FAO en République démocratique du Congo

Lutte contre la malnutrition chronique en RD Congo

14/02/2017

Le Gouvernement suisse appuie les agences des Nations Unies au Sud-Kivu

L’état de la sécurité alimentaire et nutritionnel de 2 700 ménages de femmes enceintes et allaitantes et mères d’enfants de 6 à 23 mois est en pleine amélioration dans la zone de santé de Bunyakiri, territoire de Kalehe en province du Sud-Kivu grâce à l’appui de la FAO, à travers un projet conjoint de lutte contre la malnutrition avec l’Unicef et le PAM.

En effet, malgré d’énormes potentialités agricoles et minières que regorge la province du Sud-Kivu, sa population en particulier, celle du territoire de Bunyakiri souffre d’une insécurité alimentaire et nutritionnelle (la proportion d’enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition chronique est de 53%, la malnutrition aigüe sévère touche 3,2% des jeunes enfants). Cela est dû à la monotonie alimentaire caractérisée par la consommation régulière de la pâte et des feuilles de manioc, à l’accès difficile au gibier et à d’autres denrées alimentaires riches en protéines (poissons fumés, fretins, …) et à la dégradation des infrastructures routières provoquant l’enclavement de la zone.   

Activités visant à améliorer l’état nutritionnel des femmes et enfants ciblés

Pour réduire ce taux élevé de malnutrition une série d’activités du projet conjoint de lutte contre la malnutrition (code FAO : UNJP/DRC/049/UNJ) a été menée dans la zone de santé de Bunyakiri.

Appui des femmes enceintes et allaitantes en cobayes géniteurs

2 700 ménages des femmes enceintes et celles ayant les enfants dans la tranche de 0 à 23 mois ont reçu chacun l’appui de la FAO à travers la distribution d’entre autres de cinq cobayes géniteurs dont quatre femelles et un mâle. Au total, 13 500 cobayes ont été distribués. Pour la pérennisation de cette action dans la zone, deux sessions de formation sur l’élevage de cobayes ont été organisées. Elles ont regroupé chacune 100 jeunes issus des familles bénéficiaires de cobayes. Plusieurs thèmes ont été développés notamment, le contexte socio-économique, l’historique du cobaye, la caviaculture et ses avantages, le choix des géniteurs, le mode d’élevage, le logement du cobaye, l’alimentation du cobaye, la conduite de la reproduction et les maladies.

Appui en semences vivrières bio fortifiées :

Avec  35 tonnes de haricot et 11 tonnes de maïs bio fortifiés reçus de la FAO, les bénéficiaires  ont produit respectivement  630 de tonnes de haricot et 425 tonnes pendant la saison B 2016. Riches en micronutriments (Fe, Zn, Vit A) ces produits bio fortifiés contribuent à l’amélioration de la diète. Pendant la même période, des légumes  notamment (amarante,  carotte, chou, aubergine, oignon, poireau) ont été produits. Avec les germoirs installés dans les 13 aires de santé couvertes par le projet, la semence maraîchère est disponible.

Appui en boutures apicales de patate douce bio fortifiées :

Au total, 2 ha de multiplication de boutures de patate douce bio fortifiées ont été installées à raison de 15,3 ares par aire de santé  visent la diffusion des variétés à chair orange pour leur valeur nutritive.

Valorisation post récolte de produits agricoles locaux

Des formations de formateurs sur la valorisation et diffusion des recettes culinaires à base des produits locaux  et la problématique  de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ont également été organisées et répliquées (restituées) au niveau des groupements paysans composés de femmes bénéficiaires du  projet. Des informations sur les causes de la malnutrition chez la femme enceinte et allaitante, chez le nourrisson et les jeunes enfants (0 – 24 mois) et l’importance de leur nutrition pendant les mille premiers jours de leur vie, la composition des aliments, l’impact d’une bonne alimentation, les besoins nutritionnels ont été données.

Effets directs des interventions

Au terme de ces différentes actions menées dans la zone ciblée par le projet, la disponibilité et l'accès à une alimentation adéquate, diversifiée et de qualité des aliments dans les ménages ayant les enfants dans la tranche d’âge  de 0 à 23 mois ont nettement été améliorés. Ceci  s’est traduit à la  fin de l’année 2016 par l’amélioration à 80% de l’état nutritionnel des enfants et femmes enceintes et allaitantes.

Cette amélioration est le fruit de la collaboration des Agences des Nations Unies (UNICEF, FAO, PAM) à travers le projet intitulé «Approche intégrée de lutte contre la malnutrition chronique au Sud-Kivu, Zone de Santé de Bunyakiri », financé par le gouvernement Suisse,  visant à contribuer à la réduction de la prévalence du retard de croissance (malnutrition chronique) de 66% à 63%.