A Uvira et Kalehe, à l’instar de plusieurs régions du pays, l’apiculture est généralement pratiquée de manière artisanale et rudimentaire. Avec la mise en place de ruchers pédagogiques au Sud-Kivu, la FAO vise à accompagner la diversification des moyens de subsistance des communautés ainsi que l’augmentation de leurs revenus à travers la vente des produits de la ruche : le miel, la cire…

« L’élevage des abeilles, un ennemi devenu ami » expliquent les membres de l’association UCUFORPRO dans la localité de Luvungi en territoire d’Uvira. En effet, parmi les populations bénéficiaires de cet appui technique et en matériel d’apiculture, personne ne pouvait s’imaginer que l’élevage des abeilles pouvaient apporter des bénéfices.

Dès les premières sensibilisations, en 2020, plusieurs d’entre eux étaient sceptiques et négligeaient le potentiel de cette activité, persuadés qu’il était impossible d’élever des abeilles parce qu’ils les considéraient comme des ennemis des êtres humains.

« Dans notre organisation, nous avions accepté de participer à la formation qui était organisée et à l’issue de cette formation nous avons compris que l’abeille n’était pas un ennemi de l’être humain mais plutôt un ami au vu de ses multiples avantages qu’il nous offre comme le miel pour l’alimentation et la pollinisation de nos cultures » ont-ils expliqué. L’UCUFORPRO récolte du miel tous les quatre mois et est déjà à sa deuxième production.

Former les populations aux bonnes pratique de l’élevage d’abeilles

« Nous étions vraiment intéressés à découvrir cette nouvelle expérience et quelques jours après nous avons reçu 10 ruches de la FAO que nous avons installé dans notre champ. Un mois après la première ruche a été colonisée par les abeilles et après cinq mois toutes les ruches étaient colonisées par les abeilles venues d’ailleurs » ont-ils ajouté.

Au final ce sont plusieurs organisations paysannes présentes sur 7 axes (Tchofi, Buchuchu, Mukwidja, Minova, Sange, Luvungi, Runingu) qui ont été formées, et ont reçu des équipements apicoles et des ruches modernes (langstroth et Kenyane) et traditionnelle pour piéger des essaims d’abeilles. Cette expérience, a permis la mise en place d’un outil d’expérimentation pour servir d’apprentissage, de formation à l’apiculture et à l’initiation des communautés à l’épargne pour un autofinancement.

Des revenus supplémentaires pour les producteurs

« 10 mois après la colonisation nous avons commencé à récolter le miel et aujourd’hui nous récoltons des quantités importantes que nous conditionnons et vendons à plusieurs clients qui viennent acheter. Notre miel est le meilleur car nous le traitons et le conditionnons dans les respects des normes d’hygiènes comme on nous l’avait appris à la FAO » ont noté les producteurs de Luvungi.

Grâce aux deux récoltes réalisées, l’association UCUFORPRO,a déjà récolté cinquante litres de miel, conditionné dans des bidons de 1,5 litres , vendus à 10 dollars USD l’unité. Les résultats encourageants enregistrés par les organisations paysannes formées, avec l’utilisation des ruches LANGSTROTH, kenyanes et traditionnelles, suscitent un grand intérêt au sein des communautés d’Uvira et de Kalehe, qui veulent désormais bénéficier de plus d’accompagnement pour le développement d’activités apicoles.

Le programme de résilience de la FAO et du PAM, intitulé « renforcement de la résilience socio économique des petits exploitants agricoles et des populations vulnérables en République démocratique du Congo est financé par le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) par l'intermédiaire de la banque de développement allemande (Kreditanstalt für Wiederaufbau, KfW).