FAO en Sao Tomé-et-Principe

A Sao Tomé et Principe, la FAO soutient le gouvernement dans l’atténuation des imapacts du COVID-19

© FAO/Ody Mpouo

16/08/2020

Dans le cadre de la pandémie de COVID-19, le monde combat un ennemi invisible qui a déclenché une crise sanitaire avec des effets sur tous les secteurs de l’économie et qui représente un défi sans précédent pour tous les gouvernements, qui ont adopté des mesures et des plans de contingence nationaux pour lutter contre la progression du coronavirus, qui ne connait pas de frontières.

Les perturbations causées par les mesures de lutte contre la propagation du coronavirus dans le fonctionnement normal des chaînes alimentaires sont d'ordres divers et variées ; bien que la FAO s'efforce de développer des études spécifiques, des analyses qui guident les États dans les prises de décisions, il est à noter que les mesures de confinement dues au COVID-19 ont eu des conséquences telles que le blocage du transport aérien et maritime, la restriction des déplacements entre les régions du même pays, la réduction de l’offre de transport, etc.

La sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations souffre des effets de la pandémie, incitant les gouvernements à agir pour atténuer ses effets, en particulier dans les petits États insulaires comme Sao Tomé et Principe. Selon Hélder Muteia, Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l'Afrique centrale et Représentant pour le Gabon et Sao Tomé et Principe « analysant les impacts de la pandémie sur les systèmes alimentaires en Afrique Centrale, les premiers signes sont déjà visibles au niveau de la sous-région, comme la légère hausse des prix et pénurie de certains produits alimentaires » Cependant, les mesures prises par les gouvernements pour empêcher la hausse des prix incontrôlée, pour réglementer le transport des produits alimentaires et leur commercialisation, ont réussi à maintenir l'approvisionnement en denrées de première nécessité.

 Dans le cas de Sao Tomé et Principe, l'une des mesures adoptées pour faire face à la crise économique et sanitaire, a été le lancement de la campagne de promotion et production agricole appelée «Bámu ximía pá non bê kwá kumé» qui signifie plantons pour avoir quelque chose à manger, en langue local.

 Cette campagne consiste à intensifier la production agricole dans le but d'accroître la souveraineté alimentaire nationale et de garantir l'autosuffisance du pays. C'est également une stratégie du gouvernement de décentraliser le processus de vente des produits agricoles à São Tomé et Príncipe.

Une décision prise en tenant compte des restrictions de mouvements entre les districts, qui vise à réduire la concentration de la population autour de la capitale São Tomé et Príncipe. Ce processus a conduit à la réouverture du marché agricole de Santo Amaro, récemment réhabilité avec le soutien de la FAO dans le cadre du projet Horticulture urbaine et périurbaine (HUP) avec pour objectif la promotion des circuits agroalimentaires à délai réduit.

Cependant, les mesures visant à garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle des Santoméens ne s'arrêtent pas en si bon chemin. En tant que partenaire historique et stratégique du secteur agricole national, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a développé un soutien spécifique pour aider le gouvernement de São Tomé et Principe à répondre à ce schéma difficile, à court, moyen et long terme.

Parmi ces supports figurent: - une Assistance technique et financière pour la campagne de production agricole lancée par le Ministère de l'Agriculture, de la Pêche et du Développement Rural à travers la fourniture de semences, de produits phytopharmaceutiques et de matériel agricole qui fourniront aux agriculteurs les moyens et les conditions pour augmenter la productivité qui contribuera à assurer la stabilité de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population; - Le lancement de deux projets d'urgence:

• l'un visant à soutenir les populations les plus vulnérables face à l'insécurité alimentaire, qui est une action coordonnée avec les autres agences du système des Nations Unies;

• un autre qui garanti la production de semences de reproduction rapide au niveau national, en augmentant les capacités du Centre de recherche agronomique et technologique (CIAT);

 - La réorientation des activités d'un projet d'assistance technique dans le domaine de la production horticole afin de renforcer la disponibilité de ces aliments au niveau national;

- Le développement d'une étude sur l'impact de COVID-19 sur les systèmes alimentaires à São Tomé et Príncipe.

Parallèlement à ces actions spécifiques en guise de réponse à l'impact de COVID-19 à São Tomé et Príncipe, la FAO continue de développer les activités prévues par son programme régulier. Dans ce domaine, nous mettons en évidence les six projets en cours dont l'impact est de garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population.

Parmi ceux-ci figurent le soutien apporté au gouvernement dans l'élaboration de politiques de commercialisation sensibles à la nutrition et pour encourager le commerce des produits locaux.

Un travail conjoint est également prévu avec le gouvernement et le FIDA (Fonds international de développement agricole) pour la concrétisation du projet d'appui à la commercialisation, à la productivité agricole et à la nutrition (COMPRAN), et donc à l'amélioration durable des revenus et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des petits producteurs de São Tomé e Príncipe, en particulier des femmes et des jeunes.

A cet effet, la FAO / STP est prête à réorienter tous ses projets prévus pour la période biennale 2020/2021 (d'une valeur d'environ 1,7 million) pour faire en sorte que le COMPRAN et les initiatives de la FAO soient une force unique pour atténuer les effets de cette pandémie sur les systèmes alimentaires.

 Il convient de noter que dans le domaine de la pêche, le Projet de développement durable des chaînes de valeur de la pêche et de l'aquaculture dans les États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, dont São Tomé et Príncipe est membre avec dix autres pays, opère avec un budget global d'environ 40 millions de dollars, où diverses actions sont menées dans le cadre de la production, de la transformation et de la conservation des produits de la pêche.

Cet appui, en plus de faire partie de la stratégie de la FAO pour soutenir le gouvernement dans la lutte contre les effets de COVID-19, fait également partie de la stratégie Faim zéro, définie dans les objectifs de développement durable, et de la FAO , il en est de même pour les autres organisations du système des Nations Unies, qui se se sont conjointement engagées à faire avancer ce programme.