Lancement d’une évaluation des systèmes alimentaires dans le cadre du Dialogue national et global sur les systèmes alimentaires
Un processus d’évaluation du système alimentaire de la République démocratique du Congo a été lancé par le gouvernement en partenariat avec l’Union Européenne (UE), l’Organisation des Nations-unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), et le Centre français de recherche agronomique et de coopération internationale (CIRAD). Tous les acteurs des systèmes alimentaires sont invités à y participer.
L’objectif est d’identifier les principales contraintes du système et de mettre en lumière les points d’accès pour des politiques innovantes et des investissements clés en vue de la transformation durable des systèmes alimentaires. Les équipes-pays, dirigées par le gouvernement et appuyées par les délégations de l’UE, les représentants de la FAO et du CIRAD, sont en charge du processus.
Nos systèmes alimentaires tels qu’ils fonctionnent, ne parviennent pas à nourrir sainement toutes les populations et à garantir un mode de vie convenable pour tous les acteurs tout en préservant l’environnement. Ils sont confrontés à plusieurs défis en matière d’alimentation, de technologie, d’urbanisation et de changement climatique. Globalement, il y aurait suffisamment de nourriture pour permettre d’éviter la double charge de l’obésité et de la malnutrition. Cependant, les inégalités et déséquilibres économiques et territoriaux sont tels que nos systèmes alimentaires ne génèrent pas des revenus équitables pour tous les acteurs, en particulier les petits producteurs, qui se retrouvent prisonniers d’un cercle vicieux de précarité et de pauvreté. Ils doivent être transformés si l’on veut atteindre les Objectifs de développement durable.
Le processus se déroulera selon quatre étapes : en premier lieu, une définition du cadre général du système alimentaire sera établie, puis, les données clés relatives à ce système seront identifiées; suivra la troisième étape au cours de laquelle une consultation générale aura lieu, permettant ainsi à tous les acteurs du système d’exposer les problèmes auxquels ils sont confrontés et de trouver des solutions. En dernière étape, toutes les informations recueillies seront analysées et résumées dans un rapport final.
Dans le cadre de cette évaluation, plusieurs consultations impliquant différentes parties prenantes des systèmes alimentaires congolais ont été organisées au niveau de la République démocratique du Congo.
Les résultats de ces concertations seront présentés au Sommet Mondial des systèmes alimentaires convoqué par le Secrétaire- général de l’ONU, Antonio Guterres, en septembre 2021, afin de guider les actions futures dans le cadre les dialogues nationaux sur les systèmes alimentaires.
L’évaluation des systèmes alimentaires nationaux est d’autant plus importante qu’« en RDC, la grande majorité de la population vit en milieu rural constituant plus de 70% du territoire, et est principalement active dans l'agriculture familiale et de subsistance, dans une pauvreté extrême. Le Président de la République s’est donné comme priorité de vaincre la pauvreté en faisant de l’agriculture un pilier primordial des actions du gouvernement, ce qui est possible en investissant les recettes des exportations minières dans l'agriculture de transformation » a expliqué Julie Tshilombo, Coordonnatrice Adjointe à la Coordination des Ressources Extérieures et du Suivi des Projets (CRESP/Présidence).
Selon Aristide Ongone Obame, Représentant de la FAO en République démocratique du Congo « cette consultation est une opportunité de présenter les données qui se dégagent de l’analyse des systèmes alimentaires nationaux, de discuter des contraintes qui empêchent leur bon fonctionnement, et de mettre en exergue les points d’appui potentiel aux investissements pour les rendre plus durables ; résilients et inclusifs ».