FAO en République démocratique du Congo

Améliorer l’autonomisation des réfugiés sud-soudanais et des communautés d’accueil

Madame Kaime Djeti avec ses enfants à Doruma (Photo: ©Alain Piko)
28/04/2017

D’après les chiffres du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), près de huit millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire et protection en République démocratique du Congo (RDC). La problématique des mouvements des populations représente plus de la moitié des besoins humanitaires. Fin 2016, la RDC comptait plus 2,1 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays et près d’un demi-million de réfugiés.    

Plus de 74.000 réfugiés dans les provinces de l’Ituri et du Haut-Uélé 

Depuis 2017, la stratégie d’intervention des réfugiés est axée sur le renforcement et l’autonomisation des réfugiés ainsi que sur le renforcement de la résilience des communautés d’accueil. Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dénombre 74.148 réfugiés sud-soudanais enregistrés dans les provinces de l’Ituri et du Haut-Uélé. C’est dans la localité de Doruma, territoire de Dungu (Haut-Uélé) que la FAO renforce les moyens d’existence de 2.000 ménages de réfugiés sud-soudanais et 1.000 ménages hôtes, soit environ 15.000 personnes.  

Kaime Djeti, 38 ans, femme chef de ménage vivant avec ses huit enfants à Doruma, nous explique son quotidien avant le début du projet. « Je suis arrivée il y a environ deux ans en RDC.  Et je ne vivais que grâce à l’appui des membres de la communauté locale qui me donnaient souvent du riz, des haricots, du manioc et des feuilles de manioc. Ce projet m’a beaucoup aidé car j’ai appris à cultiver les légumes. J’ai même commencé à manger de l’amarante de mon champ. » 

 Distribution d’intrants agricoles et de semences maraichères 

Afin de soutenir l’autonomisation des réfugiés sud-soudanais, la FAO a mis l’accent sur l’appui aux activités génératrices de revenus et agricoles. Sept mille outils aratoires (houes, râteaux, arrosoirs, brouettes et pulvérisateurs) et quatre-vingt kg de semences maraichères (amarante, choux, tomate, gombo et aubergine) ont été distribués. En outre, cinq cent quarante-cinq ménages de réfugiés ont reçu des chèvres pour favoriser l’accès aux protéines animales.  

« J’ai pu obtenir une chèvre et je garde le bouc de notre groupe, cela me permettra de relancer encore mon élevage des chèvres » a expliqué Kaime, bénéficiaire de cet appui de la FAO en chèvres. 

De plus, le projet a utilisé des transferts monétaires afin de faciliter l’accès aux biens et aux moyens d’existence. A travers la distribution directe d’argent et de coupons (en échange de biens ou services), les bénéficiaires ont pu investir dans la scolarité des enfants, les soins de santé et même le financement de petit commerce.   

«L’argent que j’ai reçu, m’a permis d’acheter des souliers et de la nourriture pour mes enfants. J’ai également pu démarrer un petit commerce de vente de savon et de sucre. Depuis le début de mon commerce, j’ai déjà vendu un équivalent de 6$ dans l’espace de deux semaines, » souligne Kaime Djeti.  

En route vers l’autonomisation 

Le but est de permettre aux réfugiés sud-soudanais de devenir autonomes à la prochaine saison culturale, soit à la mi-juillet 2017. Kaime Djeti, arrive progressivement à se projeter dans un avenir meilleur. « Si tout va bien, je compte devenir productrice d’amarante, de tomate et d’aubergine. Grâce à la vente de mes légumes, je pourrais peut-être même démarrer le commerce de riz et de farine de manioc ».  

Fournir de l'argent (programmes de rémunération contre travail et transfert monétaire conditionnel), afin de répondre aux besoins immédiats en matière de nourriture et d'eau, en attendant les récoltes, et permettre aux populations agricoles concernées de renforcer et de diversifier leurs moyens d'existence en développant des activités alternatives, génératrices de revenu, telles sont les stratégies additionnelles de mise en œuvre adoptées dans le cadre de ce projet.

Cette initiative a pu être réalisée grâce à un don de 800 000 USD du Fonds central des Nations Unies pour les interventions d’urgence (CERF).