FAO en République démocratique du Congo

Le Roi et la Reine des Belges en visite au cœur des forêts claires de Miombo

©/Monarchie belge
11/06/2022

La visite royale est allée à la rencontre des communautés locales du village Katanga accompagnées par la FAO

11 juin 2022, Lubumbashi – La restauration de l’écosystème des forêts de Miombo, dans le sud-est de la province du Haut-Katanga, est au cœur du projet de gestion durable, à travers la foresterie communautaire, mis en œuvre par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Au village Katanga, situé à environ 90 km au nord de Lubumbashi, le couple royal de Belgique, le premier ministre de la RD Congo, le gouverneur de la province du Haut-Katanga et une forte délégation d’autorités coutumières et administratives ont visité ce site qui abrite l’une des communautés locales appuyées par la FAO, grâce au financement du Fonds pour l’environnement mondial (GEF). A cet effet, les échanges avec les populations et la visite des stands ont permis de découvrir les efforts de gestion durable des ressources forestières, de protection de l’environnement et les activités génératrices de revenus mis en œuvre par les communautés locales accompagnées.

«Votre communauté s’implique au quotidien dans la préservation de la forêt de Miombo. Votre contribution à la lutte contre le changement climatique doit tous nous inspirer. La Belgique vous félicite et vous remercie pour vos efforts. Je tiens aussi à saluer l’audace des chefs coutumiers qui ont accepté de se lancer dans cette expérience », a déclaré le roi des Belges

Des concessions forestières sous gestion communautaire durable

La surexploitation de l’écosystème de Miombo à travers la production non reglementée de charbon de bois, l’agriculture sur brûlis, l’utilisation non durable des terres ainsi que la pression démographique croissante a progressivement modifié cet équilibre naturel. Face à tous ces enjeux, menaçant le bien-être des populations et celui des générations futures,le projet de gestion communautaire durable des forêts Miombo a été conçu afin de réduire les émissions de dioxyde de carbone issues de la déforestation et de la dégradation des forêts.

En appui au Ministère de l’Environnement et développement durable de la République démocratique du Congo, ce projet promeut également l’amélioration de la durabilité des moyens d’existence des communautés locales. Ainsi, depuis février 2021, vingt communautés se sont vues attribuer210 911 hectares de forêts, à titre perpétuel, qu’elles se sont engagées à gérer durablement. Elles sont désormais détentrices de vingt concessions forestières de communautés locales (CFCL) dotées de plans simples de gestion opérationnels qui déterminent désormais les règles de contrôle et d’accès aux ressources forestières et les guident dans la mise en œuvre de leurs activités.

Pour contribuer à la dynamique enclenchée par le Président de la République Démocratique du Congo, celle d’un milliard d’arbres à l’horizon 2030, les communautés accompagnées ont été formés dans la sélection et la production en pépinières villageoises des essences endogènes des Miombo. À ce jour, plus ou moins 483000 plantules ont été produites dont 480000 ont servi à l’enrichissement de 20700 Ha de forêts au sein des concessions forestières des communautés locales.

La foresterie communautaire au service des communautés

Aux côtés des efforts fournis pour rendre les communautés locales responsables de la gestion durable des ressources forestières, des activités pour l’amélioration des moyens d’existence des communautés ont été promues et continuent à être développées pour atteindre le plus grand nombre possible de bénéficiaires. C’est dans ce cadre qu’après plusieurs formations, quinze petites et moyennes entreprises forestières ont été mises en place.

Ces entreprises valorisent les produits forestiers ligneux et non ligneux et en tirent des revenus. Il s’agit notamment de la production durable et de la commercialisation du miel, de la transformation améliorée des racines de « munkoyo » (arbuste du genre Erminia) en boisson locale, de la production des plantules destinées à la vente pour l’enrichissement des forêts Miombo en essences de grande valeur, de la conservation de certains Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) tels les champignons et chenilles, etc.

Par ailleurs, 3000 plantules ont été vendues par les petites entreprises forestières et ont généré un revenu évalué à 2250 dollars américains au bénéfice des caisses communautaires. Ces activités contribuent à la diversification des sources de revenus des communautés et à l’amélioration de la sécurité alimentaire dans la zone du projet.

Face à toutes ces avancées, il est nécessaire de « continuer l’accompagnement de ces concessions forestières des communautés locales car une fois gérées et exploitées durablement, elles contribueront à améliorer l’environnement social, économique et écologique des communautés locales et peuples autochtones et transformeront le potentiel de leurs forêts en richesses visibles dans différents terroirs villageois, conduisant à l’amélioration des moyens d’existence des riverains, dans ce Katanga avec potentiel essentielle les mines » a expliqué Aristide Ongone Obame, Représentant de la FAO en RD Congo.

Les efforts réalisés en faveur de la gestion durable des forêts Miombo au cours des cinq années de la mise en œuvre du projet, ont également permis d’élaborer une stratégie provinciale de mise à l’échelle des acquis de foresterie communautaire dans le Haut-Katanga.