Au Kasaï central, comme dans plusieurs provinces de la République démocratique du Congo, la pandémie de la covid-19 est venue fragiliser les conditions de vie, des nombreux ménages, vulnérables, à cause notamment, de la rareté des denrées alimentaires sur les marchés locaux de la flambée des prix ainsi que du ralentissement de la commercialisation des produits agricoles entraînant une baisse drastique des revenus des populations déjà vulnérables.

« Nous étions dans une difficulté indescriptible lorsque le gouvernent a restreint les mouvements de populations avec la COVID-19. Déjà après la guerre de Kamusina Nsapu, mon mari et moi n’arrivions pas à assurer la survie de ma petite famille parce que les activités agricoles qui nous permettaient de tenir étaient au ralenti faute de semences » a confié Angel Ngalula Muyaya, une agricultrice vivant dans le village Nkumba, situé dans l’aire de santé de Bikuta au Kasaï central.

Grâce à un financement du Canada, à hauteur de 3 000 000 CAD, la FAO met en œuvre un projet visant à améliorer la sécurité alimentaire la nutrition de 11 500 ménages, dans 3 provinces du pays (Kasaï, Kasaï central et Ituri) , par l’amélioration de l’accès à des aliments diversifiés et nutritifs et au revenu des personnes vulnérables touchées par l’impact socio-économique du COVID-19.

Dans ce cadre, la distribution de semences agricoles et d’outils aratoires, apporte un véritable soutien aux populations déjà fragilisées par les conséquences des conflits armés et des déplacements qu’ils ont occasionnés. Plusieurs ménages, ont dû recommencer leurs activités agricoles, non sans difficultés, surtout par manque d’intrants agricoles.

Mère de quatre enfants, Angel a éprouvé un véritable soulagement en retrouvant le chemin des champs pour produire à nouveau et obtenir des revenus pour subvenir aux besoins de sa famille.

« Avec le projet de la FAO, j’ai eu des semences pendant la saison A, qui m’ont permis de reprendre les activités agricoles. J’ai récolté 120 kg de maïs et environs 80 kg de niébé qui me permettent aujourd’hui de disposer de stock pour notre alimentation. J’ai vendu environ 20 kg de maïs et 20 kg de niébé, j’ai eu 60000 FC (30 USD) qui m’ont permis de payer les frais scolaires de 3 de mes enfants et acheter du sel, savon et makayabu (poisson salé) » a -t-elle poursuivi.

Des semences pour accroître la production

A travers les foires aux semences organisées par la FAO 4500 ménages ont bénéficié d’un appui en semences agricoles pour la saison agricole B, au Kasaï central  (2500 ménages) et au Kasaï (2000 ménages).

Lors de la foire  aux semences organisée  à Bikuta ( Kasaï centra) , les bénéficiaires ont reçu des coupons qui leur permettaient d’acheter les semences auprès des marchands présents sur les lieux. « Aujourd’hui, avec les 77,5 USD  (155 000 FC) que j’ai reçus avec grande joie, j’ai encore acheté des semences de niébé (15 kg) et de maïs (10 kg)  que je vais semer pour cette saison ».

Cet appui vient renforcer les efforts entrepris lors de la saison précédente, et selon Angel Ngalula  «  ceci vient à point nommé parce que mon champ est déjà labouré et j’ai même doublé la superficie. En saison A, j’avais cultivé 35 ares, cette saison j’ai 80 ares. Etant donné que je dispose d’un stock de maïs et niébé récolté la fois passée, au cours de cette campagne mes enfants et moi allons manger, sans problème, pendant la période de culture ».

Face aux résultats enregistrés par son ménage et l’amélioration de ses revenus, elle a conclu en disant « je remercie énormément la FAO qui me permet aujourd’hui non seulement de reprendre et faire grandir mon activité agricole mais surtout parce que nous sommes de supporter toute la charge de notre famille et je me sens très fière ».