FAO en République démocratique du Congo

Plan de contingence et de riposte contre la grippe aviaire en RD Congo.

Prélèvement d'un échantillon (Photo : © FAO/Kone)
10/07/2017

Préserver les moyens d’existence des populations locales

« Contribuer à la réduction de la morbidité, la mortalité et les perturbations socio-économiques dues à la Grippe aviaire hautement pathogène », est l’objet de la validation du Plan de contingence de la Grippe aviaire en RD Congo. En effet, ce Plan a été validé, mercredi 28 juin 2017, à Kinshasa par cinquante experts des ministères de la Pêche et Elevage, de la Santé publique, de l’Environnement et Développement Durable et de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, de l’Association des médecins vétérinaires du Congo, des délégués du CDC, de l’USAID, de l’Ecole de santé Publique et de l’Université Pédagogique Nationale ainsi que d’autres partenaires impliqués dans la lutte contre les maladies animales.

La grippe aviaire

L’influenza aviaire hautement pathogène appelée communément « Grippe aviaire » est une maladie contagieuse causée par un virus Influenza de type A qui peut toucher presque toutes les espèces d’oiseaux sauvages et domestiques. Elle peut entrainer une mortalité très élevée chez les volailles domestiques et atteindre rapidement un très grand nombre d’oiseaux dans une zone donnée. La grippe aviaire pourrait déclencher une hécatombe de volailles (canards, poules, etc.) avec un impact néfaste sur les régimes alimentaires et l'économie de la région, aggravant ainsi une situation déjà difficile.

Au niveau global, c’est depuis janvier 2017 que cinquante-quatre pays à travers le monde, dont neuf africains, ont notifié l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) de la présence de différents stéréotypes du virus de la Grippe aviaire.

La FAO s’engage à contrer la maladie

En mai 2017, une épizootie de grippe aviaire a été déclarée dans la province de l’Ituri en République démocratique du Congo. Informée de l’apparition de cette épizootie, la FAO, à travers son Programme d’Action Mondiale pour la Sécurité Sanitaire Mondiale (PASSM) en Afrique de l’Ouest et Centrale /ECTAD, en appui au Gouvernement congolais, a organisé une mission d’investigation ayant abouti à la confirmation de la présence de l’épidémie en Ituri, d’abord par les analyses de terrain par un test rapide, puis par le laboratoire vétérinaire central de Kinshasa et enfin par le laboratoire de référence Mondiale de Padou en Italie.

Ces analyses ont confirmé la présence de la souche H5N8 très pathogène pour les oiseaux. À l'heure actuelle, aucun cas humain suspecté ou confirmé n'a été signalé en RDC. La souche H5N8 semble être plus mortelle pour les oiseaux, l’homme semble être moins sensible. Actuellement, cette épizootie a déjà entrainé la mortalité de 29 365 canards et 15 908 poules dans 25 localités des territoires d’Irumu, Djugu et Mahagi dans la province d’Ituri.

Près de 100 000 $ ont déjà été dépensés dans l’achat de matériel, la formation des agents et les missions du personnel pour la lutte contre les maladies animales en RDC. 

Infectant les oiseaux sauvages ou domestiques, certaines souches du virus influenza aviaire telles que les souches H5N1 et H7N9 sont transmissibles et hautement pathogènes pour l’homme. 

C’est dans ce cadre que la FAO, le gouvernement ainsi que différentes parties prenantes ont décidé de réviser le plan de contingence afin de s’adapter à la situation actuelle de l’épidémie. D’autant plus qu’il est nécessaire de faire preuve de vigilance pour éviter la propagation de cette maladie à d’autres provinces, à tout le pays et surtout d’éradiquer la grippe aviaire de la RD Congo.

Plan de contingence pour contrer l’épidémie

Toutes les parties prenantes (Gouvernement, Institutions de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, délégués du CDC, de l’USAID et de la FAO,  ainsi que les partenaires impliqués dans la lutte contre les maladies animales) ont approuvé la feuille de route qui fixe les voies et moyens de contrer l’épidémie en RD Congo. Le plan reprend des mesures concrètes afin de contenir et éradiquer la maladie. Sur le plan de la Santé animale, des dispositions pratiques sont définies en vue de détecter rapidement la maladie, la contenir et assurer une sensibilisation de la communauté cible. Sur le plan de la santé publique, le plan consiste à détecter précocement la maladie mais surtout de bloquer la chaîne de transmission du virus.

Le représentant a.i de la FAO en RDC, Alexis Bonte, a affirmé que la feuille de route validée aidera le Gouvernement congolais, ainsi que tous les partenaires à être prêts pour riposter efficacement lors de la présence de foyers de grippe aviaire. « Le volet le plus important de ce document est la capacité des parties prenantes à mobiliser les ressources nécessaires pour faire face à cette épidémie par l’envoi de personnes compétentes pour assainir les foyers déjà recensés », a renchérit Alexis Bonte.

Le Gouvernement de la RD Congo s’est engagé à accompagner la FAO et les autres partenaires pour que tous les axes de lutte contre la grippe aviaire soient respectés, afin d’épargner ainsi la population en cas d’apparition de l’épidémie.

Au regard de la nature fortement zoonotique de cette épizootie les parties prenantes en RD Congo se sont convenues de mettre à court terme une coordination efficace des politiques sanitaire aux différents niveaux, national, provincial et local afin de cimenter, à travers le concept « Une Santé » une solide collaboration qui permettra au pays de bouter hors d’état de nuire cette maladie aux conséquences sanitaires et socio-économiques néfastes.