FAO en République démocratique du Congo

La FAO déterminée à améliorer la résilience des populations vulnérables d’Uvira au Sud-kivu

©FAO _Visite de la décortiqueuse au complexe de Runingu/Xavier FARHAY
07/09/2021

Aristide Ongone Obame, Représentant de la FAO se déclare globalement satisfait de l’exécution des activités des projets conjoints de résilience mis en œuvre par la FAO et le PAM dans le territoire d’Uvira, province du Sud-Kivu. Il a fait cette déclaration au terme d’une mission de supervision qui l’a conduit, en fin août 2021, dans les cités d’Uvira, Runingu et Sange.

Prise en compte des préoccupations des autorités locales

Pendant sa visite dans cette partie du pays le Représentant de la FAO a rencontré le Maire de la ville d’Uvira, Kiza MUHATO, l’Administrateur Adjoint du territoire qui porte le même nom, Bonheur KAYAMBA et le Chef de Cité de Sang. A cette occasion, Aristide Ongona Obame en a profité pour expliquer à ses interlocuteurs que la FAO a pour mandat de lutter contre la faim et de libérer le monde de la faim. Elle intervient dans le secteur de la sécurité alimentaire, production agricole, animale et halieutique ainsi que la protection des ressources naturelles. Ses activités à travers le monde concourent à faire de la sorte que toute personne puisse s’alimenter sur le plan qualitatif et quantitatif, a renchérit le Représentant de la FAO. Au cours des échanges Aristide Ongone Obame a partagé avec les autorités locales leurs préoccupations et surtout des forces et faiblesses, des opportunités et défis relatifs à la mise en œuvre des activités de la FAO dans leurs entités respectives.

Les problèmes posés par le Maire de la ville d’Uvira, Kiza MUHATO concernant notamment la prise en charge du reboisement de la montagne qui est complétement dégradée et qui cause d’énormes dégâts liés aux inondations chaque fois qu’il pleut à Uvira et le lac Tanganyika qui ne donne plus suffisamment de poissons alors que la pêche reste l’activité principale des populations riveraines ont été pris en compte par Aristide Ongone Obame.

A propos de la colline dégradée, le Représentant a informé son interlocuteur que la FAO a reçu une requête du ministère de l’Environnement pour rechercher les financements auprès de différents bailleurs. Concernant le lac Tanganyika, le Représentant de la FAO a partagé avec lui deux initiatives en cours. D’abord l’initiative régionale, à travers l’Unité de gestion du Lac Tanganyika, regroupant, la RDC, le Burundi, la Tanzanie et la Zambie. Financé par l’UE, le projet dont le siège se trouve à Bujumbura, prend en compte la problématique de la baisse de ressources par le renforcement des capacités des parties prenantes. L’objectif étant de protéger les frayères et respecter les périodes de pêche. Ensuite, Aristide Ongone Obame a parlé des actions au niveau national avec le projet PICAGL, financé par la Banque mondiale et exécuté par la FAO, qui couvre deux provinces, le Tanganyika et le Sud-Kivu. Ce projet prévoit non seulement de protéger les frayères et éviter la destruction des ressources qui entrainent la réduction de la production des poissons ; mais aussi à diminuer la pression de la surpêche sur le lac en voulant répondre à la demande accrue des poissons au risque de diminuer les ressources. Les alternatives prévues consistent à développer la pisciculture a dit le Représentant de la FAO. Voilà pourquoi l’Organisation met en place des infrastructures appropriées. C’est notamment, les provenderies pour fabriquer les aliments de qualité pour poissons et à un prix accessible à tous et les écloseries pour multiplier et produire des alevins afin d’en assurer la diffusion à toute la population qui en aura besoin a précisé le Représentant de la FAO.

Visite des sites de Runingu et Sange

La délégation que conduit Aristide Ongone Obame a visité dans la cité de Runigu le complexe constitué d’un marché moderne, une aire de séchage, une boutique d’intrants, une décortiqueuse et un entrepôt.  Pour le Représentant de la FAO les infrastructures sont pertinentes et répondent aux besoins des populations mais il y a nécessité d’organiser en amont la production. Cependant il a émis le vœu de renforcer les capacités des gestionnaires de la boutique d’intrants dans la tenue du document de gestion pour retracer les entrées et sorties des intrants et surtout le flux financier. Il a également recommandé la réparation de 3 tricycles de l’entrepôt acquis pour faciliter le transport des produits agricoles.

A Sange la délégation a également visité le complexe en finition constitué d’une aire de séchage, une boutique d’intrants, une décortiqueuse et un entrepôt. Le Représentant de la FAO a néanmoins fustigé les conflits fonciers qui risquent d’empêcher les bénéficiaires de tirer les dividendes d’infrastructures. Aristide Ongone Obame a appelé le bureau d’impliquer les autorités à haut niveau afin de tenir une réunion mixte, autorité locale, Inspection territoriale de l’Agriculture, bénéficiaires et propriétaires des parcelles pour assurer la durabilité des infrastructures par l’obtention des documents de cession légalisés par le notaire afin d’empêcher que certaines personnes privées de faire des infrastructures leur patrimoine privé.

Conformément à son mandat la FAO s’engage à poursuivre son plaidoyer pour mobiliser plus de financements afin d’accompagner la RD Congo en général et la province du Sud-Kivu en particulier plus précisément la Cité d’Uvira à résoudre le problème de la colline dégradée et aux autres entités décentralisées de lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.