FAO en République démocratique du Congo

Financements CERF et Fond Humanitaire en Ituri : tous les acteurs s’engagent à améliorer la sécurité alimentaire des populations vulnérables

22/12/2021

Dans la province de l’Ituri, la FAO exécute des projets d’appui aux populations vulnérables, grâce aux financements du CERF et du Fond humanitaire. A cet effet, un atelier d’information et de sensibilisation des principaux acteurs impliqués dans la mise en œuvre de ces projets ,  a été organisé vendredi 17 décembre 2021 à Bunia.

La réponse de la FAO en Ituri

La situation d’instabilité de la province de l’Ituri caractérisée par des conflits armés et communautaires récurrents sont à la base des déplacements massifs des populations évaluées à 120 000 personnes, vivant dans la grande vulnérabilité. Victimes des enlèvements et différentes exactions, ces personnes n’ont plus accès aux champs et leurs récoltes sont régulièrement pillées. Par conséquent, on observe une réduction de la production agricole et les ménages sont dans l’incapacité de développer des mécanismes de survie. Ce triste tableau a été confirmé par les analyses de la situation de la sécurité alimentaire (19ème cycle) qui classe la zone dans la phase d’insécurité alimentaire (Phase 3 et 4 IPC). Au total 1 118 856 personnes à Djugu, 516 375 personnes à Irumu, 861 603 personnes à Mahagi et 173 788 à Mambasa.

C’est pour répondre aux besoins urgents des personnes affectées par les différentes crises, réduire leur vulnérabilité et améliorer les conditions de vie des ménages déplacés et des communautés d’accueil dans les territoires d’Irumu et Djugu ; apporter une réponse d'urgence en sécurité alimentaire pour sauver des vies et sauvegarder les moyens de subsistance que la FAO a bénéficié des financements CERF et Fond Humanitaire de la RDC. Deux projets ont été retenus pour être exécutés dans la province de l’Ituri. Il s’agit du projet CERF intitulé «Réduction de la vulnérabilité et amélioration des conditions de vie des ménages déplacés et des communautés d’accueil dans les territoires d’Irumu et Djugu de la province de l’Ituri » et une allocation de réserve d’urgence, dans le cadre du projet Fond Humanitaire RDC, intitulé « Réponse aux besoins urgents et persistant en sécurité alimentaire dans la province de l'Ituri et le territoire de Beni ».

Zone d’intervention et actions à mener

C’est dans ce cadre que les territoires de Mambassa, de Djugu et Irumu sont ciblés et des activités agricoles et d’élevage sont planifiés. Au total, 3 300 ménages (1 650 ménages déplacés/retournés et 1 650 ménages des familles d’accueil) pour le projet CERF et 2 650 ménages (1 200 ménages déplacés/retournés et 850 ménages des familles d’accueil pour le volet agricole et 600 ménages pour le volet élevage de volaille) pour le projet du Fond Humanitaire RDC seront assistés pendant 12 mois par la FAO ; certains dans le volet agricole par les semences maraichères, d’autres par les semences vivrières et d’autres aussi dans le volet élevage de volaille.

C’est ainsi que le projet prévoit pour les cultures maraîchères, à cycle court, d’assister chaque ménage bénéficiaire de 40 gr afin de produire près 100 kg de légumes frais jusqu’à atteindre 180 kg au 3ème mois ce qui équivaudrait à 82 repas par mois pour chaque ménage. Le projet compte également appuyer d’autres ménages avec 25 kg de semences bio fortifiées par ménage (15 kg de maïs et 10 kg de légumineuses) afin qu’ils produisent 450 kg d’aliments. Cette quantité estimée équivaut à près de 1 400 repas ou encore un stock alimentaire de 4 mois qui permettra aux ménages de traverser la période de soudure. Enfin, quant au volet élevage de volaille, il est prévu la mise en place d’une banque sur pied en remettant à chaque ménage bénéficiaire 6 poules et 1 Coq.

Il y a lieu de signaler également que projet a prévu de restaurer les moyens d'existence des ménages les plus vulnérables impactés négativement par les effets du Covid-19.

 « Je demande à la FAO que les réponses que vont apporter ces projets aboutissent aux résultats de qualité et que la FAO mette en place un mécanisme de vérification de ces résultats et celui de plainte pour enregistrer les alertes des bénéficiaires et surtout une communication permanente entre les structures de mise en œuvre et les populations bénéficiaire », a expliqué Monsieur Lovi, analyste à OCHA.

Les autorités militaires, policières et administratives des trois territoires retenus par les projets se sont déclarés honorés d’avoir été associés en amont par la FAO dans les préparatifs du lancement de la mise en œuvre des projets. Tout en s’engageant à assurer la sécurité de leurs entités administratives pour que les activités retenues aient de l’impact sur leurs populations respectives, ils ont sollicité à la FAO que le lancement effectif des activités des projets se fassent dans leurs territoires et qu’ils soient totalement impliqués dans toutes leur mise en œuvre pour la sécurité des actions à mener sur terrain.

La Société civile, quant à elle, s’engage à accompagner la mise en œuvre de différentes activités tout en recommandant aux parties prenantes de se mobiliser afin d’assurer une bonne communication qui permettra aux bénéficiaires de s’approprier lesdites activités en vue de l’amélioration de leur mieux-être.

 « J’invite toute la population d’Ituri de profiter de cette opportunité qu’offrent les projets de la FAO, à travers les financements CERF et Fond Humanitaire, de revenir aux activités agricoles et d’élevage afin d’améliorer la situation de la sécurité alimentaire des femmes et des enfants impactés par les crises dans certaines entités de la province » a indiqué Alasha Bahemurwaki, Conseillère du Gouverneur militaire en charge de Genre, famille et enfants et actions humanitaires

Au terme des travaux, toutes les parties prenantes ont désormais la même compréhension sur les financements, les projets et les activités planifiées.