©FAO

Kinshasa, 22 novembre- Grâce à l’appui technique de la FAO et en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) les experts du Ministère de l’Environnement et Développement Durable (MEDD), des autres ministères, des partenaires au développement et de la Société civile se sont engagés à mettre en place une stratégie de gestion durable des tourbières en RDC. C’était à l’occasion d’une table ronde, organisée à Kinshasa le 18 décembre, sur la présentation de la vision, des avancées et des perspectives de la thématique tourbière et qui a été rehaussée par la présence du ministre Claude Nyamugabo de l’Environnement et Développement Durable et du Représentant de la FAO.

Les tourbières en RDC

La cuvette centrale du Bassin du Congo qui regroupe la RDC et le Congo est la plus grande tourbière tropicale du monde. Celle-ci couvre une superficie de près de 145 000 km2 avec un stock de carbone estimé à 30 gigatonnes, soit l’équivalent de deux (2) ans d’émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). La RDC elle seule dispose des 2/3 de cette tourbière, soit environ 101 500Km2.

Cependant, un certain nombre de préalables doivent être remplis pour parvenir à la gestion durable de ces tourbières. C’est notamment, l’organisation des études pour déterminer les localisations de ces écosystèmes, comment assurer leur protection et surtout comment le pays va les valoriser au bénéfice de la population et de l’environnement mondial.

Nécessité d’une stratégie nationale sur les tourbières

La RDC fait partie de l’Initiative mondiale pour les tourbières (IMT) avec la République du Congo, l'Indonésie et le Pérou. Mise en place depuis fin 2016 par la FAO, le PNUE actuellement dénommé ONU Environnement et le Greifswald Mire Centre (GMC), l’IMT vise à évaluer, mesurer et préserver le carbone des tourbières.

Constitués actuellement de 40 organisations partenaires internationales les membres de l’IMT se sont engagés à travailler ensemble pour améliorer la conservation, la restauration et la gestion durable des tourbières à l'échelle mondiale sur la base d'une expérience locale fondée sur les meilleures données scientifiques et pratiques disponibles.

C’est seulement au terme de la réunion organisée en mars 2018 à Brazzaville que la RDC s’est engagée depuis juillet 2019 à Kinshasa à élaborer une feuille de route de la préparation du pays à la gestion des tourbières reprenant quelques interventions prioritaires dont la rédaction de la stratégie nationale devant prendre appui sur des options stratégiques levées sur base de données issues des études multisectorielles. D’où la nécessité de communiquer sur cette vision en présence de diverses parties prenantes.

C’est ce qui justifie l’organisation par la FAO avec l’appui multiforme de ses partenaires, du 16 au 17 décembre 2020, des consultations en ligne des parties prenantes nationales et internationales afin de présenter et mieux faire connaître ladite initiative et dégager les orientations clés pour valoriser ces écosystèmes particuliers.

Selon Nourou Tall, Représentant adjoint de la FAO, la gestion durable des tourbières passe par l’identification des défis et des opportunités, la discussion sur l'inclusion des tourbières dans les mécanismes respectifs de politique climatique, tels que les Contributions déterminées au niveau national (CDN). « La  FAO  soutient la vision de la feuille de route de la RDC car elle va non seulement constituer une source d’opportunités du pays mais surtout assurer la promotion des moyens d’existence pour les populations locales et des peuples autochtones vivant dans les tourbières », a-t-il renchéri.

Tout en remerciant la FAO pour son assistance technique sur la thématique tourbière le Ministre de l’Environnement et Développement Durable a salué la tenue de la table ronde car elle a permis aux parties prenantes d’échanger sur la vision, les avancées et les perspectives de la thématique tourbière. « Le gouvernement de la République par l’entremise du MEDD est déterminé à protéger toutes les tourbières disséminées à travers le pays et reste engagé à l’élaboration sans délai de la stratégie nationale des tourbières en RDC. Je compte beaucoup sur la FAO pour formuler des projets et programmes visant la mise en œuvre de cette stratégie », a déclaré le ministre Claude Nyamugabo.

Pour rappel, à ce stade, le projet mis en place par la FAO n’a pas encore d’activités sur le terrain  mais va se focaliser sur la promotion des bonnes pratiques, la cartographie des tourbières et le renforcement des capacités des parties prenantes et servira de levier pour mobiliser d’autres ressources grâce à la participation des autres partenaires.