation du projet « Restauration et Gestion durable des Écosystèmes agricoles Montagneux du Sud-Kivu (RGEM) » jusqu’à ce stade est jugé très satisfaisant. Cependant, dans le souci d’atteindre les objectifs escomptés et améliorer la visibilité des activités, quelques défis sont à relevés pour le dernier trimestre 2020. Il s’agit notamment, de procéder à la sensibilisation des bénéficiaires aux activités du projet, leur ciblage ainsi que leur enregistrement, l’identification des sites d’interventions et des activités phares en fonction des objectifs opérationnels du projet. C’est alors le projet RGEM apportera des véritables solutions aux problèmes des terres des zones montagneuses, affectées par la dégradation en faveur des populations du Sud Kivu.