FAO en République démocratique du Congo

L’assistance de la FAO améliore le bien-être des ménages déplacés des conflits à Kalemie

Dominique Burgeon, Directeur des Urgences et Alexis Bonte, Représentant a.i. à la rencontre des maraîchères (Photo: ©FAO/Liselot Morreels)
23/06/2017

Dans le souci de relancer la production agricole et restaurer la sécurité alimentaire, les Directeurs des urgences de la FAO et du PAM ont visité le site des déplacés internes de Kalunga. Le site est situé à 5 Km, au nord-ouest du bureau conjoint OCHA – FAO, dans la périphérie de la ville de Kalemie, dans le  groupement Tumbwe,  territoire de Kalemie. Plus de 25 mille personnes déplacées y sont installées depuis juillet 2016 fuyant les violences dues aux affrontements entre les Twa et les bantous. Ces affrontements ont donné lieu aux exactions telles que le pillage des biens, les tueries, le vol des biens, les extorsions, les viols et les incendies des maisons dans les villages.

Actions menées

La communauté humanitaire a décidé de soutenir les ménages les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire et directement touchés par la malnutrition en leur apportant une assistance d’urgence en vivres et  monétaire et/ou Foires Alimentaires.

La FAO au chevet des déplacés victimes des conflits

L’action de la FAO consiste à soutenir l’amélioration de la productivité et de la production alimentaire et à organiser les différentes communautés dans la prévention des conflits.

En vue de restaurer les moyens de subsistance des ménages victimes des conflits, de soutenir l’amélioration de leur productivité et de leur production alimentaire, la FAO a mis à la disposition des déplacés depuis 2017, les intrants agricoles en vue de prévenir la malnutrition. Au total, 4 cents ménages victimes des conflits armés récents ont été ciblés (soit 10% de l’effectif total).  Une distribution des outils aratoires et semences maraîchères a été assurée. Le lot d’intrants distribués est constitué de houes, bêches, machettes, coupe coupes, râteaux, arrosoirs pour les outils et l’amarante, les tomates, le gombo, l’aubergine, la patate douce pour les semences maraîchères. Ce qui a permis aux bénéficiaires d’emblaver plusieurs  superficies d’ares de champ avec des variétés locales, comme les patates douces.

Impact de l’assistance de la FAO

L’assistance de la FAO a surtout ciblé les ménages ayant des enfants malnutris. Madame Elisabeth Mutweli, fait partie de ceux qui ont bénéficié de cette assistance et de l’encadrement agricole de la FAO, ayant changé le bien-être de sa famille. Mère de 6 enfants, Madame Elisabeth, qui a fui son village de Kibugu, à 30 km de Kalemie, après le décès de son mari pendant les conflits, s’est spécialisée dans les activités maraîchères particulièrement la culture des patates douces.

« J’ai opté pour cette culture de patate douce car quelques semaines après le semis je peux récolter les feuilles pour l’alimentation et pour avoir un peu de revenu pour résoudre quelques problèmes de ma famille », a affirmé Elisabeth Mutweli.

En effet, les revenus issus de la vente des produits ont changé sa vie en quelques semaines. De sa production de patates douces, elle a pu vendre une partie des feuilles des patates, aliment très apprécié dans la zone comme légume très nutritif. L’argent obtenu à chaque récolte lui a permis d’acheter soit du poisson, soit de farine de maïs, et diversifier ainsi la nourriture pour sa famille. Au bout de quelques semaines, Madame Elisabeth est parvenue à mobiliser des ressources qui lui permettent d’assurer les soins de ses enfants, de les vêtir et d’investir dans les besoins d’intérêt familial.

Madame Elisabeth ainsi que d’autres femmes bénéficiaires de l’assistance de la FAO du camp Kalunga se sont organisées pour vendre les boutures de différentes variétés de patate douce afin d’encourager les ménages non assistés à s’investir dans cette culture, d’assurer leur production afin d’améliorer le bien-être de leurs familles.

« Je remercie la FAO pour son assistance car elle m’a permis de renforcer mes capacités dans la culture maraîchère particulièrement la culture de patate douce/ matembele. Veuve et mère de 6 enfants, je ne compte plus que sur le revenu de la production de cette culture pour équilibrer l’alimentation de mes enfants et améliorer le bien-être de ma famille », a conclu Madame Elisabeth Mutweli.