FAO en République démocratique du Congo

Champs école paysans : Un noyau d’encadreurs pour l’apprentissage des paysans en RD Congo

08/04/2017

« Echanger sur la dynamique qu’a créée la mise en place de l’approche Champs école paysans (CEP) dans différentes communautés des provinces de Kwilu et Kwango », tel est l’objet de l’organisation des portes ouvertes sur le Champs école paysans. Pendant deux jours, à Kikwit (le 28 mars) et à Bandundu ville (le 30 mars), des centaines de participants, constitués des membres de 100 champs écoles paysans mis en place depuis 2015 dans les deux provinces ont évalué l’impact de cette approche participative dans leurs propres vies et leurs communautés respectives.

L’approche des Champs école paysans

Le Champ école paysan est un cadre de rencontre et de formation pour un groupe d’une vingtaine de producteurs, une école « sans murs », qui se déroule dans un champ, tout au long d’une saison de culture. C’est un lieu d’échange d’expériences et de connaissances où des producteurs qui partagent les mêmes intérêts, recherchent, discutent et prennent des décisions sur la gestion d’un champ en partant de sa situation réelle. Le CEP dote ainsi les producteurs d’outils pour analyser leurs pratiques et identifier des solutions à leurs problèmes.

Aujourd’hui, on compte 100 Champs école paysans dans les deux provinces de Kwilu et Kwango dont 10 CEP spécialisés dans le maraîchage et 90 CEP dans les cultures vivrières. La mise en place de ces 100 CEP a permis la formation de 3 000 paysans, devenus aujourd’hui, experts paysans dans plusieurs cultures maraîchères et vivrières. Cette mise en place a également permis la formation de 200 facilitateurs et 100 personnes ressources. Toutes ces ressources constituent une pépinière pour la suite des activités d’apprentissage des paysans dans les deux provinces.

Cette centaine de champs écoles paysans est repartie dans les territoires d’Idiofa, Masi-Manimba, Kenge, Popokabaka, Bagata et les hinterlands des villes de Kikwit et Bandundu dans les provinces de Kwilu et Kwango.

Deux jours d’échange d’expériences

Les deux journées portes ouvertes de Kikwit et Bandundu ville ont été organisées après trois cycles d’apprentissage pendant lesquels les membres de différents CEP ont intériorisé les notions acquises. Plusieurs produits agricoles issus des CEP ont été exposés. C’est notamment, le manioc, le maïs, le sésame….la tomate, le piment, le gombo, les amarantes et autres produits de transformation comme le vin, le savon….

La vente de tous ces produits permet d’augmenter le revenu et améliorer le bien-être des ménages.  L’occasion a été donnée aux apprenants de cette approche de parler de ce qu’ils ont appris et de partager leurs expériences. Ils ont présenté les itinéraires techniques qu’ils ont adoptés après apprentissage, les difficultés rencontrées, les résultats obtenus, les solutions apportées dans leurs communautés respectives en rapport avec le changement d’attitude, de comportement et de pratiques induits par le CEP dans les ménages. Les membres des CEP se sont enfin projetés dans le futur en présentant la stratégie qui permettra d’assurer la pérennisation tant des résultats obtenus que de l’approche développée.

L’Assistant du Représentant en charge de Programme, M. Michel Disonama a appelé à l’appropriation par les communautés locales de cette approche en vue de sa pérennisation. L’autorité provinciale de Kwilu s’est engagée à accompagner tous les apprenants de l’approche CEP à atteindre cet objectif qui contribuera à l’augmentation de la production et à l’amélioration des revenus des communautés locales.

L’activité s’inscrit dans le cadre du projet « Initiative pour lutter contre les violences basées sur le genre en RD Congo, Programme Femmes et Hommes progressons ensemble », exécuté par la FAO en collaboration avec l’UNICEF, financé par l’Union européenne et dont l’objectif principal est d’aider le Gouvernement congolais et les populations locales à adopter une nouvelle approche des relations hommes/femmes, afin de lutter efficacement contre les violences basées sur le genre et édifier une société congolaise plus harmonieuse et prospère.