FAO en République démocratique du Congo

Restauration des écosystèmes agricoles montagneux au Sud Kivu

25/11/2016

Plus de cent experts de la province du Sud-Kivu impliqués dans la dynamique de l’environnement s’engagent à accompagner la FAO dans la restauration des terres dégradées de leur entité. Cela a était décidé au terme des travaux de l’atelier de lancement, le mardi 15 novembre 2016, à Bukavu, du projet « Restauration et gestion des écosystèmes agricoles montagneux du Sud-Kivu »

Il s’agit d’un processus participatif devant conduire à la rédaction d’un document détaillé du projet contenant d’une part, les problèmes réels des écosystèmes agricoles dégradés du Sud-Kivu et d’autre part, les stratégies à mettre en œuvre pour assurer leur restauration durable.

En effet, le projet s’inscrit dans le cadre de la priorité 3 du Cadre de programmation pays convenu entre la FAO et la RDC qui est « la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques » et dont l’appui de la FAO se focalise sur l’opérationnalisation des mécanismes de gestion participative et de conservation de la biodiversité, qui favorisent la valorisation durable et économique des ressources foncières, hydriques, forestières et halieutiques. Cet appui est en outre, axé sur la stratégie de développement de villes vertes ainsi que l’opérationnalisation du système de Monitoring, Reporting et Vérification (MRV) pour alimenter la stratégie nationale REDD+ et la restauration du système national des prévisions agro-météorologiques.

Choix de la province du Sud-Kivu

Le Sud Kivu est l’une des provinces les plus affectées par la dégradation des forêts et des terres causée par le déboisement intensifié du fait entre autre de la présence des milliers des réfugiés rwandais et burundais dans cette province depuis les années 1994.

Malgré les efforts fournis par le Gouvernement de la RDC et ses partenaires, la dégradation des forêts et des paysages restent toujours perceptibles et nécessite encore une synergie d’actions pour atténuer les effets de cette dégradation.

Bien que tous les territoires soient concernés, les plus touchés par cette dégradation sont particulièrement ceux de Kalehe, Kabare, Walungu, Idjwi et Fizi. Le caractère commun à tous ces territoires est que l’on retrouve à la fois des zones agricoles, forestières et des zones en périphérie de parc et réserve naturel, des zones dégradées suite à l’exploitation minière.

Les activités prévues

Axées sur l’occupation humaine des terres, les activités planifiées par le projet aideront le gouvernement provincial à :

  • Améliorer le cadre politique de pilotage du projet de restauration des paysages dégradés.
  • Faire des investissements physiques dans quelques sites pilotes pour démontrer aux communautés locales que la restauration des forêts et des paysages dégradés est techniquement possible.

Cette restauration passera par la mise en œuvre des technologies d’aménagement des bassins versants et des terrasses, de la reforestation des zones dénudées et la promotion de l’agroforesterie.

C’est dans ce cadre que le projet prévoit de : (i) appuyer les services provinciaux des ministères de l’Environnement et Développement durable, de l’Agriculture pour promouvoir une production agricole durable, du Genre et de la santé à travers l’aspect nutrition ; (ii) aider le gouvernement provincial à assurer une meilleure planification des usages des terres ; (iii) identifier les activités de restauration des terrasses agricoles, de reboisement ainsi que de plans de gestion des forêts communautaires afin d’en retenir celles qui sont prioritaires lors de la mise en œuvre du projet ; (iv) encourager le partenariat avec d’autres acteurs du développement afin de mobiliser les finances additionnelles en faveur de la restauration d’autres zones dégradées de la province.

Impact de la restauration des Ecosystèmes

Parallèlement à la gestion viable de types d’utilisation des terres comme l’agriculture, les pâturages,  les forêts, à l’expansion et à la consolidation des aires protégées, il est de plus en plus reconnu que la restauration des écosystèmes dégradés fait partie intégrante d’un ensemble d’activités visant la conservation de la biodiversité, le renforcement des services écosystémiques et le développement durable.

Avec la problématique de l’augmentation de la densité démographique dans le Sud-Kivu, l’approche de restauration des écosystèmes va contribuer à augmenter l’offre et la disponibilité des terres agricoles, tout en baissant les tensions et les conflits fonciers récurrents dans la province.