FAO en République démocratique du Congo

Le sérotype «O» du virus de la fièvre aphteuse identifié dans l'Est de la République démocratique du Congo

Photo _Séance de prélèvement d'échantillons par l'équipe ECTAD/Dr Marcel Boka
21/09/2021

En République démocratique du Congo (RDC), la FAO, à travers le Centre d'urgence pour la lutte contre les maladies animales transfrontières  (ECTAD), appuie le réseau national de laboratoires vétérinaires (LABOVET de Kinshasa, de Goma et de Lubumbashi) depuis 2018. En novembre 2020, la FAO a organisé la formation virtuelle régionale sur l'investigation des foyers de fièvre aphteuse et le diagnostic de laboratoire pour les pays de l'Afrique de l'Ouest et Centrale, financés par l'Agence de défense pour la réduction des menaces (DTRA) des États-Unis.  Plus récemment, en février 2021, la FAO a financé, en réponse aux foyers de fièvre aphteuse déclarés dans l’Est de la RDC, une mission d'investigation et a fourni des kits de diagnostic rapide pour la détection de la maladie. Le laboratoire vétérinaire de Goma a participé à la mission et a réussi à confirmer la maladie  par les tests rapides. Des échantillons ont été envoyés à l'Institut Pirbright pour des analyses complémentaires, y compris la caractérisation du sérotype viral en circulation et ont permis d’identifier  le sérotype « O » du virus de la fièvre aphteuse. La connaissance du sérotype viral circulant est  en effet importante pour l’orientation dans le choix du vaccin à acquérir pour la lutte contre cette maladie.

« Ce résultat est particulièrement important dans le choix des vaccins  requis pour la lutte contre la Fièvre Aphteuse et la mise à jour des données épidémiologiques après 10 ans »

Rappelons que la fièvre aphteuse est endémique dans sa partie Est (Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Tanganyika et Haut-Lomami), provinces situées tout le long de la chaîne des montagnes dit des Mitumba dont les plateaux sont couverts de pâturages naturels et améliorés favorables à l’élevage de différentes espèces animales (bovins, ovins, caprins). Les données existantes sur la caractérisation virale de la fièvre aphteuse en RDC datent de plus de 10 ans : 2011 (stéréotypes 0 et A), 2006 (sérotype 0) et 2005 (sérotypes SAT1, SAT2, SAT3, A).

Stratégie mondiale de lutte contre la fièvre aphteuse appuyée par la FAO

La détection précoce pour une réponse rapide, le contrôle progressif et finalement l’éradication de la fièvre aphteuse nécessitent des actions interdisciplinaires concertées au niveau national et international. La FAO, dans le cadre du Programme d'action pour la sécurité sanitaire mondiale (PASSM), financé par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), travaille pour améliorer les capacités régionales et nationales de diagnostic en laboratoire, soutenir la coordination et l'harmonisation des approches régionales pour une détection précoce et une réponse rapide et efficace contre les maladies animales transfrontalières (MAT) y compris les zoonoses. 

Afin de réduire le fardeau de la fièvre aphteuse, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) ont élaboré, en 2012, une Stratégie mondiale de lutte contre la fièvre aphteuse sur quinze ans.

Pour le Représentant de la FAO, Aristide Ongone Obame, l’une des initiatives de cette stratégie est d’encourager les pays à contrôler progressivement la fièvre aphteuse en améliorant leurs systèmes de détection et d’alerte précoces ainsi que des mesures de surveillance. « C’est dans ce cadre que la FAO et la commission de l’Union Européenne pour le contrôle de la Fièvre Aphteuse (EuFMD) accompagnent la RDC dans le processus d’élaboration du plan d’évaluation des risques (PER) visant à lutter contre la fièvre aphteuse avec l’implication de toutes les parties prenantes nationales », affirme le Représentant Aristide Ongone Obame.

Le soutien de la FAO au Laboratoire vétérinaire de Goma, LABOVET et Lubumbashi se poursuivra à travers le PASSM pour continuer à renforcer la fonctionnalité des services vétérinaires nationaux et à favoriser la détection précoce, ainsi qu’une prise en charge appropriée des MATs dont la fièvre aphteuse et les autres maladies ou infections qui se transmettent des animaux à l'homme, et vice versa (zoonoses).