FAO en République démocratique du Congo

Evaluation Conjointe des Risques (ECR) : se préparer, détecter et évaluer efficacement les zoonoses émergentes et endémiques

© FAO
20/01/2021

Les experts des ministères clés impliqués dans la plateforme nationale Une Santé, des institutions académiques et de recherche, des partenaires techniques et du secteur privé de la République Démocratique du Congo (RDC) viennent d’expérimenter, dans le cadre de l’approche One Health, l’outil de l’évaluation conjointe des risques (ECR ou JRA en anglais) développé par la tripartite, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour traiter efficacement les menaces de santé publique à l’interface animal-homme-environnement. Durant trois jours d’atelier organisé du 20 au 22 Février 2021, sous le leadership de la Plateforme nationale Une Santé (Comité de Coordination Une Santé - CCUS) et l’appui de la tripartite FAO-OIE-OMS, plus de 50 personnes en modes présentiel et virtuel, ont réalisé l’évaluation conjointe du risque de la maladie à virus Ebola et de la grippe aviaire.

En effet, depuis que l’homme a commencé à rompre les équilibres écologiques, l’humanité est confrontée aux conséquences dramatiques, telles que le changement climatique, l’apparition des maladies émergentes et ré-émergentes. Environ 75 pour cent des maladies infectieuses émergentes qui affectent l’homme sont d’origine animale. Environ 60 pour cent des agents pathogènes chez l’homme ont une origine zoonotique. Plus de ¾  des zoonoses émergentes proviennent de la faune sauvage. D’où la nécessité de comprendre les relations qui existent entre la santé animale, la santé humaine et la santé de l’écosystème.

Evaluation Conjointe des Risques (ECR)

Conformément aux législations en vigueur, les différents secteurs humain, animal et environnemental ont conduit de manière individuelle leurs propres analyses de risques afin de gérer les risques qui leurs sont propres. Pourtant, la santé humaine et la santé animale sont intimement liées. Ainsi, l’analyse conjointe de risque constitue un concept qui marque une rupture de cloisonnement dans l’analyse du risque.

Cette collaboration exige la mise en place de stratégies synergiques telles que la communication, la coordination et la collaboration entre les ministères, départements et agences, y compris le secteur privé, souvent directement ou indirectement impliqué  dans de nombreux faits ayant un impact ou un enjeu de santé publique.

La Présidente du Comité de coordination « Une Santé » a souligné un besoin fondamental d’une approche Une Santé, multisectorielle et interdisciplinaire pour traiter les menaces sanitaires. « Il est plus que temps que les nombreux professionnels aux compétences multiples, actifs dans différents secteurs tels que la santé publique, la santé animale, la santé végétale et l’environnement puissent unir efficacement leurs forces, travailler la main dans la main pour le bien-être de tous en mettant en avant plan la stratégie « Une Santé », a affirmé  le Professeur Nadège Ngombe Kabamba.

Le Représentant adjoint de la FAO a invité tous les acteurs à opter pour une démarche collégiale et inclusive pour l’atteinte des mêmes objectifs face aux zoonoses prioritaires. « Cette nouvelle approche de l’Evaluation Conjointe des Risques permettra de mettre en commun les notions, les outils et les concepts pour mener une évaluation plus globale et intégrée du risque dans une approche « One Health », a renchérit M. Nourou Macki Tall.

Le ministre de l’Environnement et développement durable s’est réjoui de l’initiative de la tripartite FAO-OIE-OMS et la plateforme One Health d’organiser les présentes assises afin de promouvoir la collaboration intersectorielle dans les évaluations de risques des maladies zoonotiques. « Je souhaite que les présents travaux produisent des recommandations pertinentes que les acteurs du secteur de l’environnement pourront bien capitaliser en conformant à l’approche Une Santé », a indiqué le Ministre Claude Nyamugabo.   

Pour le Vice-ministre à la Santé, le gouvernement congolais apprécie les efforts des différents partenaires pour mettre en place la stratégie « Une Santé » en RDC. « Lorsque les secteurs concernés contribuent ensemble à l’évaluation conjointe des risques en termes de données, connaissances et expertises, la quantité et la qualité d’informations disponibles pour estimer les risques augmentent considérablement et l’évaluation devient alors précise avec moins d’incertitude », a précisé M. Albert Mpeti Biyombo.

Au terme de ces assises de trois jours toutes les parties prenantes ont reconnu l’importance d’unir les efforts pour assurer une coordination et une gestion solide et efficace de la riposte contre les menaces de santé publique, à travers l’approche Une santé qui est l’effort d’intégration de plusieurs secteurs travaillant pour atteindre une santé optimale pour les personnes, les animaux et l’environnement.

L’évaluation conjointe de risque selon l’outil de la tripartite FAO-OIE-OMS est à présent maîtrisée par les experts nationaux. Avec l’appui des dix facilitateurs nationaux ECR que compte désormais le pays, la RDC prévoit réaliser toujours sous le leadership de la plateforme nationale « Une Santé », plusieurs autres sessions d’ECR pour traiter des autres menaces sanitaires au niveau national que provincial.