FAO en Sao Tomé-et-Principe

Journée internationale des droits des femmes : en Afrique centrale, la FAO promeut l’agriculture sensible au genre pour lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et la pauvreté

Foire des produits agricoles produits par les femmes en Afrique Centrale © FAO

08/03/2020

08 Mars 2020, Libreville –  Le concept genre renvoie aux attributs politiques, économiques et culturels associés au sexe biologique qui sont variables selon le contexte et il met en évidence les rôles, les tâches et les responsabilités considérés comme étant appropriés pour les hommes et les femmes. Bien qu’il renvoie à toutes les inégalités socialement construites, il traduit une réalité reconnue qui est celle de la discrimination à l’endroit des femmes.

Chaque année le 8 mars, le monde célèbre la journée internationale des droits des femmes afin de mettre en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la réduction des inégalités par rapport aux hommes. Ces inégalités sont parfois présentes dans le secteur de l’agriculture.

Afin de pouvoir lutter contre ces inégalités qui retardent les progrès de la réalisation de plusieurs engagements internationaux, tels que celui de Malabo. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture promeut le genre dans l’agriculture à travers le développement et la mise en œuvre de certains projets et programmes aux niveaux global, régional et national.

En Afrique centrale, les femmes jouent un rôle important dans le développement de l’agriculture. Les femmes représentent environ 70% de la main d’œuvre agricole et produisent jusqu’à 80% des denrées alimentaires destinées à la consommation des ménages et à la vente sur les marchés locaux. Elles sont très présentes dans les activités de transformation et de commercialisation primaire des produits. Cependant, les agricultrices sont moins productives que les hommes parce qu'elles n'ont ni un accès ni un contrôle égalitaire par rapport aux facteurs de production et aux opportunités que les hommes.

Ainsi, promouvoir l’autonomisation des femmes dans le secteur agricole, les chaînes de valeur et le commerce permettrait d’accélérer l’agenda 2030, notamment réaliser l’objectif #FaimZéro.

Pour appuyer les pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) dans la concrétisation des engagements genre au sein des politiques et plans d’investissement agricoles, la FAO a développé et mis en œuvre entre 2017 et 2019, un projet de coopération technique portant sur « La Réponse Genre aux Plans Régionaux et Nationaux d’Investissement Agricole pour relever le défi Zéro Faim dans la région de la CEEAC ».

Ce projet consistait à: (i) élaborer la stratégie et le plan d’action de la CEEAC sur le genre et l’agriculture; (ii) influencer la formulation, le financement, la mise en œuvre et le suivi des Plans nationaux d’investissement agricole sensibles au genre dans l’espace CEEAC; (iii) promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans les initiatives phares de la CEEAC; (iv) renforcer les capacités de la CEEAC et de ses Etats membres pour l’intégration du genre dans les plans et programmes agricoles, y compris l’autonomisation des femmes dans les chaines de valeurs agro-sylvo-pastorales et halieutiques.

Cette initiative a permis de faire un état des lieux de la situation des femmes dans le secteur agricole au niveau régional et national, de revoir l’intégration actuelle du genre dans les différents cadres politiques et juridiques et valider le Plan d’Action Genre et Agriculture de la CEEAC.

Sur le terrain, plusieurs initiatives sont mises en œuvre afin de véritablement promouvoir le rôle des femmes dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Entre 2014 et 2017, à travers le projet sous-régional de la FAO sur l’horticulture urbaine et périurbaine qui a favorisé l’intensification durable de la production et la commercialisation des fruits et légumes par une gestion intégrée des paysages agricoles avec une approche chaines de valeurs, plusieurs femmes ont bénéficié d’un renforcement des capacités, notamment un soutien massif en matériel, semences, formations, voyages d’échanges et systèmes d’irrigation. Aujourd’hui, elles sont engagées dans les differents secteurs d’activités de la chaîne de valeur dans leur pays.

Des plateformes sont également offertes à ces femmes à travers des foires agricoles, journées portes ouvertes pour promouvoir leur savoir-faire et des partenariats sont noués avec des supermarchés pour écouler leurs produits et avoir accès à un plus grand marché.

La réduction des disparités entre les sexes offre une opportunité pour relever le défi Faim Zéro. Il est essentiel d’adopter des approches transformatrices du genre pour parvenir à une croissance agricole accélérée.