FAO en République démocratique du Congo

Processus inclusif et participatif des communautés pour une appropriation du programme intégré REDD+ Équateur

Photo: © FAO
29/01/2021

Le consentement libre informé et préalable (CLIP) pour combattre toutes les formes de discrimination des peuples autochtones

En République démocratique du Congo, le terme "peuples autochtones" fait généralement référence aux peuples Mbuti, Efe, Baka et Batwa. Dans la zone du Programme intégré REDD+ dans la province de l'Équateur (PIREDD Équateur) les peuples autochtones sont principalement issus du groupe Batwa et vivent dans le même village que les Bantous, mais sont généralement séparés avec une interaction limitée.

Malheureusement, les peuples Batwa sont confrontés à de nombreuses formes de discrimination. Dans certains villages, ils doivent demander une autorisation aux Bantous pour obtenir les droits de pêche, dans d’autres, ils sont souvent employés par les Bantous à des salaires très bas (0,25 $ US par jour). L'accès des enfants Batwa à l'éducation est toujours limité d’autant plus que les écoles sont gérées par les Bantous dans leurs zones. Les femmes Batwa sont elles aussi confrontées à une discrimination sans pareil tant dans la communauté au sens large qu’au sein même du ménage, où elles ont de nombreuses charges.

Actions du PIRRED Équateur en faveur du bien-être des communautés

Les populations locales, dont les autochtones, sont dépendantes de la forêt et jouent un rôle clé dans sa gestion. C’est dans ce cadre que le programme envisage de mettre en place un processus de consentement libre informé et préalable (CLIP)  avec toutes les communautés, afin de permettre un processus inclusif et participatif qui puisse garantir un sentiment d'appropriation du programme au sein des communautés. Le CLIP permet ainsi de centrer le programme sur les besoins de la communauté et d'améliorer la durabilité de ses interventions. 

C’est en février 2020 qu’ont démarré, à Mbandaka, les activités du CLIP par une formation de formateurs constitués essentiellement d'agents de terrain de la FAO et du WWF, des fonctionnaires provinciaux et des représentants des peuples autochtones. Celle-ci a tourné autour des notions sur le CLIP, le processus de sa mise en œuvre avec les communautés locales particulièrement des peuples autochtones. Cette formation a été suivie par la vulgarisation de ce concept dans le district de Lukolela auprès des communautés Batwa et Bantous. Le processus du CLIP qui met les communautés aux commandes et leur permet de prendre des décisions concernant leur avenir a connu une adhésion totale dans le milieu. Plusieurs autres éléments ont concouru à cette réussite :

  • Différentes réunions d’échanges organisées à Mbandaka et à Kinshasa avec des représentants d'ONG de peuples autochtones et ceux du réseau régional (REPALEAC);
  • Des consultations séparées avec les groupes Batwa afin de tenir compte de leurs besoins et pour encourager leur participation active;
  • Utilisation des supports visuels pour faciliter la compréhension du programme.

En octobre 2020, grâce à un engagement clair de la FAO et du WWF, 125 villages ont adhéré aux diverses activités du programme après avoir participé au processus de CLIP particulièrement les composantes, agriculture (production des chikwangues améliorées)  et associations villageoises de crédit et épargne (microfinance); foresterie (création et gestion de concessions forestières communautaires locales (CFCL); énergie (production des foyers améliorés, plantations et protection des savanes).

Pour rappel, le PIREDD Équateur, mis en œuvre par la FAO en partenariat avec le Fonds mondial pour la nature (WWF), vise à aider les communautés locales à gérer durablement les forêts et autres ressources naturelles et à lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts. Lancées en novembre 2019, les activités de ce programme de quatre ans, soutenu par le Fonds national REDD (FONAREDD) et le gouvernement suédois, sont concentrées dans les districts de Bikoro, Lukolela, Ingende et Bomongo, ainsi que dans la périphérie de la capitale provinciale Mbandaka. Ledit programme s'attaque aux causes de la déforestation par des actions dans divers domaines, notamment la gouvernance, la gestion de l'utilisation des terres, l'agriculture, la sylviculture, l'énergie et le planning familial.