FAO en République démocratique du Congo

Les chenilles ravageuses menacent la sécurité alimentaire en RD Congo

Chenille détruisant un épi en formation (Photo: ©FAO)
21/01/2017

87 600 ménages du territoire de Libenge sont à risque

21 janvier 2017, Kinshasa – La FAO a participé à une mission conjointe avec le Ministère de l’Agriculture, Pêche et Elevage et l’Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) afin de déterminer les causes des grandes pertes de maïs dans le territoire de Libenge et ses environs.

Des larves attaquent les champs de maïs

En octobre 2016, l’Inspection Territoriale de l’Agriculture, Pêche et Elevage du territoire de Libenge avait lancé une alerte sur les attaques foudroyantes constatées dans les champs de maïs. Jusqu’à présent, la culture du maïs est ravagée par une attaque sans précédent occasionnée par des larves d’une ou de plusieurs espèces de papillon non encore identifiées.

L'identification des espèces de chenilles responsables des dégâts est en cours au laboratoire pour une détermination plus précise. En attendant les résultats de ces analyses, les hypothèses laissent présager qu'il s'agirait d'une réémergence des espèces de papillons couramment rencontrées en RDC : Busseola fusca, Eldana saccharina, Ostrinia nubilalis et Sesamia calamistris.  Cette dernière espèce se caractérise par ses perforations, spécialement dans les tiges, comme il a été observé dans certains cas lors de la mission.

Le ravageur s’attaque aux tiges, feuilles, inflorescences mâles (panicules) et femelles, en se nourrissant essentiellement des tissus tendres de l’intérieur des tiges, conduisant à un dépérissement complet des plants qui s’affaissent dans la plupart des cas.

Six ha de production perdue

Les communautés affectées par cette attaque rapportent avoir perdu six ha de production qui étaient attendus de la dernière campagne agricole. Cela a eu, entre autres, pour conséquence la détérioration de la qualité des repas par une insuffisance de farine de maïs dans les habitudes alimentaires.  

En effet, le maïs est le deuxième aliment après le manioc dans la composition du repas quotidien des petits producteurs. Une grande perte en maïs pourrait menacer la sécurité alimentaire des communautés de Libenge et ses environs.

En plus d’une réduction des revenus, les attaques ont également un impact sur la scolarité des enfants et la situation économique des ménages ruraux de la zone.

Les mesures de lutte sont axées sur huit domaines d’actions basés sur le principe de lutte intégrée et préconisés par la FAO, à savoir :

-      Semer entre le 15 mars et 30 avril pour la saison A, entre le 1er août au 15 septembre pour la saison B ;

-      Eloigner l'emplacement des champs le plus possible de la lisière ;

-      Introduire les variétés améliorées et hybrides résistantes (MUDISHI 3, ZM 523, 07 SADVE, MUIBAKI 3) disponibles au Programme National Maïs de l’INERA ;

-      Pratiquer la rotation des cultures ;

-      Ramasser et broyer les chenilles dès leur apparition ;

-      Désinfecter les semences ;

-      Utiliser les biopesticides à base de Neem dont les formulations sont déjà disponibles sur le marché ;

-      Recourir à des formations à travers les Champs Ecoles Paysannes (CEP).  

 

La FAO s’emploie à aider le Gouvernement congolais à mettre en place des stratégies afin de lutter contre les chenilles ravageuses.

 

Contact

Fallon Bwatu

Chargée de communication & plaidoyer - Représentation de la FAO en République démocratique du Congo

[email protected]

 

Xavier Farhay

Chargé de communication - Représentation de la FAO en République démocratique du Congo

[email protected]